Celles et ceux qui sont venus à la Fête de l’Humanité
ne peuvent oublier cette foule immense, diverse, jeune, qui a déferlé dans les
allées, le sourire aux lèvres, le cœur empli de fraternité et de solidarité,
déterminée à abattre les murs et les frontières avec une envie forte de faire
la fête et de chercher un chemin d’espoir et de progrès. Cette foule immense a
répondu à l’appel de l’Humanité à venir débattre, échanger sur
la paix, la justice sociale et climatique, et a relégué en arrière-plan les
petites polémiques et les tentatives d’intimidation.
La Fête de l’Humanité refuse d’être prise en étau
entre celles et ceux qui voudraient diminuer son périmètre ou la marginaliser,
et celles et ceux qui voudraient caricaturer l’engagement des milliers de
militantes et de militants communistes, réduit au fait de « planter
des tentes ». Ces derniers doivent au contraire être salués pour
leur abnégation, leur courage et leur inventivité pour la co-construire. La
Fête de l’Humanité est ce bien commun, legs du mouvement ouvrier, qui ne cède
jamais à la facilité, ne fait pas l’économie de la pensée et favorisera
toujours le débat d’idées et l’expression de toutes et tous dans le respect.
Voici humblement notre mission. Cet état d’esprit devrait nous animer toute
l’année.
Alors, bien évidemment, il ne s’agit pas de mettre la
poussière sous le tapis. La gauche a un débat stratégique, tactique, mais aussi
de fond. Le débat, oui. Animé, argumenté, qui bouscule les idées reçues,
toujours ! Mais l’invective et les petites phrases, non. Et l’insulte,
jamais ! Comparer le secrétaire national du PCF à Jacques Doriot, comme
cela a été le cas quelques jours après la Fête, est une infamie. Cet allié des
nazis et nazi lui-même avait pris les armes et les insignes hitlériennes sur le
front de l’Est contre l’armée soviétique.
Aucun désaccord, aucune divergence ne peut justifier
de tomber aussi bas. Notre solidarité est totale avec Fabien Roussel.
L’insulter de la sorte revient à insulter les communistes, leur histoire, la
Résistance et notre avenir. C’est se déshonorer et s’insulter soi-même en se
montrant indigne du combat commun et de la hauteur de vue qu’il impose autant
que le sang-froid nécessaire en toutes circonstances pour argumenter et
convaincre.
La raison doit revenir dans le débat. En
responsabilité, le mouvement social, les travailleurs et les travailleuses, la
jeunesse attendent autre chose de nous que ces jeux puérils et ces insultes
putrides. À l’heure où les foyers croulent sous les factures, que la crise
climatique s’accélère, que la guerre tonne aux portes de l’Europe, la gauche ne
peut s’abîmer dans le « venin de la polémique » que dénonçait Jaurès
et encore moins tolérer l’insulte. Ce serait ouvrir en grand un boulevard à
l’extrême droite. Il est urgent de reprendre ses esprits, de retrouver le débat
fraternel et argumenté, le seul fécond pour transformer la colère populaire en
une alternative crédible et un chemin d’espoir. C’est notre
responsabilité !
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