mercredi 9 avril 2025

« Pourquoi l'Humanité est la cible de l'extrême droite », l’éditorial de Marion d’Allard dans l’Humanité.



Poussée par les vents puants d’outre-Atlantique et portée par un contexte national qui n’en finit plus de faire sauter les digues, l’extrême droite peaufine son offensive idéologique. L’empire Bolloré s’est mis à son service et les réactionnaires investissent tous les champs de l’information, de l’édition, du divertissement, des réseaux sociaux. La bataille culturelle engagée est violente. Elle participe d’une effarante inversion des valeurs autant qu’elle nourrit un confusionnisme délétère, qui brouille les repères, et consacre les post-vérités.

L’extrême droite a l’Humanité en ligne de mire. Parce qu’elle dénonce à juste titre la diatribe islamophobe de la députée Caroline Yadan sur le plateau de l’After Foot de RMC, l’Humanité est qualifiée de « complice médiatique » par un Julien Odoul, député et porte-parole du Rassemblement national, tout juste condamné pour recel de détournement de fonds publics.

Parce qu’elle publie une tribune de la CGT excédée par les méthodes du magazine d’extrême droite Frontières qui verse dans le pseudo-journalisme et « met une cible dans le dos » de collaborateurs et collaboratrices parlementaires de La France insoumise, l’Humanité est mise à l’index par le zemmouriste Eric Tegnér, directeur du périodique identitaire.

Celui-là même qui s’autoproclame – sans rire – « Mediapart de droite », a publié ce mercredi une « cartographie de l’extrême gauche » dans laquelle l’Humanité, son directeur et sa fête sont cités. Quelques heures plus tard, ces « journalistes » surjouaient les victimes à l’Assemblée nationale, face à un rassemblement syndical prévu précisément pour dénoncer leurs méthodes.

Ne nous y trompons pas. Ni les attaques contre le journal de Jean Jaurès ni les mises en scène grossières ne sont fortuites. Elles s’inscrivent dans une stratégie politique : préparer le terrain à l’arrivée aux affaires de Le Pen et consorts. L’eurodéputée proche de Zemmour, Sarah Knafo l’a d’ailleurs confirmé sans ambages au micro de son copain Hanouna : « Nous, on n’interdira pas Libération ou l’Humanité. Mais on va arrêter de payer pour ça. » Aux orties donc, les aides à la presse, l’accès à une information pluraliste et la démocratie. En la matière, le projet, au moins, a le mérite de la clarté.

 

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