vendredi 4 février 2022

Au cœur de la nature gersoise

  


Six heures trente. La campagne gersoise doucement s’éveille, une brume légère enveloppe telle une grande écharpe le paysage qui s’étire à perte de vue. Les herbes, dont les extrémités sont perlées par la rosée matinale, ressemblent à une myriade de diamants. J’emprunte un sentier que longe une petite rivière, un couple de colverts au plumage chatoyant glisse amoureusement sur l’eau translucide. La lune blafarde commence à baisser sa garde en jetant un dernier regard sur ce paysage éternel, laissant alors le champ libre aux premiers pâles rayons du soleil qui perce timidement derrière une rangée de peupliers gigantesques semblant se tenir au garde à vous. Je continue ma marche silencieuse sur un étroit sentier qui serpente la colline. Au loin se font entendre les sept coups de l’angélus. Sur ma gauche, à peine apparente, recouverte de mousse, une voie de chemin de fer aux traverses de bois rongées par les intempéries, usées par le temps et abandonnées depuis de nombreuses années. Pourtant, en la regardant, dans mes oreilles résonnent le grondement sourd du train ainsi que son sifflement, c’est une image du passé qui ravive mes souvenirs car la modernité a pris le pas sur l’ancienneté. Entre de petits îlots verdoyants, des arbres dénudés conjuguent vie et mort à l’image de nos vies. Habitations en vue, des tas de bois adossés aux maisons annoncent un hiver rude, mais évoquent aussi des veillées joyeuses au coin du feu entre voisins, soirées faites de rencontres, d’échanges et de partage. Mes pas me conduisent ensuite près d’un enclos où des vaches ruminent. A l’écart en contre-bas un poulain tête sa mère. Fascinée par ce charmant tableau, je me dis que Dame Nature est bien belle. Chemin faisant ici et là, des petits monticules de feuilles desséchées, palette de couleurs variées qui vont du rouge vif en passant par le brun et l’ocre, une merveille pour les yeux. Merci à toi le vent qui n’a pas encore accompli ton œuvre. Une buse vient de faire une halte sur un câble à haute tension avant de reprendre son envol vers une mystérieuse destination. Je m’assois sur un tronc d’arbre, je respire l’air si vivifiant, je fais le plein de mes poumons. J’apprécie ce silence qui se dégage de la nature. La beauté de ce paysage m’émeut profondément, elle pénètre mon esprit si différent du quotidien de ma vie à la ville.

 

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