Carlos Tavares n’est que la partie émergée du scandaleux iceberg de la
rémunération des patrons. Le PDG de Stellantis a demandé et obtenu une
augmentation de 56 %, à plus de 36 millions d’euros, pour l’année
2023. Une rémunération folle. Pour avoir une idée de ce que cela représente,
imaginez une pile de billets de 100 euros de 36 mètres de haut. Pour un
travailleur au Smic, la pile de billets de 100 euros représentant son
salaire annuel s’élèvera péniblement à 2 centimètres. Ses petits copains
patrons du CAC 40 n’ont certes pas tous réussi à faire aussi bien, mais ils ne
sont pas à plaindre pour autant.
Dans son dernier rapport, Oxfam dévoile que, en 2022, les patrons et
patronnes du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que le salaire moyen
dans leur entreprise. En 2019, les mêmes gagnaient 111 fois plus que leurs
salariés. Ramené au Smic, c’est environ 330 fois plus. En 1979, les PDG du
CAC 40 ne gagnaient en moyenne « que » 40 fois plus que le Smic. Et
ce n’était pourtant pas le socialisme en France. Les patrons justifient leurs
émoluments en affichant les « bons résultats » des entreprises qu’ils
dirigent. Entre 2019 et 2023, les bénéfices sont passés de 94,7 milliards
d’euros à 153,6 milliards, et les dividendes et rachats d’actions, de 60,1
milliards d’euros à 97,9 milliards pour les actionnaires. Pendant ce
temps, en France, toujours selon Oxfam, les salaires réels devraient retrouver
seulement en 2024 leur niveau de 2019. Et la pauvreté touche
désormais plus de 9 millions de personnes.
Ces chiffres indécents démontrent le « recul de civilisation »
imposé par ce capitalisme financiarisé débridé. De telles inégalités ne
sont plus supportables. Surtout au moment où l’on demande encore aux Français
de fournir des efforts et que l’on annonce des coupes claires de dizaines de
milliards dans les budgets sociaux. Sinon, au cinéma, on joue Petites
Mains. L’histoire de femmes de chambre dont le mouvement social
gagnant a bousculé la vie d’un de ces palaces où les patrons et actionnaires du
CAC ont leurs habitudes. De quoi donner des idées pour ce 1er Mai.
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