La solidarité face à la dévastation. L’entraide pour
soigner la détresse d’un peuple. Depuis samedi matin, le monde se bouscule au
chevet du Maroc, endeuillé par un séisme d’une terrible violence. Plus de 2 000
victimes ont déjà été sorties des décombres, notamment au sud-ouest de la
touristique Marrakech, dans la province rurale d’Al Haouz avec ses villages aux
constructions si fragiles.
Macabre décompte qui va durer, sans doute, des jours
et des jours, prolongeant d’autant la souffrance des familles en quête de
proches. Comme le rappelle la présidente du Secours populaire français dans nos
colonnes, le soutien rapide de la communauté internationale – gouvernements comme
associations – est toujours essentiel dans cette course contre la montre. Pour
sauver un maximum de vies, offrir le gîte et le couvert à des sinistrés qui ont
tout perdu. Pour panser les corps et penser la suite.
De la Chine aux États-Unis, en passant par l’Espagne,
la France, la Russie, l’Inde ou encore la Turquie, la réaction a été immédiate
et unanime. Allant jusqu’à gommer, un instant, les différends politiques.
L’Algérie, qui a rompu ses relations diplomatiques avec le royaume du
Maroc depuis deux ans autour de la question du Sahara occidental, a offert son
assistance au « peuple frère » et ouvert son ciel aux vols de
secours.
Des offres de service que le régime autoritaire du roi
Mohammed VI accepte, pour l’instant, au compte-gouttes. Dangereuse inertie qui
pourrait entraver l’élan humanitaire. Et retarder les sauvetages dans les zones
les plus sinistrées, très difficiles d’accès, où, comme l’écrit l’auteur
franco-marocain Tahar ben Jelloun, « ce sont d’abord des pauvres
qui sont morts ». Il n’y a aucun temps à perdre pour cette population
qui aura, non pas une maison, mais toute une existence à reconstruire.
La solidarité doit rester, dans la durée, à la hauteur
du défi qui attend le Maroc. Le séisme de 1960, qui a ravagé la ville d’Agadir
et fait 12 000 morts, est resté inscrit dans l’ADN du pays. Celui-ci va
l’être tout autant. Face à cette tragédie, une coopération au long cours est
indispensable. Pour aider les Marocains. Et rappeler qu’aucune indifférence ne
peut exister devant la douleur, universelle, que la nature inflige parfois aux
humains.
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