Les chaleureuses clameurs des Jeux olympiques, la belle fraternité qui s’y
déploie, les communions humaines qu’ils donnent à voir ne peuvent faire oublier
les fracas du monde en ébullition. Les messages des jeux et les beaux
comportements des athlètes et des publics venus des quatre coins de la planète
mériteraient d’être partout entendus.
En effet, les voix de la raison et de la paix, la conscience que notre
humanité est à gagner ensemble permettront-elles d’éviter l’embrasement général
au Proche-Orient avant qu’il ne soit trop tard.
L’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, au cœur de Téhéran dans
un immeuble des gardiens de la Révolution n’a pu être réalisé sans mesurer les
conséquences de l’humiliation, ainsi infligée au pouvoir iranien. Pour toute
opération menée depuis le 7 octobre 2023, les états-majors israéliens
parlent de « calculs des coûts et faisabilité ». Ces calculs
n’ont pu méconnaître qu’Ismaël Haniyeh était le diplomate du Hamas, le
négociateur d’un plan permettant une trêve dans les bombardements de Gaza afin
de permettre la libération des otages israéliens. À sept heures d’intervalle,
le responsable militaire du Hezbollah, Fouad Choukr était assassiné en plein
cœur de Beyrouth après l’explosion d’un missile dans le Golan syrien occupé qui
a tué 12 enfants israéliens. Le Hezbollah nie toute responsabilité dans ce
crime. Plusieurs sources évoquent une erreur technique. Ces deux assassinats de
dirigeants du Hamas et du Hezbollah sont la manifestation d’une nouvelle étape
du conflit depuis les crimes terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.
Elle n’a rien de rassurante. Elle met encore plus en danger la vie des
otages. Elle cache la colonisation accélérée de la Cisjordanie et de Jérusalem
alors que l’enfer que vit la population de Gaza vise à la pousser à déserter ce
territoire.
De leur côté, les Houthis du Yémen, multiplient les attaques contre des
intérêts occidentaux et Israéliens dans la mer rouge au nom de la solidarité
avec le peuple palestinien et le Hamas. En réplique Israël a plusieurs fois
bombardé des sites yéménites. Nous sommes ici dans le cadre d’une guerre
asymétrique menée par des organisations politiques Islamistes soutenus par
L’Iran face à un État reconnu par les Nations unies.
Cette guerre dont l’épicentre reste le combat contre ce que subissent les
populations palestiniennes depuis des décennies malgré une multitude de
résolutions de L’Onu peut changer de nature et s’élargir rapidement. Du reste,
le chef d’état-major de l’armée israélienne comme le secrétaire général du
Hezbollah appelle chacun de leur côté à faire « entrer la guerre dans
une nouvelle étape ». Le pouvoir iranien a de son côté annoncé
une réplique. Déjà, dans la nuit du 13 au 14 avril dernier L’Iran avait
lancé des missiles et des drones sur des sites militaires Israélien après que
le pouvoir de Tel-Aviv a attaqué le consulat iranien à Damas.
Cette accélération survient après le déplacement de B Netanyahou aux
États-Unis au cours duquel il a réclamé des dirigeants américains la
possibilité d’intensifier et d’accélérer le rythme de l’offensive militaire, à
Gaza, à la frontière avec le Liban ou au Yémen. Les grands médias ont souvent
qualifié les rencontres avec l’administration américaine de tendues, face aux
refus d’appliquer un cessez-le-feu à Gaza. Ceci est probable. Mais, il est tout
aussi certain que les dirigeants Nord-américain n’ont fixé aucune ligne rouge
contre les élans belliqueux du Premier ministre israélien. Mieux, celui-ci a pu
présenter – sans contradicteurs américains l’abomination de sa guerre contre
les populations palestiniennes de Gaza et les autres pays de la région comme
une défense des valeurs américaines contre « l’axe iranien ».
Malgré le boycott du discours du Premier ministre israélien par une bonne
partie des démocrates et le mouvement qui monte dans la jeunesse sympathisante
du parti de Kamala Harris, il n’y a eu aucune contradiction officielle de ses
propos. Ceci vaut sans doute un feu vert dans la poursuite de ce que les
dirigeants Occidentaux appellent avec morgue « le droit de se
défendre ».
Nous entrons donc manifestement dans une nouvelle escalade méthodiquement
préparée par le pouvoir israélien. Certains spécialistes affirment que les
répliques de part et d’autre resteraient en dessous d’un seuil entraînant une
« guerre totale ». C’est possible. Comme il est tout autant possible
que la moindre erreur, le moindre débordement attisé par la haine de part et
d’autre dégénère. En tout état de cause, en dehors de l’amorce d’un dialogue,
d’un cessez-le-feu à Gaza suivi d’une discussion publique sous l’égide de L’Onu
et des grandes puissances, cette haine recuite ne cessera de nourrir les
intégrismes religieux et fascisants de chaque côté alors que la région aurait
besoin de paix, de justice, de liberté et de projet de développement commun et
d’actions communes contre les dérèglements climatiques.
Les États-Unis et plusieurs pays occidentaux en lien avec La Chine
détiennent une partie de la clef du problème en imposant la paix à Gaza, mais
aussi en renouant un dialogue exigeant avec les autorités iraniennes. Le
nouveau président de ce pays, en avait manifesté le désir. La discussion sur
l’enjeu du nucléaire Iranien, la levée des sanctions, la fin du projet « grand
Israël » et la reconnaissance de l’influence régionale de L’Iran pourrait
ouvrir une voie de médiation et de sécurité sans taire les luttes des femmes,
des jeunes et des travailleurs Iraniens.
Sans l’intervention des peuples et des diplomates soucieux de la paix, le
chemin de la paix se transforme en un étroit couloir. En effet, un communiqué
de la maison blanche daté du 1er août indique que « les efforts pour
soutenir la défense d’Israël pourraient impliquer de nouveaux déploiements
d’armes défensives américaines » dans la région. La réplique de Téhéran
semble aujourd’hui inévitable. La question est de savoir jusqu’à quel niveau de
confrontation ira le régime des Mollah. La même interrogation se pose sur celle
du Hezbollah qui se sent de surcroît trompé par les promesses américaines selon
lesquelles l’armée israélienne ne ciblerait pas Beyrouth ?
Il convient urgemment d’empêcher le pire, d’ouvrir des salles de
négociations, de cesser d’entretenir la guerre par des livraisons d’armes et de
développer un puissant effort pour la reconnaissance de La Palestine dans les
frontières définies en 1967 tout en construisant de fortes garanties de
sécurité pour l’État d’Israël et le peuple Israélien.
Avec la tenue d’une réunion de quatorze organisations politiques palestiniennes
sous l’égide de La Chine les 21 au 23 » juillet qui s’est conclue par la
rédaction d’une importante plateforme politique une nouvelle porte peut
s’entrouvrir si les Occidentaux cessent leur parti pris en faveur du pouvoir
israélien. Malheureusement, les grands médias cachent cette importante
initiative politique.
Ce texte rappelle les résolutions de l’Onu : un cessez-le-feu global
et durable à Gaza puis la mise en place d’un gouvernement pluraliste selon le
principe « les Palestiniens gouvernent pour les Palestiniens » avec
l’objectif de reconstruire Gaza et de préparer des élections générales, la
reconnaissance de la Palestine à part entière à l’Onu et la mise en œuvre de
« la solution à deux États ». Voici un pas-de-géant qui devrait être
noté dans toutes les chancelleries puisque cela revient pour le Hamas à
reconnaître L’État d’Israël. Le texte propose aussi la tenue d’une conférence
régionale élargie pour la paix et la sécurité.
Il s’agit ici d’un chemin qui éviterait la guerre et ouvrirait un autre
avenir au proche et au Moyen – Orient. En saisissant la situation nouvelle
ainsi crée les Occidentaux manifesteraient avec force leurs désirs de paix
contre une guerre de territoires et de subtilisations des richesses de la
région.
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