Ce devait être
un dimanche de joie, baigné de la douce lueur des bougies de Hanoukka. Les
réjouissances ont laissé place à l’horreur et au chagrin lorsque deux tireurs ont fait
irruption sur la plage bondée de Sydney, ce 14 décembre. Onze morts, plus un douzième avec l’un des
assassins, décédé après son interpellation.
Le bilan est
terrible, à la mesure du choc infligé à l’Australie, dont l’onde s’est propagée
au monde entier. D’abord confus, le mobile des meurtriers ne faisait plus
de doute en fin de journée pour les autorités du pays. Ce sont bien les
participants à la fête juive qui étaient visés, victimes vulnérables offertes à
la froide détermination de deux terroristes armés jusqu’aux dents. Et le
massacre aurait sans doute été pire encore sans l’interposition d’un courageux
commerçant honoré comme un héros.
L’antisémitisme a encore
tué. Si l’émotion nous étreint et l’effroi nous
saisit, personne ne peut se dire surpris. L’Australie
figure malheureusement dans le peloton de tête des pays où les
manifestations de haine judéophobe ont explosé depuis le 7 octobre
2023, jour de l’attaque d’Israël par le Hamas, qui marque aussi le début de la guerre
d’anéantissement engagée par Benyamin Netanyahou contre Gaza.
Comme si les
menées génocidaires contre la population de l’enclave palestinienne pouvaient
servir d’alibi au réveil de la haine raciste à 14 000 kilomètres
de là contre des innocents, visés parce que juifs. En Australie, l’antisémitisme
plonge ses racines loin dans le passé, dès les premières vagues d’immigration
juive, en réalité.
Il est trop tôt
encore pour cerner avec précision le profil des tueurs. Mais répétons-le,
crions-le : aucune circonstance ne parviendra jamais à travestir
l’antisémitisme en autre chose qu’une idéologie criminelle qui
nie l’humanité dans son principe même. Et cette peste n’est pas plus « résiduelle »
en Australie qu’en Europe, hélas !
Tapie dans
l’ombre, elle change de forme et de visage, quand elle ne continue pas de se
dissimuler sournoisement sous les habits neufs de l’extrême droite. Nous sommes
Sydney, dont l’attentat nous appelle à prendre le péril antisémite au sérieux.
Aucune société n’est vaccinée contre ce mal qui ronge le corps social.

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