Aujourd’hui,
une nouvelle fois, les syndicats sont dans la rue. L’objet de leur
mécontentement : les budgets qui vont plomber le quotidien des
travailleurs. 27 milliards d’euros d’économies à réaliser en 2026,
148 milliards sur six ans, nous dit le pouvoir. Et après des semaines de
débat parlementaire, force est de constater que la trajectoire budgétaire reste une « folie fiscale ».
Mais pas celle qu’aiment dénoncer les grands patrons.
Car pour
trouver cet argent, va-t-on s’attaquer aux 211 milliards d’euros d’aides
publiques versés aux entreprises sans aucun contrôle ? Va-t-on
raboter la niche Dutreil, qui
permet aux plus riches de léguer ou de donner leur entreprise en ne payant quasiment
pas d’impôts, soit 5 à 8 milliards de manque à gagner pour l’État en
2024 ? Va-t-on revenir sur la baisse des impôts de production, soit
10 milliards qui n’ont absolument servi à rien ? Va-t-on s’attaquer à
l’évasion et à la fraude fiscale, qui
coûtent de 80 à 100 milliards d’euros par an ? Va-t-on taxer les ultra-riches, ces
500 familles dont la fortune est passée de 6 % du PIB en 1996 à 42 %
du PIB aujourd’hui, soit 1 228 milliards d’euros ?
Il y a là de
quoi boucler les budgets, voire les augmenter. Voilà qui crédibilise, au
passage, la proposition du PCF d’un pacte
d’avenir pour la France avec un plan de dépenses publiques, de
formation, d’embauches et d’investissement à 500 milliards d’euros pour
les cinq prochaines années.
Mais non et
c’est folie. « L’effort », ce sont les classes populaires et moyennes qui
vont seules le supporter. Doublement des franchises fiscales,
augmentation des taxes sur l’électricité et le gaz, taxe sur les revenus des
apprentis, gel des salaires et minima sociaux, suppression de l’abattement
fiscal des retraités, baisse des budgets de la santé, augmentation du nombre de
jours de carence…
Cette
trajectoire budgétaire de classe est bien sûr plébiscitée par la Macronie, la
droite et le patronat. Mais également par le Rassemblement national. Le
soi-disant parti favorable au social « pour les Français » a fait la démonstration qu’en
réalité il était contre le social, que ce soit pour les étrangers ou les
Français. Et que loin d’être un parti patriote il était avant tout le parti des
riches et celui des émigrés fiscaux.

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