mardi 3 septembre 2024

« Palestine Anéantissement », l’éditorial de Rosa Moussaoui dans l’Humanité.



Près d’un an après l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël (1 195 personnes tuées, dont 380 membres des forces armées et 815 civils), l’armée israélienne poursuit, à Gaza, son œuvre d’anéantissement. Le bilan est insoutenable : plus de 40 000 morts palestiniens – 186 000, avance même la revue médicale The Lancet ; des blessés et des malades innombrables ; des survivants affamés, épuisés, jetés dans une errance sans fin ; une enclave transformée en champs de ruines.

L’armée israélienne étend ses opérations en Cisjordanie ; Benyamin Netanyahou et son gouvernement de fanatiques parient sur un embrasement régional ; les puissances occidentales consentent, livrent armes et munitions aux criminels de guerre, invoquent le « droit d’Israël à se défendre ».

Aucun des objectifs officiellement assignés à cette offensive dévastatrice n’est pourtant atteint. La récente découverte des corps de six otages israéliens en est un cruel rappel. Le 7 octobre 2023, 251 personnes avaient été enlevées par les hommes du Hamas ; 97 d’entre elles sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Les familles de ces captifs se sont heurtées, dès les premiers jours, à l’indifférence des autorités.

Elles doivent aujourd’hui braver la répression pour dénoncer l’abandon, le sacrifice pur et simple de ces otages. À Tel-Aviv, dimanche, 300 000 personnes ont défilé sous les coups de la police pour demander un cessez-le-feu et un accord qui permettraient la libération des otages. Lundi, c’est, fait inédit, la Histadrout qui appelait à la grève générale pour appuyer cette exigence. Aussitôt le mot d’ordre lancé, le néofasciste Bezalel Smotrich, ministre des Finances, accusait la centrale syndicale de « représenter les intérêts du Hamas » et appelait la justice, qui a exaucé ses vœux, à déclarer cette grève illégale.

La société israélienne n’a pas basculé : elle reste très majoritairement favorable à la guerre, à l’occupation, à la colonisation de la Palestine. La coalition d’extrême droite conduite par Benyamin Netanyahou dispose toujours de solides appuis dans les secteurs gagnés par la radicalisation politico-religieuse. La guerre est son meilleur atout pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Pour faire cesser le carnage, cette contestation interne est indispensable. Mais elle ne suffira pas. Des sanctions internationales s’imposent pour mettre fin aux crimes de guerre, enrayer les mécaniques génocidaires, protéger le peuple palestinien.

 

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