Il
faut reconnaître à la macronie un certain talent pour faire découvrir des
personnalités quelque peu inouïes. Agnès Pannier-Runacher est de celles-là :
en près de quatre ans de gouvernement, la ministre chargée de l’industrie a
multiplié les déclarations choquantes. La dernière en date, le 27 janvier sur
LCI est peu-être la plus emblématique. L’ancienne cadre supérieure qui gagnait
dans le privé 500.000 euros annuels est interrogée par une retraitée qui ne
parvient pas à boucler ses fins de mois. « Je vis avec moins de 8 euros
par jour ! » lui lance-t-elle, demandant à la ministre ce que le
gouvernement « envisage pour les personnes comme elle ». Elle détaille :
« Je n’arrive pas à me chauffer correctement. Je me prive de tous mes
loisirs et mon loyer dépasse 50% de mes revenus. » La ministre ne se
démonte pas et liste les deux mesures mises en place : le chèque énergie
et le chèque inflation, de 250 et 100 euros. Puis, elle a une idée : et si
madame, compte-tenu de ses moyens n’aurait pas intérêt, a tout simplement changer de chauffage ?
Mais bien sûr, quand on n’a pas assez d’argent pour acheter des œufs, c’est qu’il
est temps d’investir dans les poules ! Des propos révélateurs de la
déconnexion de la ministre. La dignité, la ministre semble plutôt en être
dépourvue : au début de la pandémie, en avril 2020 elle déclarait que « c’était
le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Et
quelques jours après, alors que le premier confinement était en cours, elle
ajoutait qu’il « faudra probablement travailler plus qu’on ne l’a fait
avant pour rattraper ce mois perdu. » C’est elle, encore, qui prétendait
en octobre 2021 que le travail à la chaîne n’était « pas une punition mais
de la magie ». La punition, ce sont ces propos « magiques » de
la ministre.
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