Depuis Gaza, Ziad Medoukh nous a fait parvenir
une lettre bouleversante de dignité. Sous le fracas des bombes,
à proximité des corps mutilés et des familles endeuillées, ce Gazaoui parle à
notre conscience humaine. Ne détournons pas le regard. Depuis dix-sept jours,
le pilonnage de l’enclave palestinienne sème la mort aux quatre vents.
Les civils en sont réduits à boire de l’eau croupie, à dénicher de trop
rares vivres, alors que l’aide humanitaire ne rentre qu’au compte-gouttes
depuis samedi. La population essuie les foudres d’une nouvelle guerre, après
avoir déjà enduré quatre autres offensives militaires israéliennes. Elle subit
un blocus infâme depuis 2007, des privations, des vexations et l’ostracisme.
Une trêve, mieux, un cessez-le-feu sont impératifs.
Emmanuel Macron en visite en Israël n’en a soufflé mot. L’extension d’une
coalition internationale pour combattre le terrorisme, calquée sur le modèle en
action en Irak et en Syrie, fait d’ailleurs craindre le pire au regard de
l’état de délabrement de ces deux pays.
La juste condamnation des attaques sanglantes du Hamas, le 7 octobre,
l’expression de solidarité à l’égard du peuple israélien meurtri par des
atrocités innommables, ne peut signifier un blanc-seing à l’esprit de vengeance
qui anime l’armée et les autorités israéliennes. Le nécessaire combat contre le
terrorisme exige des actions qui ne doivent jamais se substituer au droit
international. On ne peut répondre au crime par le crime. La tragédie, qui
implique aussi le sort des otages, commande de réagir avec raison et sens
politique.
Le président français et le chef de l’Autorité palestinienne se sont
rencontrés à Ramallah. Dans le contexte explosif, l’acte mérite d’être relevé,
salué, mais il reste insuffisant. Les paroles doivent être accompagnées de
gestes forts. Emmanuel Macron parle d’un « nouvel horizon ». I
ll ne sera possible que si cesse la colonisation de la Cisjordanie,
désormais réduite à des micro-bantoustans. Il ne verra le jour que si le déluge
de feu qui s’abat sur les Gazaouis s’arrête. Ce « nouvel horizon »
inclut, bien sûr, la création d’un État palestinien viable, selon les
résolutions onusiennes qui n’ont jamais été appliquées. Ces conditions sont
aussi celles de la pleine et entière sécurité d’Israël. Alors, que les armes se
taisent. C’est une urgence.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire