lundi 9 septembre 2024

« Fête de L’Humanité, fête de l’émancipation humaine », la chronique de Patrick Le Hyaric.



À l’heure où la fonte des glaciers est aussi inquiétante que la fonte des valeurs humaines, au moment où la démocratie est consumée sur l’autel défraîchi du capitalisme, tandis que le matraquage médiatique, pour le compte du système, supplée les matraques policières, jamais la Fête de l’Humanité n’aura été aussi indispensable au progressisme et à l’humanisme.

Elle est la Fête de tous les travailleurs, des créateurs et de la jeunesse, la fête de tous les démocrates et républicains.
Rarement, cette fête, qui porte ce beau nom d’humanité, s’est tenue dans un contexte historique à ce point inédit.

L’Humanité, c’est cette force qui frappe à la porte contre les souffrances et la barbarie, contre la militarisation des sociétés, l’insupportable odeur de poudre des guerres qui ensanglante le monde.

L’Humanité, ce sont ces mouvements et ces résistances contre la destruction des services publics et leurs courageux agents producteurs par excellence d’humanité, la vente à l’encan des atouts industriels et agricoles au capital privé.

La fête va être le carrefour national des superbes luttes des travailleurs comme ceux de Duralex qui prennent en main leur entreprise contre la voracité des rapaces, des soignants qui œuvre pour notre santé, des enseignants qui tentent d’arracher à son drame annoncé toute une partie de la jeunesse, des créateurs comme des paysans travailleurs, des chercheurs qui réclament sens humain à leur travail, des militants de la vie sociale et de la solidarité, des femmes et hommes de médias qui enragent pour le pluralisme, des artisans et petits entrepreneurs qui savent que leur ennemi n’est pas le salaire mais le carnet de commandes et les exigences des donneurs d’ordre, des élus qui, contre vents et marées font vivre avec courage le service public communal. Bref, toutes ces actrices et acteurs de la vie sociale, politique, culturelle, tous ces producteurs et productrices de richesses qui appellent un autre présent, prometteur d’un autre avenir. Pour cela, ils s’engagent sans attendre que changent vraiment les conditions de vie et de travail. Souvent, sans le savoir, ils produisent, authentiquement, ce que nous appellerons le communisme.

Les milliers de rencontres et les centaines de débats qui vont faire bouillonner la fête vont devenir lieu d’élaboration d’un projet politique en s’appuyant sur le chemin déjà parcouru avec la création et l’animation du Nouveau Front populaire. Un front démocratique large. Populaire, car il n’est la propriété de personne et associe en son sein les gauches politiques, sociales, syndicales et associatives, culturelles, intellectuelles, et des forces démocratiques et républicaines.

C’est la construction du front anti-populaire pour mettre en œuvre une politique synthétisant la xénophobie du RN/FN et la politique néolibérale, des partis de droite classique et le macronisme en décrépitude, sous contrôle de la Commission européenne. M. Barnier veut être l’homme lige de l’orthodoxie budgétaire au service des marchés financiers. Il le fera payer très cher, en destruction de service public et en fin de mois toujours plus difficile.

Les gages donnés au RN/FN sont inscrits dans les propositions de M. Barnier : dérogation des traités européens en matière de justice et mise en place d’un bouclier constitutionnel contre les migrations et ce qu’il appelle avec l’extrême droite « l’immigration subie ». Ainsi, le bloc bourgeois croit s’assurer un répit comme le réclame depuis le 7 juillet, les marchés financiers et les instances financières devenues les fers de lance de la défense du capitalisme.

Le moment est donc particulier, avec ses aspects inédits, incroyables pour n’importe lequel de nos concitoyens : L’expression des bulletins de vote n’est pour le bloc bourgeois qu’un chiffon de papier à brûler dans la vieille cheminée du capital aussitôt sortie des urnes.

L’enjeu démocratique secoue donc fortement la porte de la République. Il sera en débat au sein de la Fête. Il y sera question du saut démocratique nouveau accomplir, d’une vitalité démocratique inédite qui se manifesterait à la fois dans la cité et dans l’entreprise, avec l’objectif que les travailleurs unis conquièrent le pouvoir sur le travail et la production. C’est la condition du progrès social et écologique.

L’enjeu d’une nouvelle république sociale, démocratique, écologique, antiraciste, féministe sera donc à l’ordre du jour des discussions de la Fête. Un projet qui va de pair avec la réflexion sur les moyens permettant de rendre majoritaire le Nouveau Front populaire dans la société. C’est nécessaire pour déjouer le piège infernal de l’alliance des trois droites : centriste-macroniste, droite classique et en ce sens, elle sera une fête créatrice d’espérance, car si la situation est grosse de dangers, elle est aussi grosse de nouveaux possibles de rester uni et d’élargir l’union populaire.


La justice sociale et environnementale ne peut se déployer qu’en osmose avec la solidarité internationale qui est un marqueur de la Fête de l’Humanité. Solidarité des travailleurs et des jeunesses du monde entier dans un grand combat pour la paix à construire. Solidarité internationaliste dans le combat pour un monde meilleur, pour les libertés partout, pour les femmes afghanes et iraniennes, pour Paul Watson, pour Mumia Abu Jamal. Solidarité avec les enfants de Gaza, avec les femmes kurdes, et tant d’autres. Notre amie Angela Davis, symbole de ces multiples combats nous de sa sublime expérience.

En effet, les enjeux géopolitiques et internationaux dans un monde tantôt fournaise, tantôt étouffée par la pluie et les neiges, une planète que le capitalisme financier écartèle sous le bruit ravageur des bombes et la spoliation de la force de travail structure bien plus qu’on ne le pense parfois notre vie nationale. Parce qu’elle s’appelle la Fête de l’Humanité, elle porte le projet de « la réalisation de l’humanité » qu’il faut urgemment bâtir ensemble.

Contre l’attentisme et la résignation, contre la dé-civilisation capitaliste, le contexte appelle à faire de la Fête de l’Humanité non seulement un lieu de vigilance et d’alerte, mais le lieu original où s’élabore une visée d’émancipation humaine. Le capitalisme la met malgré lui à l’ordre du jour. Encore quelques jours pour construire ensemble dans le respect et dans la fraternité une Fête de L’Humanité à la hauteur des exigences de l’heure.

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