On ne peut être dupe des accusations portées par Benyamin Netanyahou à
l’encontre de l’UNRWA, l’agence de l’ONU chargée – depuis 1949 – des réfugiés
palestiniens, avec ses 13 000 employés à Gaza. Il s’agit à la fois d’une
diversion et d’un moyen d’imposer le silence aux témoins du massacre en cours,
avec au moins 28 000 morts.
Cela au moment où l’armée israélienne entend concentrer, comme elle a
commencé à le faire, ses bombardements et son offensive terrestre sur le sud de
la bande de Gaza où 1,4 million de personnes sont prises au piège dans une
zone qui n’en accueillait jusqu’alors que 250 000. La fuite en Égypte
n’est pas en option. Et la mer les borne à l’ouest, tandis que leur remontée
vers le nord et la ville même de Gaza détruite leur est quasiment impossible.
C’est une diversion orchestrée, face à une opinion mondiale qui s’interroge
sur une « riposte disproportionnée », c’est un euphémisme, aux
attentats du Hamas le 7 octobre. Une opinion qui s’interroge de plus en
plus sur le nombre effarant de femmes et d’enfants victimes à la fois des
bombes, de la faim, des maladies, des blessures qui ne peuvent être soignées
dans ce qu‘il reste d’hôpitaux sans moyens. Gaza, cela a déjà été dit, est un
enfer à ciel ouvert. C’est encore une diversion pour donner à penser au monde
que les terroristes sont partout, y compris au sein d‘une organisation de
l’ONU.
C’est un moyen d’imposer le silence. N’oublions pas les mots d’un haut
responsable israélien dès le début de l’offensive : « Nous
combattons des animaux. » Les buts de l’extrême droite
israélienne dont Benyamin Netanyahou ne se dissocie pas sont de rayer les
Palestiniens de la bande de Gaza, en écartant toute perspective de solution
politique. La valise forcée – et comment ? – ou le cercueil.
Dans ces conditions, les seize États qui ont déjà décidé, sur la foi des
accusations israéliennes, de mettre fin à leur contribution au financement de
l’UNRWA sont coupables, il n’y a pas d’autre mot, de non-assistance à peuple en
danger. La France n’a pas à les suivre. Elle a au contraire le devoir de
s’opposer à cette entreprise de diversion qu’on ne peut dire autrement que
criminelle.
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