Près d’un an après l’attaque la plus meurtrière de
l’histoire d’Israël (1 195 personnes tuées, dont 380 membres des forces
armées et 815 civils), l’armée israélienne poursuit, à Gaza, son œuvre
d’anéantissement. Le bilan est insoutenable : plus de 40 000 morts
palestiniens – 186 000, avance même la revue médicale The Lancet ;
des blessés et des malades innombrables ; des survivants affamés, épuisés,
jetés dans une errance sans fin ; une enclave transformée en champs de
ruines.
L’armée israélienne étend ses opérations en
Cisjordanie ; Benyamin Netanyahou et son gouvernement de fanatiques
parient sur un embrasement régional ; les puissances occidentales
consentent, livrent armes et munitions aux criminels de guerre, invoquent le
« droit d’Israël à se défendre ».
Aucun des objectifs officiellement assignés à cette
offensive dévastatrice n’est pourtant atteint. La récente découverte des corps
de six otages israéliens en est un cruel rappel. Le 7 octobre 2023, 251
personnes avaient été enlevées par les hommes du Hamas ; 97 d’entre elles
sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée
israélienne. Les familles de ces captifs se sont heurtées, dès les premiers jours,
à l’indifférence des autorités.
Elles doivent aujourd’hui braver la répression pour
dénoncer l’abandon, le sacrifice pur et simple de ces otages. À Tel-Aviv,
dimanche, 300 000 personnes ont défilé sous les coups de la police pour
demander un cessez-le-feu et un accord qui permettraient la libération des
otages. Lundi, c’est, fait inédit, la Histadrout qui appelait à la grève
générale pour appuyer cette exigence. Aussitôt le mot d’ordre lancé, le
néofasciste Bezalel Smotrich, ministre des Finances, accusait la centrale
syndicale de « représenter les intérêts du Hamas » et appelait
la justice, qui a exaucé ses vœux, à déclarer cette grève illégale.
La société israélienne n’a pas basculé : elle
reste très majoritairement favorable à la guerre, à l’occupation, à la
colonisation de la Palestine. La coalition d’extrême droite conduite par
Benyamin Netanyahou dispose toujours de solides appuis dans les secteurs gagnés
par la radicalisation politico-religieuse. La guerre est son meilleur atout
pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Pour faire cesser le carnage,
cette contestation interne est indispensable. Mais elle ne suffira pas. Des
sanctions internationales s’imposent pour mettre fin aux crimes de guerre,
enrayer les mécaniques génocidaires, protéger le peuple palestinien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire