« Good food, good life », dit le slogan de la multinationale
Nestlé, ce que l’on peut traduire par « bien manger, bien
vivre ». « Depuis 1866, Nestlé n’a eu de cesse de développer des produits
(…) qui ont amélioré et même sauvé des vies », poursuit, sur son
site Internet, l’entreprise aux 11 milliards de francs suisses de
profits en 2023.
Une tout autre réalité se fait jour à travers les scandales sanitaires à
répétition qui touchent les eaux en bouteilles du groupe. Dernière affaire en date, la présence
de bactéries pathogènes évoquant une contamination aux matières fécales a été
observée dans ses produits, fait état un rapport de l’Agence nationale de
sécurité sanitaire des aliments (Anses) révélé par le Monde et Radio
France.
Ce n’est pas tout : en plus de ces bactéries nocives, ont été
retrouvés, dans les eaux consommées par des millions de personnes chaque jour,
des pesticides et les fameux PFAS, ces polluants éternels au centre d’une
proposition de loi visant à les interdire.
Ce scandale intervient deux mois après le précédent, qui
concernait les traitements dépolluants interdits mis en œuvre en toute
opacité pendant des années par le groupe pour, justement, rendre consommables
les boissons vendues sous les marques Hépar, Contrex, Vittel ou Perrier, à
coups d’ultraviolets et de filtres à charbon. Fin janvier, la marque a
orchestré son mea culpa, en jurant qu’on ne l’y reprendrait plus. Avant
d’être épinglée publiquement la semaine dernière pour la qualité plus que
douteuse de ses eaux…
Derrière les pratiques du géant de
l’agroalimentaire se pose la question de l’action de la puissance publique
pour, au minimum, empêcher et sanctionner ces dérives. Informé dès 2021 que
Nestlé avait sciemment enfreint la législation, le gouvernement n’a non
seulement pas saisi la justice comme il aurait dû le faire, mais ia
accédé à la demande de Nestlé d’assouplir la réglementation pour rendre
légal le microfiltrage de ses eaux. À ce niveau, on est au-delà de la
connivence. Et pendant ce temps, les mêmes promettent d’être inflexibles avec
les privés d’emploi…
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