Comment faire plus avec toujours moins ? En ces temps de JO, un
secteur subit de plein fouet l’absence de vision politique et le manque
d’investissements : l’hôpital. 1 300 lits ont été ouverts cet été en
région parisienne, une clinique provisoire a même été montée au village
olympique. Mais à moyens quasi constants. Les personnels des hôpitaux ont été
sommés de ne prendre que quinze jours de congé, alors que leurs rythmes de
travail sont maltraitants.
À Pontivy, en Vendée, à Caen, à Nice, on « régule », c’est-à-dire
qu’on ferme les urgences, et que le 15 se charge d’orienter les patients. Pire
encore : les personnels hospitaliers, qui ne comptent pas leurs heures et
travaillent jusqu’au bout de l’épuisement, seront peu ou pas rémunérés pour
leur dévouement. Budget serré oblige, la prime de 500 à 1 500 euros
dont bénéficient d’autres services publics, comme la police, est attribuée aux
soignants sur des critères très sélectifs.
L’été est traditionnellement la saison de tous les dangers à l’hôpital.
Moins de personnels, moins de lits, des touristes en masse, des vagues de
chaleur. Le tout avec une médecine de ville en lambeaux : dans les déserts
médicaux, l’absence de généralistes renvoie les patients vers l’hôpital.
Dans les Ardennes, on estime à 40 % les passages aux urgences sans
gravité qui auraient dû être traités par une médecine de ville qui n’existe
quasiment plus. Au final, dans cette équation, tout le monde est perdant :
les soignants qui s’épuisent et les patients qui doivent attendre des heures
pour être pris en charge, quand c’est encore possible, dans des conditions
souvent rocambolesques.
L’accès aux soins pour tous est garanti par la Constitution. De coups de
boutoir en coups de rabot, il est grignoté et abîmé. Le Nouveau Front populaire
avait proposé, pendant sa campagne, une conférence sociale sur l’hôpital. Car
il est temps d’inverser la vapeur. Et de donner à l’hôpital les moyens, en
termes humains, matériels et de rémunérations, dont toute la société a besoin.
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