Pour la Macronie, le texte de loi sur l’immigration devait être voté dans
la soirée de mardi. Si tout va bien. Élisabeth Borne promet que les « valeurs
du macronisme historique » seront ainsi préservées. Si tout va
bien… Voilà une semaine que ce projet de loi fait l’objet d’odieux marchandages
en coulisses entre la majorité présidentielle et la droite.
Une droite qui monnaye cash et cher le vote de ses 58 députés, nécessaire
au gouvernement pour parvenir à ses fins. Mais quelles fins ? C’est bien
au parti d’Éric Ciotti qu’est revenue la rédaction finale d’un texte raciste
qui consacre la « préférence nationale » chère au
RN.
Une réécriture dont le patron de LR s’enorgueillit, lui qui a pour seule
obsession de « doter la France d’outils efficaces pour lutter
contre la submersion migratoire qui nous menace ». Le patron,
dont le parti va finir par n’avoir de « républicain » que le nom,
tape sans complexe dans la boîte à idées de l’extrême droite, espérant ainsi se
refaire une santé électorale, quelques mois avant le scrutin européen qui
s’annonce périlleux pour sa formation.
Cela fait plus de trente ans que des lois sur l’immigration sont votées.
Toutes plus restrictives les unes que les autres. De durcissement en
renoncement des valeurs humanistes, les fondements de la République sont mis à
rude épreuve. Ils sont désormais bafoués.
À qui voudrait-on faire croire que c’est en supprimant l’accès aux soins,
aux aides sociales, qu’on sera en mesure de mieux réguler l’immigration et
d’améliorer l’intégration des étrangers sur notre territoire, comme le prétend
l’exécutif ?
C’est à cette vieille rengaine qui ferait des immigrés la cause de tous nos
malheurs qu’a fini par céder le gouvernement. Les digues ont sauté. La
Macronie s’apprête donc à promulguer une loi en tous points conforme à
l’idéologie de la droite et de l’extrême droite.
Une loi liberticide qui ne résoudra en rien les problèmes du chômage, du
logement, ou d’accès à la santé pour les Français. Au final, qui peut croire
que cette législation, comme le prétend le ministre de l’Intérieur, Gérald
Darmanin, pourra empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir ? En
devançant les ambitions populistes et démagogiques de Marine Le Pen et ses
semblables, la Macronie leur ouvre la voie.
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