Plus les heures et les jours passent, plus l’horreur
de la situation se fait jour. L’horreur de ces centaines de jeunes assassinés
alors qu’ils faisaient la fête, l’horreur de ces dizaines de civils enlevés
pour servir de bouclier humain, l’horreur de la riposte qui elle aussi tue des
civils, l’horreur de cette occupation qui dure depuis des décennies et du sort
insupportable de millions de Palestiniens enfermés dans une prison à ciel
ouvert.
On le sait, les pires extrémistes des deux camps se
pourlèchent les babines lorsque l’horreur attise des haines, tuant un peu plus
l’espoir d’avoir un jour une issue acceptable pour tous. Personne ne peut
penser que le Hamas se soucie des Palestiniens lorsqu’il planifie un tel
massacre dont il connaît parfaitement les conséquences désastreuses. Personne
ne peut penser que l’extrême droite israélienne se soucie de sa population
lorsqu’elle crée les conditions de la prospérité du Hamas à Gaza.
L’urgence est de permettre aux dizaines d’otages de
rentrer chez eux. Et cela ne se fera pas en bombardant massivement une
population innocente. L’indignation, la condamnation des actions terroristes du
Hamas, l’empathie et la solidarité avec le peuple israélien ne doivent pas
conduire à soutenir une politique de vengeance aveugle de la part de Tel-Aviv.
Les Israéliens n’ont pas besoin que des rivières de sang viennent alimenter de
futures guerres. Les Palestiniens n’ont que faire des appels à la terreur, qui
instrumentalisent leurs aspirations pour justifier le pire.
En Israël, en Palestine et ailleurs doivent s’élever
des voix pour la désescalade et la paix. Elles doivent résonner plus fort que
celles qui, usurpant et détournant la lutte du peuple palestinien pour attiser
les vieux démons du « complot juif », fustigent ceux qui condamnent
l’action du Hamas.
Ces voix de l’espoir doivent l’emporter sur celles qui
accusent d’antisémitisme ceux qui s’inquiètent de l’ampleur et de la brutalité
de la riposte israélienne. L’antisémitisme est trop grave, trop dangereux pour
être utilisé afin de disqualifier ceux qui ne sont pas alignés sur les
positions extrémistes du pouvoir israélien et de ses alliés. Les autorités
françaises s’honoreraient de ne pas manger de ce pain-là.
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