Une ministre des Familles accusée de prises de
position transphobes. Un autre ayant effectué toute sa scolarité dans le privé
nommé à l’Éducation nationale. Le conjoint de la numéro deux de
l’assurance-maladie héritant du portefeuille de la Santé, sans égard au
potentiel conflit d’intérêts. Et comme si ce lien de subordination
problématique entre le nouveau « patron » du système de soins et sa compagne ne suffisait pas, il s’avère aussi que
cette dernière, elle-même ancienne de chez McKinsey – le cabinet soupçonné de blanchiment de fraude fiscale par le parquet
financier, et qui entretient des liens étroits avec Emmanuel Macron –, est
la fille d’une éminente dirigeante tout juste retraitée du laboratoire
pharmaceutique américain Lilly.
Dans son introduction au premier Conseil des ministres
post-remaniement, Emmanuel Macron a plaidé pour un « gouvernement
exemplaire ». C’est mal parti, sauf à vouloir montrer l’exemple de l’entre-soi le plus absolu et de l’arrogance de classe érigée en méthode de
gouvernance. Avec le cabinet Borne II, on avait déjà affaire à une caste de
millionnaires, comme en témoignaient les déclarations de patrimoine de ses
membres. Il y a peu de chances que cela change avec le gouvernement Borne III.
Mais la prise de fonctions des nouveaux ministres s’accompagne d’un coup de
projecteur sur le tout petit milieu dans lequel se coopte et se recrute la
Macronie : un
micro-univers digne d’un soap opéra, où la richesse
le dispute au copinage, où les liens
familiaux s’entremêlent aux
relations d’affaires et de pouvoir.
Le président de la République doit prendre la parole
ce lundi, mais on se demande ce qu’il pourrait bien annoncer qu’on ne sait
déjà. Si le pedigree de ce gouvernement ne recèle aucune bonne surprise, le
cap tracé sans entrain par le chef de l’État est au diapason, à commencer par
le tour de vis annoncé sur les finances publiques – qui se traduit dans
l’immédiat par une hausse brutale des tarifs de l’électricité. Avec un
leitmotiv : avancer « à marche forcée » sur tous les sujets. De quoi creuser encore le fossé
entre les Français et leurs gouvernants. Et nourrir de nouvelles révoltes,
après la flambée dans les quartiers populaires cet été.
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