vendredi 19 janvier 2024

« Marchons dimanche, ripostons lundi ! », l’éditorial de Fabien Gay dans l’Humanité.



Le 19 décembre 2023 a marqué une déchirure profonde de notre devise républicaine. Par le vote de la loi asile immigration, à travers une commission mixte paritaire pilotée directement par l’Élysée, les forces libérales et autoritaires ont donné corps à une revendication historique de l’extrême droite, avec l’introduction de la préférence nationale. S’y ajoute une atteinte au droit du sol, la restriction du droit d’asile, le durcissement du regroupement familial et des conditions de séjour, le retour de la double peine et du délit de séjour irrégulier…

Marine Le Pen peut proclamer une victoire idéologique et affirmer qu’elle irait plus loin si elle accédait au pouvoir. Partout en Europe, le vent rance et brun souffle sur nos démocraties malades de l’ultralibéralisme. Le Parlement britannique a voté l’expulsion des migrants vers le Rwanda, quand l’extrême droite allemande rêve d’un projet similaire pour les immigrés et les Allemands d’origine étrangère.

Nous vivons un moment de bascule. Des mesures racistes et xénophobes ont été crédibilisées au Parlement. C’est le produit d’un matraquage idéologique, du ministère sarkozyste de l’Identité nationale au fantasme du grand remplacement, qui a fait son œuvre. Concomitant d’une œuvre de destruction sociale, ce travail de sape a fracturé notre peuple. Ce climat révèle aussi l’échec d’un silence collectif, devenu complice, laissant à penser que l’extrême droite pouvait être battue sans l’affronter idéologiquement voire, pire, en reprenant ses thèses comme le font croire les droites coalisées.

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Il n’y a rien, donc, à attendre d’un pouvoir macroniste en décrépitude qui déroule une stratégie politique minable, ni même d’un ripolinage juridique par le Conseil constitutionnel. Quand le droit des étrangers est attaqué, c’est une attaque contre l’ensemble de nos droits. Cette atmosphère suffocante nécessite une réplique populaire et unie. Il ne faut plus réagir mais agir pour ne plus accepter les mots blessants, les discriminations et le racisme.

Des forces disponibles sont déjà en action, politiques, syndicales, associatives, mais aussi dans le corps médical, universitaire, des arts et de la culture. Faisons corps ensemble, ce dimanche 21 janvier et au-delà, pour affirmer notre humanité commune.

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