Les commentaires auxquels ont donné lieu les événements en Kanaky –
Nouvelle-Calédonie marquent une nouvelle étape dans l’ère de la post-vérité en
politique. À tel point que l’on peut affirmer que si la vérité était cotée en
Bourse, son cours se serait effondré. Il ne s’agit pas d’affirmer que dans
un monde complexe l’analyse d’une situation pourrait ne pas être teintée
de subjectivité.
Au contraire, ce sont justement les regards, les opinions que l’on porte
sur les faits qui permettent le débat contradictoire et l’exercice de la
démocratie. Mais pour que cela soit possible, encore faut-il s’appuyer sur des
faits.
Or, qu’elle est l’histoire que nous racontent la droite et l’extrême
droite sous l’œil bienveillant de la Macronie ? Toujours la même :
celle d’une gauche laxiste face à la violence. Celle d’une gauche hypocrite
qui « fustige la préférence nationale », mais « défend
la préférence kanak ». Et de s’inquiéter de ces « peuples
européens menacés par une immigration massive » qui « n’ont
pas le droit de défendre leur culture, leurs traditions », peut-on
même lire sous la plume de chroniqueurs du Figaro, d’Europe 1
et bien sûr de CNews…
Les réacs de tout poil tirent un trait d’égalité entre immigration et
colonisation. Comme si la France était en proie à une conquête par une
puissance étrangère qui mettrait la main sur les richesses du pays et
imposerait ses codes culturels et politiques.
La droite, l’extrême droite se moquent des faits, de la réalité de la
situation en Kanaky – Nouvelle-Calédonie. Elles les utilisent, les déforment et
abusent des raccourcis, des confusions et des sophismes pour rendre crédibles
leurs propres récits imaginaires.
Ces militants de la post-vérité, ces adeptes du bullshitting –
l’art de « dire des foutaises » – affranchis de toutes exigences
de raison, sapent les bases de tout réel débat politique et
créent les conditions de l’escalade des tensions, des haines et des
violences ; l’opposé de cette sécurité qu’ils ont en permanence à la
bouche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire