Il n’y a pas de guerre sans propagande. Derrière les
déclarations fracassantes et les coups de menton, les bombes sèment la mort,
installent des haines durables. Quinze mois après l’agression russe, les
victimes se comptent par dizaines de milliers. Attaqués, les civils ukrainiens
continuent de faire corps derrière leurs troupes. Des armes lourdes se massent
aux frontières de la Russie, qui s’enlise dans un conflit insensé qu’elle croyait
pouvoir dominer, tandis que nombre de ses soldats reviennent à la maison les
pieds devant.
La désinformation bat son plein. La milice privée
Wagner aurait offert Bakhmout, une ville en ruines, à Vladimir Poutine.
Victoire démentie par Kiev, qui salue les incursions armées d’opposants de
nationalité russe dans la région de Belgorod. Le locataire du Kremlin annonce
des représailles à quiconque foulera de nouveau son sol. Guerre d’usure, guerre
psychologique. Fortes du soutien de l’Europe et des États-Unis, les autorités
ukrainiennes promettent une grande contre-offensive. Elle surviendrait
peut-être dans quelques mois, dès que les militaires ukrainiens seront formés
pour piloter les redoutables F-16, tant attendus. En échange de quoi Kiev devra
encore patienter avant de rentrer dans l’Otan.
S’IL EST TROP TÔT POUR PARLER DE PAIX, LES GESTES QUI VONT DANS LE SENS DU
DIALOGUE DOIVENT ÊTRE ENCOURAGÉS.
D’offensives en contre-offensives, le conflit prend
l’allure d’une spirale mortifère, sans issue. S’il est trop tôt pour parler de
paix, les gestes qui vont dans le sens d’une désescalade et du dialogue doivent
être encouragés. En tournée en Europe, l’ancien ambassadeur de Chine à Moscou
Li Hui a été reçu en Ukraine, en Pologne, et en France.
Dans l’esprit de son plan de paix présenté en février,
Pékin propose d’avancer vers un règlement politique du conflit. Si l’initiative
suscite des réserves, elle n’a pas pour autant été rejetée. L’Ukraine
n’acceptera « aucune proposition qui impliquerait la perte de ses
territoires ou le gel du conflit », a insisté le chef de la diplomatie ukrainienne,
Dmytro Kuleba. La question de l’intégrité territoriale des États figure dans
les 12 points de la proposition de résolution chinoise. La porte reste
entrouverte, c’est déjà ça.
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