On retourne
toujours sur les lieux de son cœur, quelques pas dans la nuit sur un chemin de
sable, où s'enlise le temps. On a comme des fleurs fanées dans la mémoire, un
parfum périssable. Sur la lèvre gercée des mots agonisants... On longe le
trottoir usé des souvenirs, comme si l'on marchait sous terre, méprisant le
passé dépassé... On ne peut retenir entre ses doigts la larme amère et trop
salée des songes de poussière... On retourne toujours sur les lieux de son
cœur... On se perd dans l'allée où l'on marchait avant, vers je ne sais quel
jour. On s'entête à mourir et l'on reste vivant. La porte est refermée, et le
fiacre d'hier n'avance plus vers nous. On recherche le vent qu'on ne trouvera
plus, et claque la portière des idées contrefaites qu'on ne refera plus.
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