Ce qui est bien avec les anciens nouveaux philosophes comme Pascal
Bruckner, c’est qu’en deux phrases on comprend 300 pages. Ainsi du
titre de son dernier livre, Je souffre donc je suis. Portrait
de la victime en héros (Grasset). Il faut lui reconnaître, depuis son
premier livre, le Sanglot de l’homme blanc, une certaine
constance.
De la dénonciation de la haine de soi de la gauche au regard du tiers-monde
à la volonté d’ériger les victimes en héros, on saisit l’idée et ce qui nous
affaiblit quand « nous sommes en guerre et nous avons besoin de
pensées qui exaltent l’énergie, l’ardeur ».
Bien entendu, les femmes sont au premier rang de la « concurrence
victimaire » et « la théologie de MeToo est sans
pitié : le pardon n’existe plus (…) le pécheur est précipité vivant dans
le chaudron des damnés », cela quand « on peut
survivre à un viol, jamais à un assassinat ». Mais peut-être
faut-il comprendre le drame de Pascal Bruckner, victime lui-même de ce monde
victimaire. « Je soufre, donc je suis. » En fait, il parle de lui.
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