« Ah, Dieu que la guerre est jolie
avec ses chants et ses loisirs », écrivait Guillaume Apollinaire en 1915 avec une ironie glacée dans son
poème l’Adieu du cavalier. Ce ne sont pas des chants que promettent
en ce moment les affiches de l’armée invitant à s’engager mais l’aventure.
Oui, « Faites de votre métier une aventure ». Jamais, depuis des
décennies, les guerres n’ont été aussi proches. Chaque jour apporte ses
cadavres, des torturés, des femmes violées, des enfants mutilés, en Ukraine, au
Soudan, dans tant de pays que l’on oublie, en Palestine bien sûr où les
victimes civiles se comptent en milliers. Mais c’est l’aventure n’est-ce
pas ?
C’est bien ce qu’on a entendu aussi, au vol, sur France Culture, jeudi
matin, à propos du débarquement du 6 juin et des hommes du commando
Kieffer. « Il y avait ceux qui aimaient la guerre, ceux qui
aimaient l’aventure »… Comme tous les jeunes de 20 ans dont les noms,
quand on les connaît, sont inscrits sur les milliers de croix blanches
au-dessus de la plage d’Omaha, ailleurs… Jour de colère.
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