Nahel, un adolescent de 17 ans, a été abattu par
des policiers à Nanterre il y a deux jours. Nos premières pensées solidaires et
fraternelles vont à la famille de la victime, même si, nous le savons, aucun
mot ne pourra venir soulager l’incommensurable peine de perdre un enfant dans
ces terribles circonstances. Rien ne peut justifier, même un refus d’obtempérer
ou un délit de fuite, passible de prison, qu’un policier abatte de sang-froid
une personne. Les premières versions de l’institution policière, comme la
réaction de quelques syndicats policiers ou encore de l’extrême droite,
rajoutent l’indécence à l’effroyable et tranchent avec la dignité de la famille
et les appels au calme et à la justice de nombreux élus, dont le maire de
Nanterre, Patrick Jarry.
Une nouvelle fois, le rapport de la police avec la
population est interrogé. Cette fois, il ne faut pas qu’il soit enterré. Si les
policiers exercent un métier difficile, dans des conditions, parfois complexes,
souvent pour des petits salaires, qu’ils sont souvent en première ligne devant
la violence de la société et la misère humaine qui s’accroît avec la
précarisation de la vie, rien ne peut venir « cautionner » ou « excuser » les violences policières. Dans les quartiers populaires des Minguettes jusqu’à Zyed et Bouna, sans oublier Adama Traoré, jusqu’aux manifestations des gilets jaunes ou des syndicats, on ne peut plus nier
ou atténuer ces violences policières qui frappent les classes populaires avant
tout.
Il est urgent de changer de logiciel pour sortir de
cette spirale. Il faut d’abord revoir la formation pour celles et ceux qui
détiennent la violence dite légitime de l’État. Ne nions plus le racisme qui
gangrène toute la société mais aussi notre police, comme le prouvent les
contrôles au faciès. Il est d’ailleurs urgent d’instaurer un récépissé de
contrôle d’identité. Une remise à plat de la loi de février 2017 relative à la
sécurité publique, qui a modifié les conditions d’usage des armes par les
forces de l’ordre, de même qu’une grande réforme de l’IGPN, la police des
polices, sont nécessaires pour que les enquêtes soient plus rapides. Nous
devons justice à Nahel.
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