vendredi 5 décembre 2025

« Labellisation » des médias : : les faux débats », l’éditorial de Cathy Dos Santos.



Le match médiatique de la semaine donne la mesure de la médiocrité du débat politique. A-t-on déjà vu l’Élysée se fendre d’une vidéo où la présidence cherche à démonter, à la façon d’un « fact checking », les fake news élaborées de toutes pièces par CNews et le JDD contre le label des médias avancé par Emmanuel Macron ?

De mémoire, jamais. En répondant de la sorte aux attaques criardes de l’extrême droite et d’une partie de la droite, le chef de l’État a relancé la machine à clash dont se gavent les médias bollorisés. In fine, il participe au dévissage des idées au profit d’une saturation d’outrances qui lobotomisent les esprits.

La liberté d’information et d’expression, la liberté de la presse, la vitalité médiatique, gage de pluralisme et de démocratie, méritent mieux que les grossiers mensonges érigés en vérité des uns et les tentations liberticides des autres. Emmanuel Macron assure que la création d’un label des médias, censé lutter contre la désinformation rampante et la nuisance des algorithmes, ne relèvera pas de la compétence et du contrôle de l’État.

Ses mots sont trahis par ses prétentions : le projet de holding de l’audiovisuel public de Rachida Dati n’était-il pas une sorte de résurrection de l’ORTF, inféodée au pouvoir ? L’Arcom – dont le président est nommé par l’Élysée – qui rappelle à l’ordre Complément d’enquête car l’émission phare pointe l’iniquité de temps de parole politiques sur CNews n’est-il pas un signe d’allégeance aux projets de privatisation et de confiscation du débat public que souhaite ardemment l’extrême droite ?

Les états généraux de l’information ont achoppé sur la fameuse « certification ». Et pour cause, les organismes existants – connus d’Emmanuel Macron – sont à bien des égards critiquables. Preuve qu’un label n’est pas suffisant. L’Élysée ferait bien de s’attaquer aux racines du mal, celles-là mêmes qui autorisent les porte-flingues de Bolloré à hurler au retour de la « Pravda » et à l’instauration d’un « ministère de la vérité » de type orwellien. Le président et ses prédécesseurs ont laissé filer une dangereuse concentration médiatique qui agit au service de l’extrême droite.

 

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