Depuis la crise du Covid et la multiplication des
rapports du Giec, le terme d'« écoanxiété » a fait son
apparition dans le débat public.
Médecins et psychologues tirent la sonnette d’alarme. Une partie de la population souffre de pensées obsessionnelles, de troubles comportementaux,
rongée mentalement par les menaces apocalyptiques de dérèglement climatique. Le
phénomène n’est pas anecdotique. Et concerne avant tout la jeunesse, dont 74 % des 16-25 ans, en France, jugent l’avenir « effrayant ». Chiffre sidérant pour une génération en plein doute
dont l’absence d’horizon suscite stress et parfois désespoir.
L’un des pièges de l’écoanxiété serait d’y voir une
pathologie de notre temps. Et de la cantonner à une simple question de santé
publique. Or, la réponse n’est pas – que – médicale mais
surtout politique. L’écoanxiété est le témoignage d’une société en proie à un vaste mal-être. Une angoisse nourrie par un sentiment d’impuissance face à l’inertie de gouvernants, souvent plus âgés, qui n’ont pas forcément intérêt à changer un système qui leur est favorable. Cette « angoisse
signal », pour
reprendre les mots de Freud, est le symptôme d’une prise de conscience de la gravité des faits. Une forme de lucidité devant une menace que d’autres relativisent à outrance,
voire ignorent.
Ce phénomène devrait interpeller nos dirigeants. Face
à cette détresse écologique, nombre de jeunes trouvent une réponse dans le
débat et les actions collectives de désobéissance civile, comme celles menées
par Extinction Rebellion, entre autres. Jusqu’ici, la réplique du gouvernement,
sous la baguette de Gérald Darmanin, a été simple : criminaliser ces manifestations, les discréditer à coups d'« écoterrorisme » pour mieux étouffer la contestation et braquer l’opinion publique contre elles. Une stratégie de la
division et de la mise à l’écart. Brutale et irresponsable, à l’heure où la
jeunesse réclame écoute et implication.
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