Un massacre à huis clos. Sans les yeux ni les oreilles de la presse
internationale. Uniquement documenté, sur place et au péril de leur vie, par
des journalistes palestiniens, leur seul courage en bandoulière. Depuis six
mois, l’armée israélienne bombarde sans
relâche la bande de Gaza. Netanyahou comptait probablement sur la bienveillance d’une certaine
presse mainstream et les puissants relais dont il dispose dans les médias
étrangers pour avoir les coudées franches.
Pari perdu. Dès le lancement de l’agression sanglante de l’armée israélienne
à la suite des atrocités du Hamas commises le 7 octobre, l’opiniâtreté et
l’audace de journalistes israéliens ont permis de poser les mots justes sur une
réalité abjecte. Ni le fracas des bombes ni la peine immense des familles
israéliennes endeuillées ne les auront détournés de leur devoir d’informer.
Yuval Abraham, qui a lui-même perdu des proches, est de ceux-là.
Sans équivoque, minutieusement documentée, rigoureusement sourcée, son
enquête – parue dans les médias israéliens +972 Magazine et Local
Call et dont nous publions aujourd’hui de larges extraits – a révélé aux yeux
du monde l’inhumaine froideur avec laquelle les autorités israéliennes ont
utilisé l’intelligence artificielle pour « optimiser » leurs
opérations militaires.
Désigner le maximum de personnes comme « cibles ». Autoriser le
bombardement indiscriminé de leurs habitations, de leurs familles, en pleine
nuit. L’algorithme mis au service du carnage. Publier cette enquête, c’est
agir en solidarité avec nos confrères et consœurs d’Israël, que les pressions,
intimidations et autres bâillons militaires n’épargnent pas.
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