J'ouvre tout doucement ma boîte à souvenirs et je ressors un peu mes pleurs et puis mes rires, mes malheurs, mes bonheurs de tout ce temps passé cachés sous la poussière, en train de s’effacer. Je regarde attentif les plus précieux moments qui brillent dans mes yeux comme un flot de diamant ; Je revois les instants gravés au fond de moi, ces secondes remplies de la plus grande joie. Mais j’aperçois aussi, de si fortes douleurs éclairées de pâleur, si privées de couleurs, mes nuits de certains jours, mes pluies en plein soleil, mes brouillards d’émotions, mes joies qui se balayent. Mais je ne retiendrais de ces moments intimes que joie et réconfort de tous ceux que j’estime. Et je suis tant ému que ma main maladroite ferme fébrilement cette petite boîte.
mercredi 31 janvier 2024
« Confirmation », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité.
Réarmer. Après Emmanuel Macron lors de sa conférence de deux heures trente,
voilà le maître mot de son premier ministre, Gabriel Attal. Certes, il y avait,
dans les premières minutes de son discours de politique générale à l’Assemblée
nationale, des grands mots.
Affronter pour renforcer, vaincre le doute, reconquérir notre souveraineté…
Il y en avait même tant que, pour reprendre un vers d’Aragon, « on
ne savait lesquels croire ». Ah oui, 2024 sera une grande année
avec la réouverture de Notre-Dame, l’anniversaire du débarquement de 1944, et
l’accueil des jeux Olympiques et Paralympiques. Avec, à la manœuvre, l’actuelle
ministre de l’Éducation nationale et des Sports ?
On ne saurait être déçus par le discours du premier ministre. À dire vrai,
on n’en attendait rien. On eut en revanche une confirmation, celle de
l’orientation très à droite de ce nouveau gouvernement. La France qui
travaille, trop riche pour toucher les aides qui vont à ceux qui ne travaillent
pas, mais pas assez pour vivre correctement.
L’extension du RSA sous condition, la poursuite de la réforme des
allocations-chômage, le durcissement de la lutte contre l’immigration illégale,
la réforme de l’aide médicale d’État, des sanctions renforcées pour les jeunes
en perte de repères et leurs parents…
Tout ce que la droite et l’extrême droite entendent très bien, quand bien
même elles feignent de ne pas avoir reçu les messages. Mais le premier ministre
n’a pas parlé salaires, il n’a pas parlé inégalités, il n’a pas parlé
dividendes ; sur l’environnement, il a choisi de stigmatiser ce qui serait
une écologie punitive. Mais qui pollue le plus, des riches et super-riches ou
des Français modestes ?
Il ne suffit pas de parler devant des bottes de paille et d’accélérer
quelques aides pour que les tracteurs fassent demi-tour. On est loin du compte.
Gabriel Attal s’est inscrit clairement, et de plus en plus à droite, on l’a
dit, dans la continuité de la politique d’Emmanuel Macron depuis 2017. Gilets
jaunes, retraites, émeutes urbaines, révolte des agriculteurs, des riches
toujours plus riches et des enfants dormant dans nos rues… Tout va bien, on
réarme.
« Question de goût », le billet de Maurice Ulrich.
Enfin de vraies augmentations de salaires ? Interrogeait, mardi, le
Parisien. Bonne question. Les employeurs seraient prêts à « un
effort conséquent consenti ». Ça ne saute pas aux yeux sur les fiches
de paye. Mais Marie-Christine Tabet, directrice adjointe de la rédaction, sait
pourquoi, dans son éditorial. « Pendant des années d’inflation au
plancher et de taux de chômage élevé, l’engouement des Français pour les
négociations salariales s’était largement émoussé, faute d’y croire. » C’est
comme la mode. On en a le goût ou pas, ou comme ce qu’on mange.
Un sociologue, à la fin du XIXe siècle, l’avait bien dit
après une étude approfondie : « L’ouvrier n’a pas le goût de
la viande. » De fait, il n’en mangeait pas, ou peu. Bon,
ça va changer, mais au coup par coup. Allez savoir pourquoi, les
entreprises favorisent les augmentations individuelles « afin
d’éviter un saupoudrage insatisfaisant ». Encore faut-il savoir y
faire. « De nombreuses études montrent que la plupart des salariés
n’osent pas demander. » Trop pudiques. « En France,
on ne parle pas d’argent. » Mais, quand même, elle vit où,
l’éditorialiste du Parisien ?
mardi 30 janvier 2024
« Le capitalisme sous la roue du tracteur », la chronique de Patrick Le Hyaric.
Le mouvement paysan qui se déploie dans toute l’Union européenne n’est pas
un simple coup de colère. Il est la manifestation d’un profond mal être, d’une
mal vie lancinante, d’une insupportable déconsidération du monde agricole alors
qu’il a répondu génération après génération aux demandes du système. Il est
aussi une mise en cause directe du capitalisme.
Un système qui a sans cesse exigé l’abaissement de la part de
l’alimentation dans le budget des ménages populaires et poussés par conséquent
à une pression permanente sur les prix à la production des denrées, afin que
les forces du capital ne soient pas contraintes à l’augmentation des salaires
de la classe ouvrière. Cette double pression tisse un lien ténu entre le sort
des paysans-travailleurs et celui de l’ensemble des salariés. L’argument,
claironné par les repus du média-business et du pouvoir, selon lequel il
suffirait que chaque citoyen accepte de payer plus cher son alimentation n’est
qu’une manœuvre de divisions des travailleurs qui à la ville comme à la
campagne souffrent de plus en plus, et pour détourner les regards des
véritables responsabilités. La crise de l’alimentation bio est d’abord une
crise du pouvoir d’achat salarié.
Depuis des décennies, les prix agricoles à la production sont toujours plus
compressés au point que plus d’un tiers des paysans-travailleurs vit en deçà du
seuil de pauvreté alors que les prix alimentaires flambent. Des millions de
familles se privent de nourriture en quantité et en qualité alors que le paysan
n’arrive pas à vivre de son travail.
Le grand capital agro-alimentaire, lui, s’en frotte les mains, avec des
profits nets en hausse de 28 % à 48 % depuis deux ans. Pendant que chaque jour,
deux paysans se suicident, les grands actionnaires des industries
agro-alimentaires captent la moitié de la valeur ajoutée après paiement des
salaires et des impôts de production. Le Groupe Danone, par exemple, a versé
l’an passé 1,2 milliard d’euros à ses actionnaires. Carrefour a vu ses revenus
progresser de 8,3 % en supprimant 1000 emplois. Ses actionnaires ont reçu 409
millions de dividendes.
La question fondamentale n’est donc pas celle qu’on agite sous nos nez. La
détaxation du Gazole non-routier ? Elle n’a pas été mise en
application ! Le « pacte vert européen » ? La droite européenne
alliée à la présidente de la commission l’a déchiqueté et il n’est pas non plus
en application !
Trop de normes ! Il est vrai qu’il y a trop de paperasseries et
d’injonctions contradictoires. Mais ce ne sont pas elles qui contribuent à
diminuer le revenu paysan. Dès lors que d’énormes sommes de crédits publics
sont octroyées, la conditionnalité des aides au service du bien commun est
normale. Le gouvernement se précipite sur ce sujet pour une seule raison :
préparer une loi dite « Pacte 2 » visant une nouvelle batterie de déréglementation
au service du grand capital.
Il est donc temps d’aborder le problème fondamental : la rémunération
du travail par des prix décents. L’insertion toujours plus grande de la
production agricole dans un capitalisme mondialisé et toujours plus financiarisé
détruit toujours plus de travail vivant, épuise les sols au risque de les
rendre stériles. Ceci, afin d’augmenter la productivité par hectare et par
unité de travail humain. Ce modèle est en train de montrer ses limites et ses
effets pervers.
En 1946, en
France, les paysans sont six millions. En 1960, ils sont 3,8 millions. En 2010,
on ne comptait plus que 604 000 exploitations agricoles. Il y en a moins
de 400 000 aujourd’hui. Sur ces dernières, la moitié des agriculteurs et
agricultrices accédera à la retraite dans les dix ans à venir. Autrement dit,
on peut se retrouver rapidement avec[U1] à peine 150 000 paysans.
Voici le terrible bilan d’un vaste plan social exécuté dans un silence
assourdissant.
Le travail agricole et la valorisation du capital en agriculture ont la
spécificité d’être tributaires des cycles de la nature. Cette donnée a conduit
le capitalisme à ne pas s’y investir directement. Il a donc choisi d’enserrer
le travailleur-paysan dans un étau pour le réduire à l’état d’extracteur de
minerai que les firmes pilotent, en accréditant l’idée que la matière première
agricole est une marchandise – et non un bien commun – échangeable comme toute
marchandise sur le grand marché mondial, jetant tous les paysans du monde dans
les mâchoires de la « concurrence libre et (prétendument) non faussée ».
Cette tenaille, comprend d’un côté les industries d’amont de la production
(fourniture des machines, d’engrais, de produits phytosanitaires) et
l’industrie d’aval, soit les industries de la transformation et de vente sans
oublier le rôle des banques dont personne ne parle. Or, dès le premier jour de
l’installation d’un jeune agriculteur, la banque devient son maître. Il lui est
assujetti, dès la première heure, avec la contraction de prêts pour se doter du
capital productif – terre, bâtiments, machines. Et, sur ce capital qui – hormis
la terre en certains endroits – se dévalorise, la banque prélève sa dîme, via
les intérêts, alors que les prix et les volumes de production partant de la
ferme sont fluctuants, tributaires des sols, du climat ou des maladies.
Ce sont les dérégulations successives qui ont ouvert la voie à la baisse
des prix agricoles dans le cadre du « marché ouvert où la concurrence est libre
» Pour compenser la pression sur les prix à la production, les institutions
européennes et les gouvernements ont incité à l’augmentation de la production
et à l’intensification du travail, à l’exploitation sans limite de la nature,
avec une hyper mécanisation et surtout la dépendance infernale de la production
vis-à-vis de l’industrie des engrais, des phytosanitaires et des protéines
animales américaines ou brésiliennes. Les cultures ont été adaptées à ce
modèle. Ainsi, après les autorisations de brevetabilité du vivant, les grandes
firmes transnationales fournissent à la fois les semences modifiées
génétiquement et les produits chimiques de traitement adapté à celles-ci.
L’élevage laitier a été également poussé à l’élimination de races locales et à
leur remplacement par des races nouvelles, importées, sélectionnées pour être
des « Formules 1 » de la production laitière dépendante de ce soja dont la
production détruit la forêt amazonienne. Le travail paysan est donc enserré,
pillé, orienté par le grand capital qui fait pression pour augmenter la
productivité. Or, la productivité du capital investi comme celle de la nature
atteint aujourd’hui ses limites et met en difficulté jusqu’aux plus grosses
exploitations. C’est, en réalité, pour tenter d’améliorer, cette productivité
que « les normes » sont contestées. Il s’agit d’une fuite en avant désespérée
aggravant encore l’exploitation mortifère du travail paysan et celle de la
nature.
Ce sont les outils sécurisant le capitalisme mondialisé, qui ont laissé
croire aux travailleurs-paysans qu’ils allaient vers la prospérité en se
lançant dans la folle bataille sur les marchés internationaux. Or, les
conditions de production des ovins en Poitou-Charentes ne sont pas les mêmes
que celles du Royaume-Uni ou de la Nouvelle-Zélande. Celles des éleveurs du
Charolais ou du Limousin n’ont rien à voir avec celles des parcs
d’engraissement aux États-Unis ou en Australie qui comptent 150 000 bovins
par ferme.
Cette mise en concurrence à armes inégales organisée le système pour faire
baisser les prix à la production, engraissent les grandes firmes
internationales tout en important d’énormes masses de gaz à effet de serre.
C’était l’objectif des successives réformes de la politique agricole commune
(PAC) et des traités européens qui ont détruit les principes de stabilité des
prix de base intra-communautaire au profit du laisser-faire ultra-libéral. Puis
en octroyant les crédits européens à la surface contre les unités de travail
humain, ils ont poussé à la concentration agraire. Plus la ferme est grande,
plus on touche d’aides. Plus aussi, le travail des agriculteurs qui restent est
intensifié, surexploité. La création de l’organisation mondiale du commerce
(OMC) contre l’instance internationale qui régulait les droits de douane à
l’échelle mondiale (GATT) a ouvert toutes les vannes plaçant le paysan dans une
guerre économique sans fin. Une quarantaine de traités de libre-échange ouvrant
la voie à des importations agricoles et alimentaires à bas prix sont
aujourd’hui actifs.
Ce sont toutes les contradictions de l’ultra-libéralisme et du capitalisme
qui éclatent ces jours-ci, au point de l’ébranler fortement, même si celles et
ceux qui se mobilisent ne le disent pas ainsi. Évidemment, les tenants du
pouvoir et les grands médias ne veulent surtout pas ouvrir ce débat et poussent
à la diversion. Ils peuvent tolérer une rébellion, pas une subversion du système.
En cherchant sans cesse à dépasser les contradictions entre les cycles de
la nature et le talon de fer du capitalisme sur la production agricole, les
mandataires du capital poussent à une fuite en avant qui aggravent l’ensemble
des problèmes, car il y a des limites à la surexploitation du travail humain et
du vivant. Alors, ils cherchent ainsi à fabriquer des produits alimentaires de
synthèse et artificiels sans passer par la terre et le cycle de la nature. Le
programme baptisé « robotique, génétique, numérique », lancé il y deux ans par
le président de la République vise encore à éliminer du travail vivant, à
concentrer encore les fermes, à uniformiser plus les variétés végétales
et animales, à ne tenir aucun compte de la biodiversité et de la qualité
des eaux.
Il n’y a pas d’issue positive sans remettre en cause fondamentalement ce
système qui détruit la paysannerie et compresse les salaires, en même temps
qu’il aggrave la malnutrition et dégrade la santé humaine et animale, réduit la
biodiversité, désertifie les territoires.
L’heure est donc à inventer un nouveau projet de développement agricole et
alimentaire à partir d’un statut de l’agriculteur qui doit être considéré comme
un travailleur hautement qualifié tant ses fonctions et ses activités sont diverses.
Un tel processus de renouveau agro-écologique favorable à la santé humain et
animale passe par un grand débat démocratique auquel doivent être associés les
paysans-travailleurs, les citoyens-consommateurs, les chercheurs et
scientifiques, les élus locaux, les associations et les coopératives, les
travailleurs des industries agroalimentaires.
Le combat pour obtenir des augmentations substantielles des salaires et des
retraites et obtenir des prix de base intra-européens, pour une quantité donnée
de production, doit reprendre. Cela nécessiterait de reconstruire des
mécanismes de régulation et d’intervention. Des offices nationaux et européens
par production combinée avec un dispositif de coefficient multiplicateur
empêchant l’industrie de la transformation et de la distribution de multiplier
les prix à la consommation par deux, trois ou huit par rapport au prix payé à
la ferme permettraient une hausse et une sécurité des prix à la production sans
préjudice pour les consommateurs. Une part du prix doit intégrer l’ensemble des
fonctions du travail agricole pour la préservation de la biodiversité, la
qualité alimentaire, de la vie rurale, ou la santé.
L’efficacité et le mieux-être passent par le retour à des
exploitations familiales à taille humaine combinées à des coopératives
démocratiques s’inscrivant dans des projets agro-écologiques indispensables
pour les paysans eux-mêmes. C’est la condition pour préserver leur santé et
freiner les modifications climatiques dont ils sont déjà les victimes avec les
destructions de récoltes.
La dénonciation des traités dits de « libre-échange » doit être engagée et
la « clause de sauvegarde sanitaire » de l’organisation mondiale du
commerce » doit être activée dès lors que des importations de produits
alimentaires ne respectent pas les « normes » environnementales en vigueur au
sein de l’Union européenne et de la France. Cette clause de sauvegarde permet
de suspendre durant au moins quatre ans l’importation des produits agricoles ou
alimentaires traités avec des substances chimiques interdites sur notre sol.
La grande industrie phytosanitaire ou vétérinaire ne peut être exonérée de
ses responsabilités dans les méfaits sur l’environnement et la santé des
produits qu’elle fabrique. Elle doit être impliquée dans la recherche de
méthode de soins aux cultures et aux animaux compatibles avec le progrès
écologique en donnant la souveraineté sur la production aux travailleurs de ces
industries. La relance d’une agriculture paysanne impose au secteur bancaire de
renégocier jusqu’à supprimer des dettes tout en instituant des taux d’intérêts
négatifs refinancés par la banque centrale européenne. On ne peut pas
accompagner un grand plan d’installation de jeunes agriculteurs sur des fermes
agro-écologique à taille humaine et organiser une bifurcation écologique
associant les intéressés sans utiliser la création monétaire, comme cela
a été fait au moment de la pandémie de Covid et comme le font les États-Unis ou
la Chine.
Toutes les initiatives et les expérimentations en cours pour les coopératives
locales, les circuits courts, les actions des municipalités qui commencent à
développer des projets alimentaires territoriaux notamment pour les cantines
scolaires doivent être soutenues et aidées.
Permettre aux paysans-travailleurs de vivre de leur travail, préserver
l’environnement, tout en faisant vivre le droit à l’alimentation pour toutes et
tous constitue un même combat. Les travaux et les expérimentations en cours
pour élargir l’œuvre d’Ambroise Croizat pour une sécurité sociale de l’alimentation
peuvent devenir un levier permettant à la fois l’impulsion d’une agriculture
durable et valorisante et la mise en œuvre d’un véritable droit à
l’alimentation en quantité comme en qualité.
Le mouvement paysan en cours doit permettre d’initier un débat public de
qualité pour un grand plan agro-écologique et alimentaire. Il portera en lui
l’indispensable processus pour un post-capitalisme qui préserve le vivant.
Patrick le Hyaric
30 janvier 2024
SI J'ETAIS...
Si j’étais un journal, je serais celui
de la liberté, un messager de la diversité, je serais « l’Humanité ». Si j’étais une plume
j'écrirais un monde sans haine, où la violence n’est pas coutume, où l’amour
est la seule arme que l’on dégaine. Si j’étais une gomme, j’effacerais l’encre
du malheur, la cruauté de certains
hommes qui tuent sans aucune pudeur. Si j’étais une encre indélébile, j’imprimerais
le signe de la paix sur tous les cœurs, comme une torpille. J’exploserais, aux
couleurs du verbe Aimer.
« Faux ennemis », l’éditorial de Marion d’Allard dans l’Humanité.
La stratégie est éculée et la ficelle grossière. Dans leur réflexion
étriquée, les manichéens de l’actualité ont tôt fait de résumer la crise
profonde que traverse le monde agricole par une équation simple que l’on
pourrait résumer ainsi : paysans contre écologistes. Opposer ceux qui
défendent la terre et ceux qui en vivent n’a aucun sens. Si ce n’est celui d’un
détournement coupable de l’attention populaire.
« J’attends de Gabriel Attal qu’il
renonce au pacte vert », déclarait ainsi, lundi, Jordan Bardella, avant de qualifier cet ensemble de
mesures visant à mettre l’Europe sur la voie de la transition de « bras
armé de l’écologie punitive ». Les paysans sont les premières victimes du
réchauffement climatique.
Désigner les normes environnementales comme la cause cardinale de la colère
des exploitants relève de la manipulation. Le RN tente de capitaliser sur la
souffrance de toute une profession, son sentiment de relégation, sa peur du
déclassement avec, en ligne de mire, le scrutin européen de juin prochain.
Les Français ne sont pas dupes. La lutte des agriculteurs pour une vie
digne et des revenus décents est soutenue par 87 % de la population, selon
un sondage Elabe. Parmi lesquels nombre de militants écologistes. « Nous
refusons le discours dominant qui voudrait faire de nous des
ennemis », écrit d’ailleurs un collectif d’organisations et d’ONG
environnementales dans Libération. Une tribune dans laquelle
les signataires – Greenpeace, les Amis de la Terre, Extinction
Rebellion, etc. – réaffirment leur soutien à la mobilisation en cours.
L’adversaire n’est pas l’agriculteur, mais le modèle économique dominant,
capitaliste, productiviste et mondialisé, les traités de libre-échange et le
dumping social. L’ennemi n’est pas l’écologiste, mais l’agrobusiness et les
intermédiaires de la grande distribution dont les marges explosent.
L’abaissement des normes environnementales permettra probablement de lever
certaines contraintes – réelles – pour les exploitants. Y ont-ils
seulement intérêt ? La lutte actuelle des paysans doit être l’occasion de
remettre en question une agriculture ultra-libéralisée, sans avenir. Qui, dans
un même mouvement, détruit la terre et ceux qui la cultivent.
« AOC : le réel est contre elle », le billet de Maurice Ulrich.
Je n’ai pas menti, « c’est la réalité qui m’a donné
tort », a expliqué Amélie Oudéa-Castéra qu’ici ou là on appelle déjà
AOC, à propos du choix du privé pour son fils, à savoir le très catholique
collège Stanislas dans le 6e arrondissement de Paris.
Platon disait de la vérité qu’elle est « l’autre nom du
réel », mais pas pour la ministre de l’Éducation nationale, de la
Jeunesse, des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques. Le réel est
contre elle.
Par exemple quand, dans un établissement de banlieue, elle demande à des
élèves portant des sneakers s’ils sont allés faire du sport. À Stanislas, on
est plutôt mocassins Weston. On a l’impression qu’elle ne traîne pas des
casseroles, mais une batterie de cuisine.
500 000 euros par an à la tête de la Fédération de tennis, une
intervention illégale dans l’affaire Le Graët qui fut à la tête de la Fédération
française de Football, une bonne copine bien placée dans un établissement
bancaire avec à la clé un conflit d’intérêts… AOC, ça va devenir un label.
Appellation d’origine de classe.
lundi 29 janvier 2024
1933, 1939, 1943, les « 30 janvier » du fascisme !
Le 30 janvier 1933 : Adolph
Hitler est nommé chancelier du Reich allemand par le
président et ancien maréchal Paul Von Hindenburg à la suite de la
victoire de son parti aux élections
Le 30 janvier 1939, pour le sixième anniversaire de sa prise du pouvoir,
dans un discours retentissant devant le Reichstag, Hitler déclare :
« Je vais à nouveau être prophète,
aujourd'hui : si la juiverie financière internationale, hors d'Europe et
en Europe, réussissait à précipiter encore une fois les peuples dans une guerre
mondiale, alors la conséquence n'en serait pas la bolchévisation de la terre et
la victoire de la juiverie, mais l'anéantissement de la race juive en Europe.. » c'est à
cette « prophétie » que lui-même et les responsables nazis se
référeront les années suivantes pour justifier tous les massacres de masse
perpétrés contre les Juifs jusqu'au génocide.
30 janvier 1943 : Création de a Milice française par Pierre Laval et
le maréchal Pétain. Elle absorba l'ancien Service d'ordre légionnaire. La
Milice française, organisation unité paramilitaire française, de type fasciste,
créée pour lutter contre le « terrorisme » (c'est-à-dire contre la Résistance).
Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens
participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO, et de tous
les déviants dénoncés par le régime.
REGARDS PERDUS !
Il marche dans la rue sans savoir où il
va. Le regard perdu, il cherche à savoir pourquoi. Pourquoi, il en est arrivé
là, à devoir tendre la main, pour un morceau de pain. À devoir trouver un abri,
pour passer la nuit. Il s’imaginait qu’un matin, il se retrouverait parmi ceux,
qui croisaient chaque jour son chemin. Pourtant lui aussi avait un foyer, une
vie, un passé. Et aujourd’hui il ne lui reste plus rien, que ses souvenirs et
son chagrin. Il ne suffit de pas grand-chose, pour qu’il se retrouve comme tant
d’autres, rejeté de la société, sans nulle part aller. Mais au fil du temps rempli
de haine et de courage, il se relèvera
et se révoltera, contre les lois et le monde, contre l’indifférence et le
mensonge. Contre ceux qui ne savent pas, qu’un jour peut-être sans le vouloir,
ils se retrouveront là, comme lui à se demander pourquoi ?
« Double discours », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité.
On ne sait pas encore si l’on assiste aux derniers feux d’une révolte ou à
la montée en puissance d’un mouvement. Mais l’annonce d’un « siège » de
Paris par les dirigeants de la FNSEA, d’ordinaire plus à l’aise avec
le déversement de lait ou de lisier dans les cours des préfectures qu’avec
la tactique révolutionnaire de l’encerclement des villes par la campagne,
indique clairement que les annonces de Gabriel Attal n’ont pas éteint les braises
de la colère dans le monde agricole.
Alors que le gouvernement et les usagers des transports contraints de
quitter ou de traverser la capitale retenaient leur souffle devant l’annonce
d’un blocage des « axes stratégiques » à compter de
ce lundi, les paysans qui ont refusé de regagner leur ferme estiment à bon
droit que le compte n’y est pas.
Comment pourraient-ils se satisfaire des vagues promesses de Matignon sur
l’application plus stricte des lois Egalim, censées assurer des « prix
justes » aux agriculteurs, ou sur la non-ratification du
traité de libre-échange avec le Mercosur (le grand marché commun d’Amérique du
Sud), quand le taux de marge de l’industrie agroalimentaire est passé de
28 % à 48 % en un peu plus d’un an ? Et alors que le
gouvernement français a donné son aval à l’accord de libre-échange avec la
Nouvelle-Zélande, tandis que d’autres se négocient, comme avec le
Chili ?
Dès cette année, pourraient ainsi être importées des antipodes des milliers
de tonnes de viande et de produits laitiers à bas coût, bourrées d’atrazine ou
de diflubenzuron, des intrants interdits sur notre sol en raison de leur
toxicité pour les humains et les animaux. Un non-sens social et
environnemental, quand la France a perdu un quart de ses éleveurs de bovins en
une décennie, et que près d’un ménage agricole sur cinq vit sous le seuil de
pauvreté.
Dans ces conditions, les annonces primo-ministérielles ont tout
d’un double discours qui ne passe plus auprès des professionnels de la
terre. Lesquels ne veulent pas seulement « moins de normes » ou « plus
de simplification », mais de la clarté et de la cohérence dans ce
qu’on attend d’eux, et le droit de vivre de leur métier.
« Ah ! La paille », le billet de Maurice Ulrich.
Bruno Jeudy, le directeur de la rédaction de la Tribune Dimanche,
a un problème, un peu comme dans la chanson. Dans son éditorial consacré à
« La méthode Attal, simple, basique », il n’en doute pas, vingt jours
après sa nomination, le premier ministre « affine son style de
gouvernance ».
À Montastruc-de-Salies, « au cœur de cette Occitanie
frondeuse, il s’est lancé sans filet et sans frayeur apparente. Arrivés en
colère, les paysans sont repartis à moitié convaincus ». Et pour
l’autre moitié ? Quoi qu’il en soit, « sa parole performative
et son sens de la communication (ah ! le ballot de paille en guise de
pupitre) complètent un style qui devrait s’affirmer, mardi, à l’Assemblée
nationale ».
On ne trouve pas de la paille partout. Le Journal du dimanche, lui,
nous raconte que Napoléon Bonaparte est une figure qui
l’inspire. « Un petit Corse chétif, ne parlant pas français à son
arrivée à Brienne ». Tout à fait lui, enfin, à peu près. C’est
illustré par le portrait de Bonaparte au pont d’Arcole. La vérité historique,
c’est qu’il y était tombé à l’eau.
samedi 27 janvier 2024
Hommage au convoi des 31.000 au fort de Romainville !
Ce matin je participe à l’hommage pour le 81ème anniversaire
du départ du convoi des 31.000. D’abord, devant la stèle Casanova à Romainville
puis à 10 h 45 au Fort de Romainville. Pour rendre hommage aux 231
femmes arrêtées par la police, livrées à la gestapo et déportées à
Auschwitz. Seules 49 d’entre elles ont survécu à leur déportation. Après la libération, une première plaque
a été apposée à l’entrée du Fort, sur laquelle on peut lire :
« Ici ont été internés du 1er novembre 1940 au 20 mai
1944, plus de 3900 femmes et 3100 hommes avant leur déportation dans les camps
de concentration et les forteresses d’où la plupart ne sont pas revenus. 152
fusillés ont vécu dans ce fort leurs dernières heures avant leur
exécution. » Une seconde plaque fut apposée en 1992 sur laquelle il est
écrit : le 20 septembre 1942, au 150ème anniversaire de
la bataille de Valmy, les autorités d’occupation désignaient 116 otages. Le
lendemain 46 d’entre eux, pris dans le fort étaient fusillés au Mont Valérien
et les 70 autres vers Bordeaux. Il y manquait cependant ce qu’écrit Thomas
Fontaine dans son ouvrage « Les oubliés de Romainville » : « De
là partit, le 24 janvier 1943, le premier convoi de résistantes et de
prisonnières politiques envoyées à Auschwitz, celui des
« 31 000 ». C’est pour cette raison, avec retard sans doute,
qu’en 2002, nous avons décidé, avec les Maires des Lilas et de Romainville, et
en accord avec les associations de résistants et de déportés, d’apposer
une troisième plaque commémorative à l’entrée du fort. Elle fut inaugurée pour
le 60ème anniversaire du départ du convoi et sur laquelle il
est indiqué : « Le 24 janvier 1943, du fort de Romainville 230
femmes, résistantes, arrêtées par la police du gouvernement de Vichy, livrées à
la gestapo partirent pour Auschwitz. Le 25 janvier 2003, nous leur rendons
hommage. Cette plaque porte la signature des Maires des Lilas, de Romainville
et du Président du Conseil général. L’histoire de Romainville est, depuis la
libération, intimement liée à celle du fort.
ENFANTS DE LA MISÈRE !
La lune s’est retirée cette nuit sans
raison plongeant tout l’univers dans une léthargie. Les étoiles affolées de sa
disparition au milieu des ténèbres implorent leur amie pour avoir maintes fois
côtoyé la misère d’une armada d’enfants exploités de nantis. De chagrin Dame
lune a éteint sa lumière afin qu’ils puissent enfin retrouver le répit, de par
sa bienveillance accablée de rancœur elle a fait dans la nuit maudissant les
humains. Dans une obscurité où saigne sa douleur son murmure s’entend sur une
hauteur sens fin. Écoutez-moi petits, posez ce lourd fardeau, ce fusil trop
pesant sur vos frêles épaules. On a volé vos vies, on a brisé vos os et brûlé
tous vos rêves sur les bancs de l’école, soulagez quelques maux, en déposant ces
pierres, une charge accablante dans ces
corps enfantins. Oui tu peux bien gémir, supplier à genoux pour préserver ta
vie je serre fort les poings. Au nom des exploités d’enfants de la misère, je
te crie mon dégoût de cette lâcheté. Mais de ton paradis présent sur cette
terre ton âme Lucifer saura bien la châtier.
« Réarmement(s) », le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin.
Ratés : Nomination de Gabi Ier, remaniement à droite toute,
conférence de presse fleuve de Mac Macron II, plan de communication tous
azimuts : on allait voir ce qu’on allait voir… Autant le dire, même avec
très peu de recul, on a vu, en effet, une sorte de catastrophe s’abattre sur
toute la Macronie, singulièrement celle dite de « gauche » – qu’il
serait désormais intelligent de ne plus nommer ainsi tant l’escroquerie
politique fut immonde durant tant d’années.
Entre les conséquences de la loi immigration (qui porte atteinte à la
République) et l’affaire Amélie Casse-toi-de-là (qui ridiculise le ministère de
l’Éducation nationale), sans parler de la révolte des paysans ou les appels du
prince-président au « réarmement » à tous les étages
(qui nous rappelle fâcheusement le « réarmement moral » des
années 1930), le paysage « médiatique » autour de l’exécutif est
d’ores et déjà l’un des plus grands ratés de l’histoire de la Ve. À
tel point que, selon des indiscrétions succulentes rapportées par le
Monde, cette semaine, le « blues » serait immense
chez les « grognards du macronisme ».
Déflagration : Ainsi, le vote de la loi
immigration, « écrite sous la dictée de la droite et adoubée par
l’extrême droite » (dixit le Monde), suivi de « la
nomination d’un gouvernement dominé par des sarkozystes » (toujours le
Monde) et de la prestation télévisée de Mac Macron II et ses « clins
d’œil à la droite conservatrice » (idem), a donc provoqué « une
déflagration parmi les soutiens historiques du président ».
François Bayrou, à qui Mac Macron doit en partie son triomphe de 2017,
s’est par exemple enfermé dans un silence pesant depuis le 7 janvier (une
éternité), furieux contre la tonalité du remaniement. Richard Ferrand, tout
aussi énervé, aurait rétorqué à une élue Renaissance qui suggérait la création
d’un groupe indépendant à l’Assemblée : « Tu n’y es pas, ce
n’est pas nous qui rompons avec lui, c’est lui qui a rompu avec
nous ! »
Évoquons également Philippe Grangeon, cofondateur d’En marche !, qui
déplore le côté « vieille France » des mesures
annoncées le 16 janvier, ou encore Alexis Kohler, le puissant secrétaire
général de l’Élysée, qui aurait pour le moins tiqué devant la formule de Mac
Macron II « Il faut que la France reste la France », empruntée
à LR et à Zemmour-le-voilà. Tous ces bons hommes regrettent la verticalité du
Palais, la droitisation, comme les velléités incessantes de la « start-up
nation ».
Flanc : Mais, à en croire le Monde, le plus amer de tous
n’est autre que Gilles Le Gendre, député de Paris, historique des
historiques. Lors d’une réunion hebdomadaire devant des députés Renaissance, ce
fidèle de la première heure aurait déclaré voir dans ce remaniement « l’ultime
manifestation d’une dérive ». L’homme ne mâche pas ses mots,
comme l’affirmation d’un divorce définitivement consommé.
Car il ajoute : « Le président rompt avec lui-même en
envoyant valser les valeurs et les bâtisseurs historiques de ce projet qui nous
avait tant enthousiasmés en 2017. Nous nous sommes engagés pour reconstruire
une démocratie de la conviction, nous voilà devenus les zélateurs d’une
démocratie d’opinion. (…) Si Gabriel Attal demande la confiance (il ne l’a
finalement pas fait – NDLR) et si je me résous à la voter, ce sera par
discipline, pas par adhésion. » Pour lui, installer de fait un
duel entre Bardella-le-voilà et Gabi Ier, avec les européennes dans
le viseur, serait « un formidable cadeau au RN dans son entreprise
de crédibilisation ».
Le bloc-noteur, qui ne cesse depuis sept ans de dénoncer les ponts-levis
dressés entre la macronie et Fifille-la-voilà, ne dirait pas mieux. D’autant
que Le Gendre exprime une intuition, qui n’est évidemment pas dénuée d’intérêt.
Selon lui, Mac Macron II et la majorité viennent d’ouvrir « une
voie d’eau massive sur son flanc gauche ». Une nouvelle séquence
politique, en quelque sorte. Reste à la gauche, celle à laquelle nous pensons,
de ne pas passer à côté…
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vendredi 26 janvier 2024
« Vampires », l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.
Amélie Oudéa-Castéra ne fait décidément pas les choses
à moitié. Elle coche méticuleusement toutes les cases du séparatisme de classe.
De son lieu de résidence à la scolarisation de ses enfants, en passant par le
niveau de ses revenus, AOC a réussi à incarner ce personnage de la grande
bourgeoise dont le mode de vie est à des années-lumière de celui du commun des
mortels. Ses multiples arrangements avec la vérité achèvent de la disqualifier
comme ministre de l’Éducation nationale et des Sports, sauf à estimer que
l’éthique est en option. Pourtant, elle reste en poste. Le message est limpide.
Rien à cirer. Les quelques paroles de contrition n’y changent rien. On sait
qu’elle ne sera pas la ministre de l’Éducation nationale, mais la surveillante
générale des intérêts des écoles privées et de ceux qui les fréquentent.
Mais le scandale va encore plus loin. L’école privée n’est pas
seulement protégée par ceux qui dirigent les institutions publiques, elle est carrément
favorisée. Le privé vampirise des milliards d’euros d’argent public qui
font cruellement défaut à l’école publique, sommée d’être toujours plus économe
et autonome. L’insuffisance de moyens pour l’enseignement public, mis à part
quelques classes ou établissement d’élites, prouve bien que l’objectif n’est
pas de permettre la réussite de tous, mais d’en faire le lieu de
l’apprentissage des savoirs minimaux pour répondre aux besoins du patronat et
de la bourgeoisie.
Les classes dirigeantes ont fait le choix de l’école privée comme
meilleure garantie de la reproduction sociale et du maintien de l’entre-soi.
Affaiblir le système éducatif public est un projet idéologique. Le
30 novembre 1905 était publié le « Manifeste des instituteurs
syndicalistes », dans lequel était écrit : « Nous
instruisons les enfants du peuple, le jour. Quoi de plus naturel que nous
songions à nous retrouver avec les hommes du peuple, le soir ? C’est au
milieu des syndicats ouvriers que nous prendrons connaissance des besoins
intellectuels et moraux du peuple. C’est à leur contact et avec leur
collaboration que nous établirons nos programmes et nos méthodes. » Une
autre idée de l’école qui continue de faire peur aux bourgeois.
« Courage », le billet de Maurice Ulrich.
Dans la France de Voltaire et Zola, il y aura toujours, espérons-le du
moins, des plumes pour s’élever contre les injustices. Dans les
Échos, le directeur délégué de la rédaction, François Vidal, dont on
apprend qu’il a passé sa carrière antérieure dans la banque et les activités de
marché, s’y essaye. Ainsi dénonce-t-il avec force le « faux
procès » qui serait fait aux actionnaires du CAC 40.
Les groupes concernés ont distribué 97 milliards de dividendes l’an
dernier, un record, « et si, loin d’être un scandale, c’était une
formidable opportunité pour la France ». Commençons, poursuit-il, par
le procès en injustice sociale, « à en croire l’accusation, les
actionnaires du CAC 40 seraient mieux traités que leurs salariés »…
Mais qui sont ces actionnaires ou au moins les plus importants ? En
tête de liste la famille de Bernard Arnault, (propriétaire des Échos),
la famille Bettencourt Meyers, les familles Hermès, Pinault, Peugeot, Dassault,
Bouygues… Les douze premières de la liste s’étaient partagé, pour 2022,
6,7 milliards d’euros, en hausse de 25 %. Allez François Vidal,
encore un peu de courage pour mener le combat.
« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.
« Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! » Diffusées dans Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...
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