Dans le fracas des bombes et des déflagrations qui charcutent Gaza, des
voix courageuses s’élèvent. Elles refusent l’effroyable tragédie qui se noue
dans l’enclave palestinienne, où des vies innocentes sont en train de payer le
plus lourd tribut de la guerre totale que le premier ministre israélien,
Benyamin Netanyahou, dit livrer aux fondamentalistes du Hamas et à leurs crimes
odieux.
Ces femmes et ces hommes exigent un cessez-le-feu pour préserver des
milliers de civils qui n’ont nulle part où aller pour sauver leur peau. Ils
l’ont dit à Londres, à Madrid, ou encore à New York, où des milliers de membres
de l’association Juifs pour la paix ont envahi, vendredi, le hall de la gare de
Grand Central au cri de : « Pas en notre
nom ! » La raison, le sens de l’humanité sont dans ce camp.
L’ONU s’est aussi fait l’écho de cette clameur, avec le vote de la
résolution demandant une « trêve humanitaire
immédiate » ainsi que la libération des otages détenus par
l’organisation islamiste. Contre l’avis d’Israël et des États-Unis, 120 pays
ont tenu tête. Malgré le caractère non contraignant du texte, c’est une
première victoire diplomatique sur la puissance du feu qui se déchaîne sur la
population de Gaza, le personnel soignant et humanitaire présent sur place,
ainsi que sur les captifs israéliens, pris au piège entre la haine du Hamas et
la vengeance ténébreuse de Tel-Aviv.
La vieille institution que l’on accable si souvent de tous les maux de la planète
s’est illustrée par son cran. Preuve que la parole de l’Assemblée générale vaut
souvent mieux que le pouvoir exorbitant d’une poignée d’États du Conseil de
sécurité, obsédés à jouer la partition de leurs intérêts.
Le Conseil européen est, lui, passé à côté de l’histoire, ergotant plutôt
que prenant la mesure de la catastrophe sanitaire et humanitaire dans la bande
de Gaza. Il y a pourtant urgence. Urgence à respecter le droit international
pour venir en aide aux Palestiniens livrés à la vindicte des armes. Urgence à
arrêter l’effusion de sang qui se déverse sur ce territoire de
362 kilomètres carrés. Urgence à décréter une trêve, prélude à une
désescalade indispensable pour freiner une déflagration régionale lourde de
dangers.
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