mercredi 31 janvier 2024

SOUVENIRS !



J'ouvre tout doucement ma boîte à souvenirs et je ressors un peu mes pleurs et puis mes rires, mes malheurs, mes bonheurs de tout ce temps passé cachés sous la poussière, en train de s’effacer. Je regarde attentif les plus précieux moments qui brillent dans mes yeux comme un flot de diamant ; Je revois les instants gravés au fond de moi, ces secondes remplies de la plus grande joie. Mais j’aperçois aussi,  de si fortes douleurs éclairées de pâleur, si privées de couleurs, mes nuits de certains jours, mes pluies en plein soleil, mes brouillards d’émotions, mes joies qui se balayent. Mais je ne retiendrais de ces moments intimes que joie et réconfort de tous ceux que j’estime. Et je suis tant ému que ma main maladroite ferme fébrilement cette petite boîte.

 

« Confirmation », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité.



Réarmer. Après Emmanuel Macron lors de sa conférence de deux heures trente, voilà le maître mot de son premier ministre, Gabriel Attal. Certes, il y avait, dans les premières minutes de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, des grands mots.

Affronter pour renforcer, vaincre le doute, reconquérir notre souveraineté… Il y en avait même tant que, pour reprendre un vers d’Aragon, « on ne savait lesquels croire ». Ah oui, 2024 sera une grande année avec la réouverture de Notre-Dame, l’anniversaire du débarquement de 1944, et l’accueil des jeux Olympiques et Paralympiques. Avec, à la manœuvre, l’actuelle ministre de l’Éducation nationale et des Sports ?

On ne saurait être déçus par le discours du premier ministre. À dire vrai, on n’en attendait rien. On eut en revanche une confirmation, celle de l’orientation très à droite de ce nouveau gouvernement. La France qui travaille, trop riche pour toucher les aides qui vont à ceux qui ne travaillent pas, mais pas assez pour vivre correctement.

L’extension du RSA sous condition, la poursuite de la réforme des allocations-chômage, le durcissement de la lutte contre l’immigration illégale, la réforme de l’aide médicale d’État, des sanctions renforcées pour les jeunes en perte de repères et leurs parents…

Tout ce que la droite et l’extrême droite entendent très bien, quand bien même elles feignent de ne pas avoir reçu les messages. Mais le premier ministre n’a pas parlé salaires, il n’a pas parlé inégalités, il n’a pas parlé dividendes ; sur l’environnement, il a choisi de stigmatiser ce qui serait une écologie punitive. Mais qui pollue le plus, des riches et super-riches ou des Français modestes ?

Il ne suffit pas de parler devant des bottes de paille et d’accélérer quelques aides pour que les tracteurs fassent demi-tour. On est loin du compte. Gabriel Attal s’est inscrit clairement, et de plus en plus à droite, on l’a dit, dans la continuité de la politique d’Emmanuel Macron depuis 2017. Gilets jaunes, retraites, émeutes urbaines, révolte des agriculteurs, des riches toujours plus riches et des enfants dormant dans nos rues… Tout va bien, on réarme.

 

« Question de goût », le billet de Maurice Ulrich.



Enfin de vraies augmentations de salaires ? Interrogeait, mardi, le Parisien. Bonne question. Les employeurs seraient prêts à « un effort conséquent consenti ». Ça ne saute pas aux yeux sur les fiches de paye. Mais Marie-Christine Tabet, directrice adjointe de la rédaction, sait pourquoi, dans son éditorial. « Pendant des années d’inflation au plancher et de taux de chômage élevé, l’engouement des Français pour les négociations salariales s’était largement émoussé, faute d’y croire. » C’est comme la mode. On en a le goût ou pas, ou comme ce qu’on mange.

Un sociologue, à la fin du XIXe siècle, l’avait bien dit après une étude approfondie : « L’ouvrier n’a pas le goût de la viande. » De fait, il n’en mangeait pas, ou peu. Bon, ça va changer, mais au coup par coup. Allez savoir pourquoi, les entreprises favorisent les augmentations individuelles « afin d’éviter un saupoudrage insatisfaisant ». Encore faut-il savoir y faire. « De nombreuses études montrent que la plupart des salariés n’osent pas demander. » Trop pudiques. « En France, on ne parle pas d’argent. » Mais, quand même, elle vit où, l’éditorialiste du Parisien ?

 

mardi 30 janvier 2024

« Le capitalisme sous la roue du tracteur », la chronique de Patrick Le Hyaric.



Le mouvement paysan qui se déploie dans toute l’Union européenne n’est pas un simple coup de colère. Il est la manifestation d’un profond mal être, d’une mal vie lancinante, d’une insupportable déconsidération du monde agricole alors qu’il a répondu génération après génération aux demandes du système. Il est aussi une mise en cause directe du capitalisme.

Un système qui a sans cesse exigé l’abaissement de la part de l’alimentation dans le budget des ménages populaires et poussés par conséquent à une pression permanente sur les prix à la production des denrées, afin que les forces du capital ne soient pas contraintes à l’augmentation des salaires de la classe ouvrière. Cette double pression tisse un lien ténu entre le sort des paysans-travailleurs et celui de l’ensemble des salariés. L’argument, claironné par les repus du média-business et du pouvoir, selon lequel il suffirait que chaque citoyen accepte de payer plus cher son alimentation n’est qu’une manœuvre de divisions des travailleurs qui à la ville comme à la campagne souffrent de plus en plus, et pour détourner les regards des véritables responsabilités. La crise de l’alimentation bio est d’abord une crise du pouvoir d’achat salarié.

Depuis des décennies, les prix agricoles à la production sont toujours plus compressés au point que plus d’un tiers des paysans-travailleurs vit en deçà du seuil de pauvreté alors que les prix alimentaires flambent. Des millions de familles se privent de nourriture en quantité et en qualité alors que le paysan n’arrive pas à vivre de son travail.

Le grand capital agro-alimentaire, lui, s’en frotte les mains, avec des profits nets en hausse de 28 % à 48 % depuis deux ans. Pendant que chaque jour, deux paysans se suicident, les grands actionnaires des industries agro-alimentaires captent la moitié de la valeur ajoutée après paiement des salaires et des impôts de production. Le Groupe Danone, par exemple, a versé l’an passé 1,2 milliard d’euros à ses actionnaires. Carrefour a vu ses revenus progresser de 8,3 % en supprimant 1000 emplois. Ses actionnaires ont reçu 409 millions de dividendes.

La question fondamentale n’est donc pas celle qu’on agite sous nos nez. La détaxation du Gazole non-routier ? Elle n’a pas été mise en application ! Le « pacte vert européen » ? La droite européenne alliée à la présidente de la commission l’a déchiqueté et il n’est pas non plus en application !

Trop de normes ! Il est vrai qu’il y a trop de paperasseries et d’injonctions contradictoires. Mais ce ne sont pas elles qui contribuent à diminuer le revenu paysan. Dès lors que d’énormes sommes de crédits publics sont octroyées, la conditionnalité des aides au service du bien commun est normale. Le gouvernement se précipite sur ce sujet pour une seule raison : préparer une loi dite « Pacte 2 » visant une nouvelle batterie de déréglementation au service du grand capital.

Il est donc temps d’aborder le problème fondamental : la rémunération du travail par des prix décents. L’insertion toujours plus grande de la production agricole dans un capitalisme mondialisé et toujours plus financiarisé détruit toujours plus de travail vivant, épuise les sols au risque de les rendre stériles. Ceci, afin d’augmenter la productivité par hectare et par unité de travail humain. Ce modèle est en train de montrer ses limites et ses effets pervers.

En 1946, en France, les paysans sont six millions. En 1960, ils sont 3,8 millions. En 2010, on ne comptait plus que 604 000 exploitations agricoles. Il y en a moins de 400 000 aujourd’hui. Sur ces dernières, la moitié des agriculteurs et agricultrices accédera à la retraite dans les dix ans à venir. Autrement dit, on peut se retrouver rapidement avec[U1]  à peine 150 000 paysans.

Voici le terrible bilan d’un vaste plan social exécuté dans un silence assourdissant.

Le travail agricole et la valorisation du capital en agriculture ont la spécificité d’être tributaires des cycles de la nature. Cette donnée a conduit le capitalisme à ne pas s’y investir directement. Il a donc choisi d’enserrer le travailleur-paysan dans un étau pour le réduire à l’état d’extracteur de minerai que les firmes pilotent, en accréditant l’idée que la matière première agricole est une marchandise – et non un bien commun – échangeable comme toute marchandise sur le grand marché mondial, jetant tous les paysans du monde dans les mâchoires de la « concurrence libre et (prétendument) non faussée ».

Cette tenaille, comprend d’un côté les industries d’amont de la production (fourniture des machines, d’engrais, de produits phytosanitaires) et l’industrie d’aval, soit les industries de la transformation et de vente sans oublier le rôle des banques dont personne ne parle. Or, dès le premier jour de l’installation d’un jeune agriculteur, la banque devient son maître. Il lui est assujetti, dès la première heure, avec la contraction de prêts pour se doter du capital productif – terre, bâtiments, machines. Et, sur ce capital qui – hormis la terre en certains endroits – se dévalorise, la banque prélève sa dîme, via les intérêts, alors que les prix et les volumes de production partant de la ferme sont fluctuants, tributaires des sols, du climat ou des maladies.

Ce sont les dérégulations successives qui ont ouvert la voie à la baisse des prix agricoles dans le cadre du « marché ouvert où la concurrence est libre » Pour compenser la pression sur les prix à la production, les institutions européennes et les gouvernements ont incité à l’augmentation de la production et à l’intensification du travail, à l’exploitation sans limite de la nature, avec une hyper mécanisation et surtout la dépendance infernale de la production vis-à-vis de l’industrie des engrais, des phytosanitaires et des protéines animales américaines ou brésiliennes. Les cultures ont été adaptées à ce modèle. Ainsi, après les autorisations de brevetabilité du vivant, les grandes firmes transnationales fournissent à la fois les semences modifiées génétiquement et les produits chimiques de traitement adapté à celles-ci. L’élevage laitier a été également poussé à l’élimination de races locales et à leur remplacement par des races nouvelles, importées, sélectionnées pour être des « Formules 1 » de la production laitière dépendante de ce soja dont la production détruit la forêt amazonienne. Le travail paysan est donc enserré, pillé, orienté par le grand capital qui fait pression pour augmenter la productivité. Or, la productivité du capital investi comme celle de la nature atteint aujourd’hui ses limites et met en difficulté jusqu’aux plus grosses exploitations. C’est, en réalité, pour tenter d’améliorer, cette productivité que « les normes » sont contestées. Il s’agit d’une fuite en avant désespérée aggravant encore l’exploitation mortifère du travail paysan et celle de la nature.

Ce sont les outils sécurisant le capitalisme mondialisé, qui ont laissé croire aux travailleurs-paysans qu’ils allaient vers la prospérité en se lançant dans la folle bataille sur les marchés internationaux. Or, les conditions de production des ovins en Poitou-Charentes ne sont pas les mêmes que celles du Royaume-Uni ou de la Nouvelle-Zélande. Celles des éleveurs du Charolais ou du Limousin n’ont rien à voir avec celles des parcs d’engraissement aux États-Unis ou en Australie qui comptent 150 000 bovins par ferme.

Cette mise en concurrence à armes inégales organisée le système pour faire baisser les prix à la production, engraissent les grandes firmes internationales tout en important d’énormes masses de gaz à effet de serre. C’était l’objectif des successives réformes de la politique agricole commune (PAC) et des traités européens qui ont détruit les principes de stabilité des prix de base intra-communautaire au profit du laisser-faire ultra-libéral. Puis en octroyant les crédits européens à la surface contre les unités de travail humain, ils ont poussé à la concentration agraire. Plus la ferme est grande, plus on touche d’aides. Plus aussi, le travail des agriculteurs qui restent est intensifié, surexploité. La création de l’organisation mondiale du commerce (OMC) contre l’instance internationale qui régulait les droits de douane à l’échelle mondiale (GATT) a ouvert toutes les vannes plaçant le paysan dans une guerre économique sans fin. Une quarantaine de traités de libre-échange ouvrant la voie à des importations agricoles et alimentaires à bas prix sont aujourd’hui actifs.

Ce sont toutes les contradictions de l’ultra-libéralisme et du capitalisme qui éclatent ces jours-ci, au point de l’ébranler fortement, même si celles et ceux qui se mobilisent ne le disent pas ainsi. Évidemment, les tenants du pouvoir et les grands médias ne veulent surtout pas ouvrir ce débat et poussent à la diversion. Ils peuvent tolérer une rébellion, pas une subversion du système.

En cherchant sans cesse à dépasser les contradictions entre les cycles de la nature et le talon de fer du capitalisme sur la production agricole, les mandataires du capital poussent à une fuite en avant qui aggravent l’ensemble des problèmes, car il y a des limites à la surexploitation du travail humain et du vivant. Alors, ils cherchent ainsi à fabriquer des produits alimentaires de synthèse et artificiels sans passer par la terre et le cycle de la nature. Le programme baptisé « robotique, génétique, numérique », lancé il y deux ans par le président de la République vise encore à éliminer du travail vivant, à concentrer encore les fermes, à uniformiser plus  les variétés végétales et animales, à ne tenir aucun compte de la biodiversité et de  la qualité des eaux.

Il n’y a pas d’issue positive sans remettre en cause fondamentalement ce système qui détruit la paysannerie et compresse les salaires, en même temps qu’il aggrave la malnutrition et dégrade la santé humaine et animale, réduit la biodiversité, désertifie les territoires.

L’heure est donc à inventer un nouveau projet de développement agricole et alimentaire à partir d’un statut de l’agriculteur qui doit être considéré comme un travailleur hautement qualifié tant ses fonctions et ses activités sont diverses. Un tel processus de renouveau agro-écologique favorable à la santé humain et animale passe par un grand débat démocratique auquel doivent être associés les paysans-travailleurs, les citoyens-consommateurs, les chercheurs et scientifiques, les élus locaux, les associations et les coopératives, les travailleurs des industries agroalimentaires.

Le combat pour obtenir des augmentations substantielles des salaires et des retraites et obtenir des prix de base intra-européens, pour une quantité donnée de production, doit reprendre. Cela nécessiterait de reconstruire des mécanismes de régulation et d’intervention. Des offices nationaux et européens par production combinée avec un dispositif de coefficient multiplicateur empêchant l’industrie de la transformation et de la distribution de multiplier les prix à la consommation par deux, trois ou huit par rapport au prix payé à la ferme permettraient une hausse et une sécurité des prix à la production sans préjudice pour les consommateurs. Une part du prix doit intégrer l’ensemble des fonctions du travail agricole pour la préservation de la biodiversité, la qualité alimentaire, de la vie rurale, ou la santé.

 L’efficacité et le mieux-être passent par le retour à des exploitations familiales à taille humaine combinées à des coopératives démocratiques s’inscrivant dans des projets agro-écologiques indispensables pour les paysans eux-mêmes. C’est la condition pour préserver leur santé et freiner les modifications climatiques dont ils sont déjà les victimes avec les destructions de récoltes.

La dénonciation des traités dits de « libre-échange » doit être engagée et  la « clause de sauvegarde sanitaire » de l’organisation mondiale du commerce » doit être activée dès lors que des importations de produits alimentaires ne respectent pas les « normes » environnementales en vigueur au sein de l’Union européenne et de la France. Cette clause de sauvegarde permet de suspendre durant au moins quatre ans l’importation des produits agricoles ou alimentaires traités avec des substances chimiques interdites sur notre sol.

La grande industrie phytosanitaire ou vétérinaire ne peut être exonérée de ses responsabilités dans les méfaits sur l’environnement et la santé des produits qu’elle fabrique. Elle doit être impliquée dans la recherche de méthode de soins aux cultures et aux animaux compatibles avec le progrès écologique en donnant la souveraineté sur la production aux travailleurs de ces industries. La relance d’une agriculture paysanne impose au secteur bancaire de renégocier jusqu’à supprimer des dettes tout en instituant des taux d’intérêts négatifs refinancés par la banque centrale européenne. On ne peut pas accompagner un grand plan d’installation de jeunes agriculteurs sur des fermes agro-écologique à taille humaine et organiser une bifurcation écologique associant les intéressés sans utiliser  la création monétaire, comme cela a été fait au moment de la pandémie de Covid et comme le font les États-Unis ou la Chine.

Toutes les initiatives et les expérimentations en cours pour les coopératives locales, les circuits courts, les actions des municipalités qui commencent à développer des projets alimentaires territoriaux notamment pour les cantines scolaires doivent être soutenues et aidées.

Permettre aux paysans-travailleurs de vivre de leur travail, préserver l’environnement, tout en faisant vivre le droit à l’alimentation pour toutes et tous constitue un même combat. Les travaux et les expérimentations en cours pour élargir l’œuvre d’Ambroise Croizat pour une sécurité sociale de l’alimentation peuvent devenir un levier permettant à la fois l’impulsion d’une agriculture durable et valorisante et la mise en œuvre d’un véritable droit à l’alimentation en quantité comme en qualité.

Le mouvement paysan en cours doit permettre d’initier un débat public de qualité pour un grand plan agro-écologique et alimentaire. Il portera en lui l’indispensable processus pour un post-capitalisme qui préserve le vivant.

Patrick le Hyaric

30 janvier 2024

 

SI J'ETAIS...

 


Si j’étais un journal, je serais celui de la liberté, un messager de la diversité,  je serais « l’Humanité ». Si j’étais une plume j'écrirais un monde sans haine, où la violence n’est pas coutume, où l’amour est la seule arme que l’on dégaine. Si j’étais une gomme, j’effacerais l’encre du malheur,  la cruauté de certains hommes qui tuent sans aucune pudeur. Si j’étais une encre indélébile, j’imprimerais le signe de la paix sur tous les cœurs, comme une torpille. J’exploserais, aux couleurs du verbe Aimer.

 

« Faux ennemis », l’éditorial de Marion d’Allard dans l’Humanité.



La stratégie est éculée et la ficelle grossière. Dans leur réflexion étriquée, les manichéens de l’actualité ont tôt fait de résumer la crise profonde que traverse le monde agricole par une équation simple que l’on pourrait résumer ainsi : paysans contre écologistes. Opposer ceux qui défendent la terre et ceux qui en vivent n’a aucun sens. Si ce n’est celui d’un détournement coupable de l’attention populaire.

« J’attends de Gabriel Attal qu’il renonce au pacte vert », déclarait ainsi, lundi, Jordan Bardella, avant de qualifier cet ensemble de mesures visant à mettre l’Europe sur la voie de la transition de « bras armé de l’écologie punitive ». Les paysans sont les premières victimes du réchauffement climatique.

Désigner les normes environnementales comme la cause cardinale de la colère des exploitants relève de la manipulation. Le RN tente de capitaliser sur la souffrance de toute une profession, son sentiment de relégation, sa peur du déclassement avec, en ligne de mire, le scrutin européen de juin prochain.

Les Français ne sont pas dupes. La lutte des agriculteurs pour une vie digne et des revenus décents est soutenue par 87 % de la population, selon un sondage Elabe. Parmi lesquels nombre de militants écologistes. « Nous refusons le discours dominant qui voudrait faire de nous des ennemis », écrit d’ailleurs un collectif d’organisations et d’ONG environnementales dans Libération. Une tribune dans laquelle les signataires – Greenpeace, les Amis de la Terre, Extinction Rebellion, etc. – réaffirment leur soutien à la mobilisation en cours.

L’adversaire n’est pas l’agriculteur, mais le modèle économique dominant, capitaliste, productiviste et mondialisé, les traités de libre-échange et le dumping social. L’ennemi n’est pas l’écologiste, mais l’agrobusiness et les intermédiaires de la grande distribution dont les marges explosent.

L’abaissement des normes environnementales permettra probablement de lever certaines contraintes – réelles – pour les exploitants. Y ont-ils seulement intérêt ? La lutte actuelle des paysans doit être l’occasion de remettre en question une agriculture ultra-libéralisée, sans avenir. Qui, dans un même mouvement, détruit la terre et ceux qui la cultivent.

 

« AOC : le réel est contre elle », le billet de Maurice Ulrich.



Je n’ai pas menti, « c’est la réalité qui m’a donné tort », a expliqué Amélie Oudéa-Castéra qu’ici ou là on appelle déjà AOC, à propos du choix du privé pour son fils, à savoir le très catholique collège Stanislas dans le 6e arrondissement de Paris.

Platon disait de la vérité qu’elle est « l’autre nom du réel », mais pas pour la ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques. Le réel est contre elle.

Par exemple quand, dans un établissement de banlieue, elle demande à des élèves portant des sneakers s’ils sont allés faire du sport. À Stanislas, on est plutôt mocassins Weston. On a l’impression qu’elle ne traîne pas des casseroles, mais une batterie de cuisine.

500 000 euros par an à la tête de la Fédération de tennis, une intervention illégale dans l’affaire Le Graët qui fut à la tête de la Fédération française de Football, une bonne copine bien placée dans un établissement bancaire avec à la clé un conflit d’intérêts… AOC, ça va devenir un label. Appellation d’origine de classe.

 

lundi 29 janvier 2024

1933, 1939, 1943, les « 30 janvier » du fascisme !


 


Le 30 janvier 1933 : Adolph Hitler est nommé chancelier du Reich allemand par le président et ancien maréchal Paul Von Hindenburg à la suite de la victoire de son parti aux élections

Le 30 janvier 1939, pour le sixième anniversaire de sa prise du pouvoir, dans un discours retentissant devant le Reichstag,  Hitler déclare :

« Je vais à nouveau être prophète, aujourd'hui : si la juiverie financière internationale, hors d'Europe et en Europe, réussissait à précipiter encore une fois les peuples dans une guerre mondiale, alors la conséquence n'en serait pas la bolchévisation de la terre et la victoire de la juiverie, mais l'anéantissement de la race juive en Europe.. » c'est à cette « prophétie » que lui-même et les responsables nazis se référeront les années suivantes pour justifier tous les massacres de masse perpétrés contre les Juifs jusqu'au génocide.

30 janvier 1943 : Création de a Milice française par Pierre Laval et le maréchal Pétain. Elle absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. La Milice française, organisation unité paramilitaire française, de type fasciste, créée pour lutter contre le « terrorisme » (c'est-à-dire contre la Résistance). Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO, et de tous les déviants dénoncés par le régime.

 

 

REGARDS PERDUS !

 



Il marche dans la rue sans savoir où il va. Le regard perdu, il cherche à savoir pourquoi. Pourquoi, il en est arrivé là, à devoir tendre la main, pour un morceau de pain. À devoir trouver un abri, pour passer la nuit. Il s’imaginait qu’un matin, il se retrouverait parmi ceux, qui croisaient chaque jour son chemin. Pourtant lui aussi avait un foyer, une vie, un passé. Et aujourd’hui il ne lui reste plus rien, que ses souvenirs et son chagrin. Il ne suffit de pas grand-chose, pour qu’il se retrouve comme tant d’autres, rejeté de la société, sans nulle part aller. Mais au fil du temps rempli de haine et de courage,  il se relèvera et se révoltera, contre les lois et le monde, contre l’indifférence et le mensonge. Contre ceux qui ne savent pas, qu’un jour peut-être sans le vouloir, ils se retrouveront là, comme lui à se demander pourquoi ?

 

« Double discours », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité.



On ne sait pas encore si l’on assiste aux derniers feux d’une révolte ou à la montée en puissance d’un mouvement. Mais l’annonce d’un « siège » de Paris par les dirigeants de la FNSEA, d’ordinaire plus à l’aise avec le déversement de lait ou de lisier dans les cours des préfectures qu’avec la tactique révolutionnaire de l’encerclement des villes par la campagne, indique clairement que les annonces de Gabriel Attal n’ont pas éteint les braises de la colère dans le monde agricole.

Alors que le gouvernement et les usagers des transports contraints de quitter ou de traverser la capitale retenaient leur souffle devant l’annonce d’un blocage des « axes stratégiques » à compter de ce lundi, les paysans qui ont refusé de regagner leur ferme estiment à bon droit que le compte n’y est pas.

Comment pourraient-ils se satisfaire des vagues promesses de Matignon sur l’application plus stricte des lois Egalim, censées assurer des « prix justes » aux agriculteurs, ou sur la non-ratification du traité de libre-échange avec le Mercosur (le grand marché commun d’Amérique du Sud), quand le taux de marge de l’industrie agroalimentaire est passé de 28 % à 48 % en un peu plus d’un an ? Et alors que le gouvernement français a donné son aval à l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, tandis que d’autres se négocient, comme avec le Chili ?

Dès cette année, pourraient ainsi être importées des antipodes des milliers de tonnes de viande et de produits laitiers à bas coût, bourrées d’atrazine ou de diflubenzuron, des intrants interdits sur notre sol en raison de leur toxicité pour les humains et les animaux. Un non-sens social et environnemental, quand la France a perdu un quart de ses éleveurs de bovins en une décennie, et que près d’un ménage agricole sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.

Dans ces conditions, les annonces primo-ministérielles ont tout d’un double discours qui ne passe plus auprès des professionnels de la terre. Lesquels ne veulent pas seulement « moins de normes » ou « plus de simplification », mais de la clarté et de la cohérence dans ce qu’on attend d’eux, et le droit de vivre de leur métier.

 

« Ah ! La paille », le billet de Maurice Ulrich.



Bruno Jeudy, le directeur de la rédaction de la Tribune Dimanche, a un problème, un peu comme dans la chanson. Dans son éditorial consacré à « La méthode Attal, simple, basique », il n’en doute pas, vingt jours après sa nomination, le premier ministre « affine son style de gouvernance ».

À Montastruc-de-Salies, « au cœur de cette Occitanie frondeuse, il s’est lancé sans filet et sans frayeur apparente. Arrivés en colère, les paysans sont repartis à moitié convaincus ». Et pour l’autre moitié ? Quoi qu’il en soit, « sa parole performative et son sens de la communication (ah ! le ballot de paille en guise de pupitre) complètent un style qui devrait s’affirmer, mardi, à l’Assemblée nationale ».

On ne trouve pas de la paille partout. Le Journal du dimanche, lui, nous raconte que Napoléon Bonaparte est une figure qui l’inspire. « Un petit Corse chétif, ne parlant pas français à son arrivée à Brienne ». Tout à fait lui, enfin, à peu près. C’est illustré par le portrait de Bonaparte au pont d’Arcole. La vérité historique, c’est qu’il y était tombé à l’eau.

 

samedi 27 janvier 2024

Hommage au convoi des 31.000 au fort de Romainville !



Ce matin je participe à l’hommage pour le 81ème anniversaire du départ du convoi des 31.000. D’abord, devant la stèle Casanova à Romainville puis  à 10 h 45 au Fort de Romainville. Pour rendre hommage aux 231 femmes arrêtées par la police, livrées à la gestapo et déportées à Auschwitz. Seules 49 d’entre elles ont survécu à leur déportation. Après la libération, une première plaque a  été apposée à l’entrée du Fort, sur laquelle on peut lire : « Ici ont été internés du 1er novembre 1940 au 20 mai 1944, plus de 3900 femmes et 3100 hommes avant leur déportation dans les camps de concentration et les forteresses d’où la plupart ne sont pas revenus. 152 fusillés ont vécu dans ce fort leurs dernières heures avant leur exécution. » Une seconde plaque fut apposée en 1992 sur laquelle il est écrit : le 20 septembre 1942, au 150ème  anniversaire de la bataille de Valmy, les autorités d’occupation désignaient 116 otages. Le lendemain 46 d’entre eux, pris dans le fort étaient fusillés au Mont Valérien et les 70 autres vers Bordeaux. Il y manquait cependant ce qu’écrit Thomas Fontaine dans son ouvrage « Les oubliés de Romainville » : « De là partit, le 24 janvier 1943, le premier convoi de résistantes et de prisonnières politiques envoyées à Auschwitz, celui des « 31 000 ». C’est pour cette raison, avec retard sans doute, qu’en 2002, nous avons décidé, avec les Maires des Lilas et de Romainville, et en accord avec les associations de résistants et de déportés,  d’apposer une troisième plaque commémorative à l’entrée du fort. Elle fut inaugurée pour le 60ème anniversaire du départ du convoi et sur laquelle il est indiqué : « Le 24 janvier 1943, du fort de Romainville 230 femmes, résistantes, arrêtées par la police du gouvernement de Vichy, livrées à la gestapo partirent pour Auschwitz. Le 25 janvier 2003, nous leur rendons hommage. Cette plaque porte la signature des Maires des Lilas, de Romainville et du Président du Conseil général. L’histoire de Romainville est, depuis la libération, intimement liée à celle du fort.

 

ENFANTS DE LA MISÈRE !



La lune s’est retirée cette nuit sans raison plongeant tout l’univers dans une léthargie. Les étoiles affolées de sa disparition au milieu des ténèbres implorent leur amie pour avoir maintes fois côtoyé la misère d’une armada d’enfants exploités de nantis. De chagrin Dame lune a éteint sa lumière afin qu’ils puissent enfin retrouver le répit, de par sa bienveillance accablée de rancœur elle a fait dans la nuit maudissant les humains. Dans une obscurité où saigne sa douleur son murmure s’entend sur une hauteur sens fin. Écoutez-moi petits, posez ce lourd fardeau, ce fusil trop pesant sur vos frêles épaules. On a volé vos vies, on a brisé vos os et brûlé tous vos rêves sur les bancs de l’école, soulagez quelques maux, en déposant ces pierres,  une charge accablante dans ces corps enfantins. Oui tu peux bien gémir, supplier à genoux pour préserver ta vie je serre fort les poings. Au nom des exploités d’enfants de la misère, je te crie mon dégoût de cette lâcheté. Mais de ton paradis présent sur cette terre ton âme Lucifer saura bien la châtier.

 

« Réarmement(s) », le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin.



Ratés : Nomination de Gabi Ier, remaniement à droite toute, conférence de presse fleuve de Mac Macron II, plan de communication tous azimuts : on allait voir ce qu’on allait voir… Autant le dire, même avec très peu de recul, on a vu, en effet, une sorte de catastrophe s’abattre sur toute la Macronie, singulièrement celle dite de « gauche » – qu’il serait désormais intelligent de ne plus nommer ainsi tant l’escroquerie politique fut immonde durant tant d’années.

Entre les conséquences de la loi immigration (qui porte atteinte à la République) et l’affaire Amélie Casse-toi-de-là (qui ridiculise le ministère de l’Éducation nationale), sans parler de la révolte des paysans ou les appels du prince-président au « réarmement » à tous les étages (qui nous rappelle fâcheusement le « réarmement moral » des années 1930), le paysage « médiatique » autour de l’exécutif est d’ores et déjà l’un des plus grands ratés de l’histoire de la Ve. À tel point que, selon des indiscrétions succulentes rapportées par le Monde, cette semaine, le « blues » serait immense chez les « grognards du macronisme ».

Déflagration : Ainsi, le vote de la loi immigration, « écrite sous la dictée de la droite et adoubée par l’extrême droite » (dixit le Monde), suivi de « la nomination d’un gouvernement dominé par des sarkozystes » (toujours le Monde) et de la prestation télévisée de Mac Macron II et ses « clins d’œil à la droite conservatrice » (idem), a donc provoqué « une déflagration parmi les soutiens historiques du président ».

François Bayrou, à qui Mac Macron doit en partie son triomphe de 2017, s’est par exemple enfermé dans un silence pesant depuis le 7 janvier (une éternité), furieux contre la tonalité du remaniement. Richard Ferrand, tout aussi énervé, aurait rétorqué à une élue Renaissance qui suggérait la création d’un groupe indépendant à l’Assemblée : « Tu n’y es pas, ce n’est pas nous qui rompons avec lui, c’est lui qui a rompu avec nous ! »

Évoquons également Philippe Grangeon, cofondateur d’En marche !, qui déplore le côté « vieille France » des mesures annoncées le 16 janvier, ou encore Alexis Kohler, le puissant secrétaire général de l’Élysée, qui aurait pour le moins tiqué devant la formule de Mac Macron II « Il faut que la France reste la France », empruntée à LR et à Zemmour-le-voilà. Tous ces bons hommes regrettent la verticalité du Palais, la droitisation, comme les velléités incessantes de la « start-up nation ».

Flanc : Mais, à en croire le Monde, le plus amer de tous n’est autre que Gilles Le Gendre, député de Paris, historique des historiques. Lors d’une réunion hebdomadaire devant des députés Renaissance, ce fidèle de la première heure aurait déclaré voir dans ce remaniement « l’ultime manifestation d’une dérive ». L’homme ne mâche pas ses mots, comme l’affirmation d’un divorce définitivement consommé.

Car il ajoute : « Le président rompt avec lui-même en envoyant valser les valeurs et les bâtisseurs historiques de ce projet qui nous avait tant enthousiasmés en 2017. Nous nous sommes engagés pour reconstruire une démocratie de la conviction, nous voilà devenus les zélateurs d’une démocratie d’opinion. (…) Si Gabriel Attal demande la confiance (il ne l’a finalement pas fait – NDLR) et si je me résous à la voter, ce sera par discipline, pas par adhésion. » Pour lui, installer de fait un duel entre Bardella-le-voilà et Gabi Ier, avec les européennes dans le viseur, serait « un formidable cadeau au RN dans son entreprise de crédibilisation ».

Le bloc-noteur, qui ne cesse depuis sept ans de dénoncer les ponts-levis dressés entre la macronie et Fifille-la-voilà, ne dirait pas mieux. D’autant que Le Gendre exprime une intuition, qui n’est évidemment pas dénuée d’intérêt. Selon lui, Mac Macron II et la majorité viennent d’ouvrir « une voie d’eau massive sur son flanc gauche ». Une nouvelle séquence politique, en quelque sorte. Reste à la gauche, celle à laquelle nous pensons, de ne pas passer à côté…

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vendredi 26 janvier 2024

« Vampires », l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.



Amélie Oudéa-Castéra ne fait décidément pas les choses à moitié. Elle coche méticuleusement toutes les cases du séparatisme de classe. De son lieu de résidence à la scolarisation de ses enfants, en passant par le niveau de ses revenus, AOC a réussi à incarner ce personnage de la grande bourgeoise dont le mode de vie est à des années-lumière de celui du commun des mortels. Ses multiples arrangements avec la vérité achèvent de la disqualifier comme ministre de l’Éducation nationale et des Sports, sauf à estimer que l’éthique est en option. Pourtant, elle reste en poste. Le message est limpide. Rien à cirer. Les quelques paroles de contrition n’y changent rien. On sait qu’elle ne sera pas la ministre de l’Éducation nationale, mais la surveillante générale des intérêts des écoles privées et de ceux qui les fréquentent.

Mais le scandale va encore plus loin. L’école privée n’est pas seulement protégée par ceux qui dirigent les institutions publiques, elle est carrément favorisée. Le privé vampirise des milliards d’euros d’argent public qui font cruellement défaut à l’école publique, sommée d’être toujours plus économe et autonome. L’insuffisance de moyens pour l’enseignement public, mis à part quelques classes ou établissement d’élites, prouve bien que l’objectif n’est pas de permettre la réussite de tous, mais d’en faire le lieu de l’apprentissage des savoirs minimaux pour répondre aux besoins du patronat et de la bourgeoisie.

Les classes dirigeantes ont fait le choix de l’école privée comme meilleure garantie de la reproduction sociale et du maintien de l’entre-soi. Affaiblir le système éducatif public est un projet idéologique. Le 30 novembre 1905 était publié le « Manifeste des instituteurs syndicalistes », dans lequel était écrit : « Nous instruisons les enfants du peuple, le jour. Quoi de plus naturel que nous songions à nous retrouver avec les hommes du peuple, le soir ? C’est au milieu des syndicats ouvriers que nous prendrons connaissance des besoins intellectuels et moraux du peuple. C’est à leur contact et avec leur collaboration que nous établirons nos programmes et nos méthodes. » Une autre idée de l’école qui continue de faire peur aux bourgeois.

 

« Courage », le billet de Maurice Ulrich.



Dans la France de Voltaire et Zola, il y aura toujours, espérons-le du moins, des plumes pour s’élever contre les injustices. Dans les Échos, le directeur délégué de la rédaction, François Vidal, dont on apprend qu’il a passé sa carrière antérieure dans la banque et les activités de marché, s’y essaye. Ainsi dénonce-t-il avec force le « faux procès » qui serait fait aux actionnaires du CAC 40.

Les groupes concernés ont distribué 97 milliards de dividendes l’an dernier, un record, « et si, loin d’être un scandale, c’était une formidable opportunité pour la France ». Commençons, poursuit-il, par le procès en injustice sociale, « à en croire l’accusation, les actionnaires du CAC 40 seraient mieux traités que leurs salariés »

Mais qui sont ces actionnaires ou au moins les plus importants ? En tête de liste la famille de Bernard Arnault, (propriétaire des Échos), la famille Bettencourt Meyers, les familles Hermès, Pinault, Peugeot, Dassault, Bouygues… Les douze premières de la liste s’étaient partagé, pour 2022, 6,7 milliards d’euros, en hausse de 25 %. Allez François Vidal, encore un peu de courage pour mener le combat.

 

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...