Depuis maintenant quelques années, une petite musique
court les radios, s’attarde dans les éditoriaux et se répète sur les plateaux
télé : le RN serait un parti comme les autres. Marine Le Pen
l’affirme. CNews, le JDD et Europe 1 le confirment. Ciotti d’abord, puis
Retailleau et enfin Sarkozy valident… et les médias dominants reprennent en
chœur. Telle une prophétie autoréalisatrice, le RN serait devenu tellement
fréquentable que la droite jette à la poubelle le principe du barrage
républicain contre l’extrême droite.
Symétriquement
à cette normalisation, la diabolisation de La France Insoumise, à grands coups
de procès d’intention, de mensonges et de raccourcis a été le premier pas vers
une justification de l’abandon de ce barrage. D’abord en renvoyant ces formations
dos à dos, puis en décrétant que le danger principal était la FI, enfin en
utilisant les insoumis pour justifier le refus d’appeler à voter pour des
candidats de gauche face au RN.
Comme cela a
été le cas dans la législative partielle du Tarn-et-Garonne. La dernière étape
de ce processus : l’engagement de Nicolas Sarkozy, figure tutélaire de la
droite, en faveur d’un rassemblement « sans exclusive et sans
anathème ». La messe est dite, la parenthèse ouverte à la fin de
l’Occupation se referme. Plus besoin de cordon sanitaire avec les héritiers de
la collaboration, la filiation pétainiste revient au premier plan.
Il ne faut pas
se laisser embarquer par la fable que l’on nous sert. Ce n’est pas le RN qui
est rentré dans le giron de la République mais bien la droite issue de la
Libération qui achève d’être digérée par l’extrême droite. Les obsessions de
l’extrême droite s’imposent sur l’ensemble de l’échiquier politique de centre
et de droite.
Xénophobie,
racisme, nationalisme, autoritarisme et violence, haine de l’État social et de
la solidarité nationale sont aujourd’hui prônés tant à droite qu’à l’extrême
droite. Et comme un symbole ultime de cette fusion politique et idéologique, la
servilité absolue face aux riches. En témoignent les réactions scandalisées de
Reconquête, de LR et du RN au Cash Investigation
dévoilant les méthodes peu reluisantes de Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France.

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