vendredi 11 juillet 2025

DERNIER VOYAGE !



Lui, le vrai combattant contre toutes les guerres, Lui le vieux militant, vient de se faire la paire.  Pour son dernier voyage, Ils étaient tous venus, Des copains du village aux amis inconnus. Dans ce petit cimetière, nul ne fit de discours, pas de paroles altières mais des chansons d'amour. Tes enfants, ta compagne, remerciaient dignement ; Là-bas, dans ta campagne on montre ses sentiments. Tes yeux se sont fermés, et la mort nous sépare ; Tu n'aurais guère aimé qu'on pleurât ton départ. Que ton souvenir vive dans nos cœurs pour toujours. Que ton exemple se suive un peu plus, chaque jour.

RC

 

« Guerre culturelle : l'OPA de Stérin sur les bons moments », l’éditorial de Stéphane Sahuc.



Histoire, terroir, patrimoine et convivialité, voilà un mélange subtil qui garantit le succès. À commencer par celui des fêtes votives qu’organisent les comités des fêtes des villages lorsque reviennent les beaux jours. Pas une cité médiévale, pas une bastide, pas un château qui n’ait un spectacle « son et lumière », en costume. Une richesse culturelle qui aiguise les appétits et pas seulement en matière financière.

L’extrême droite française n’a jamais été capable d’organiser d’événement politico-culturel assumé. La piteuse faillite de l’éphémère Fête des bleu-blanc-rouge en est la démonstration. En conséquence ses mécènes milliardaires, après avoir investi l’espace médiatique, en achetant journaux, radios et fréquences télé, veulent désormais s’offrir notre patrimoine culturel et festif. En première ligne de cette nouvelle offensive, on retrouve l’incontournable Stérin. Pas question bien sûr d’avancer à visage découvert. L’objectif est d’instiller à travers ces fêtes, banquets et spectacles une certaine vision de la France et des Français.

Une France figée dans un passé fantasmé et réactionnaire. Ici, les banquets sont à base de vin et de cochon considérés comme les marqueurs de la gastronomie traditionnelle. Un moyen simple d’exclure toute une partie de la population d’un moment partagé, de lui faire sentir qu’elle n’est pas à sa place.

L’Histoire, elle, est revisitée dans sa version Puy du Fou : le baptême de Clovis, les rois, les croisades, la terreur révolutionnaire, les guerres et la Résistance amputée de son pan progressiste, singulièrement des communistes. Une France rabougrie sur un roman national identitaire bien éloigné de toute rigueur scientifique. L’exact inverse de cette dialectique France et monde que nous racontent les historiens comme Patrick Boucheron, avec pour ambition de « réconcilier le sentiment d’appartenance nationale et le goût du monde ».

Comme le dit le professeur au Collège de France, « notre vrai roman national, c’est la mise en mouvement d’une histoire qui va vers son projet plutôt que de réciter, en ânonnant, le récit de ses origines. Une nation qui va effectivement vers son point d’aboutissement qui demeure son projet politique : comment nous voulons vivre avec ceux qui sont là ».

 

« Cadeau », le billet de Maurice Ulrich.



Il ne vient pas en conquérant mais en ami. La preuve, Macron a promis un cadeau. Le prêt de la tapisserie de Bayeux, brodée il y a quelque mille ans et relatant la conquête de l’Angleterre par Guillaume de Normandie, justement nommé, lui, le Conquérant. Je me méfie des Grecs quand ils apportent des cadeaux, écrivait Virgile, qui pensait au cheval de Troie. 

Les Anglais sont plutôt contents d’accueillir un pan de leur histoire, de même que le maire de Bayeux, dont le musée va fermer prochainement pour travaux… Oui, mais la tapisserie de soixante-dix mètres de long et en lin est d’une extrême fragilité. En 2018, il avait fallu pour simplement la déplacer de quelques centimètres une vingtaine de personnes.

Comment, interroge l’ancienne directrice du musée (2005-2010), citée par le Monde, « ne pas prendre au sérieux les avis scientifiques qui disent depuis des années que la tapisserie doit bouger le moins possible »… Comment ? Eh bien simplement quand on croit pouvoir disposer d’un trésor national pour des raisons politiques. Virgile avait sans doute raison.

 

jeudi 10 juillet 2025

« À éviter », le billet de Maurice Ulrich.



L’inénarrable Agnès Verdier-Molinié, présidente du machin libéral appelé Ifrap, pour Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques, dont la pensée économique tient en deux mots, « dépense publique », répétés en boucle comme un mantra, a bien choisi son moment, avec une tribune dans un de nos quotidiens : « RSA, allocations familiales… L’inquiétant laxisme de la France pour l’attribution des aides sociales »… Il est vrai qu’elle n’est pas seule.

Gabriel Attal, titre le Parisien, remet le couvert sur l’assurance-chômage et la réduction de la durée d’indemnisation. Mais Mme Verdier-Molinié, en plus, a fait ses calculs. Et donc, « quand on compte à la fois le RSA, les allocations logement, les allocations familiales, l’allocation aux adultes handicapés, l’allocation de rentrée scolaire, le minimum vieillesse et une cinquantaine d’autres aides, on atteint 138 milliards »

On se doit par précaution de conseiller à la présidente de l’Ifrap d’éviter, même de loin, la une de l’Humanité de mercredi : 211 milliards d’aides publiques aux entreprises dont celles du CAC 40. Ça pourrait lui faire un choc.

 

« La maison », l’éditorial de Cyprien Caddéo.



On a trop cité Jacques Chirac, jusqu’à essorer sa fameuse formule : « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. » Elle est désormais fausse. Nous ne regardons notre maison que lorsqu’elle brûle – et c’est tout le problème. Il aura fallu une vague caniculaire précoce, dès la fin juin, et désormais de graves incendies dans le sud de la France pour que le dérèglement climatique se rappelle (de manière très relative) au bon souvenir médiatique.

Ah oui, le climat ! La chaleur fait fondre les dissonances cognitives. Les Français pauvres, eux, vivent le réchauffement de plein front. Ceux qui cuisent dans leurs appartements-bouilloires regardent circonspects le JT leur vanter les piscines qu’ils ne pourront se payer.

Canicule, d’accord, mais quelle prise de conscience ? Un débat sur la clim et une croisade contre l’éolien. Autant dire du vent. L’objectif de l’accord de Paris de limiter la hausse des températures à 1,5 degré est d’ores et déjà inatteignable. Notre maison brûle et on débat de la couleur du tuyau d’arrosage.

Pire, l’histoire retiendra qu’au moment même où les flammes paralysaient Marseille, où le Texas inondé comptait ses morts, où la sécheresse poussait les paysans indiens du Maharashtra au suicide, bref au moment où le réel les rattrape de manière matérielle, les députés français votaient la loi Duplomb.

En fait, la droite et l’extrême droite, intérêts économiques et électoraux bien compris. Ceux-là se réjouissent de la réautorisation de pesticides mortifères dans l’agriculture, au mépris de la santé et de la science, et des agriculteurs eux-mêmes, qu’il s’agirait de séduire en les empoisonnant.

Le lien entre la loi Duplomb et le réchauffement climatique a été peu discuté. Peu importe que l’acétamipride, un des insecticides réintroduits par la loi, nécessite de l’hydrogène, obtenu par extraction chimique d’énergies fossiles – méthane ou pétrole. Peu importe qu’il participe à la fragilisation des sols face aux aléas du climat. Il sera toujours temps de se réveiller à la prochaine canicule. Avant de replonger dans le bain rafraîchissant de l’amnésie organisée.

 

mercredi 9 juillet 2025

Nouvelle : « Le premier des biens »



Nous savons qu’elle est précieuse, qu’elle manque à beaucoup d’êtres humains aujourd’hui de par le monde, mais nous avons oublié aussi qu’elle manquait à nos grands-parents, contraints d’aller la chercher au puits ou à la fontaine. J’y suis allé à la fontaine, il y a déjà très longtemps. C’était dans la rue voisine à celle où je suis né, dans la baraque en bois, au 37, rue des groseilliers à Montreuil. J’entends encore le souffle de ma grand-mère près de moi. Je me souviens des précautions qu’elle prenait pour ne pas renverser la moindre goutte. Je me souviens aussi de ce puits, au beau milieu de la cour. Il nous servait à mettre au frais le beurre, le lait. Le tout placé dans un panier à salade attaché à une corde. Et puis les sources. J’en connais une. C’était dans l’Ardèche, à Lussas. On y accédait par un long chemin empierré qui semblait mener nulle part. Un kilomètre en aval, pourtant, un vieux moulin dressait ses bâtiments sur le bief du ruisseau. Au détour du chemin, la source apparaissait. Des galets blanchâtres soulignaient la splendeur de cette eau. Elle n’est ni bleue, ni verte, c’est une eau de cristal, d’une extrême fraîcheur, qui laisse sur le visage la sensation d’un vent de neige. Une sensation qui dure, qui porte au frisson. Le ruisseau, l’Ozon, tout proche, clair, sauvage, à l’eau si froide qu’elle paralyse les mains et les jambes. Il était peuplé de truites que je traquais sans répit, mais pas toujours avec succès. Il ne se taisait jamais : chuchotant, murmurant, cascadant sur les pierres, leur chanson nous accompagnait tout au long des journées. Les grandes rivières, contrairement aux ruisseaux sont solitaires, farouches et ne se rendent qu’à la mer. Elles dévalent des montagnes avec la vigueur d’une folle jeunesse, puis elles s’apaisent dans les plaines, deviennent adultes en s’élargissant, ralentissent, vieillissent, jusqu’à se fondre dans la mer. Leurs eaux sont claires puis bleues, puis vertes, puis grises. On ne peut pas les retenir comme on le fait avec les ruisseaux. Les rivières n’appartiennent à personne. Leurs eaux non plus. Entre montagne et mer, elles irriguent la terre comme le réseau sanguin notre corps.

mardi 8 juillet 2025

« 211 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprises : un pognon de maboul », l’éditorial d’Aurélien Soucheyre.



Quel est le premier budget public de l’État ? L’éducation nationale ? Si seulement… La défense ? Même pas. Avec 211 milliards d’euros en 2023, les aides publiques aux entreprises s’imposent en tête, et personne ne le savait. Le moindre euro d’argent public, cette richesse collective qui appartient à tous les citoyens, est sacré. Mais il a pourtant fallu qu’une commission d’enquête sénatoriale se penche sur la question pour que la lumière soit faite.

Personne, à l’Élysée, à Bercy, à la Cour des comptes, au Haut-Commissariat au plan, n’avait pensé à faire le calcul. Alors que François Bayrou cherche 40 milliards d’euros d’économies, que les services publics subissent de plein fouet l’austérité, alors que les Français se serrent la ceinture, quelle urgence y avait-il, il est vrai, à regarder la réalité du montant versé aux entreprises, y compris celles du CAC 40 ?

Une paille sans doute, devaient se dire les Mozart de la finance qui ont organisé cet écran de fumée. Mais la paille tient de la gigantesque poutre : dix points de PIB ! C’est désormais établi, grâce au travail initié par le sénateur communiste Fabien Gay, qui invite à un choc de transparence, à un choc de rationalisation et à un choc de responsabilisation pour que ces aides soient chaque année finement mesurées, évaluées et conditionnées.

Est-il normal que des aides publiques puissent finir en dividendes aux actionnaires ? Que des entreprises soient aidées alors même qu’elles réalisent des bénéfices d’un côté, et qu’elles licencient et délocalisent de l’autre ? Est-il acceptable que des groupes ne payant pas d’impôts en France reçoivent un financement de l’État sans contrepartie ?

Il faut être bien servile à Bercy ou à l’Élysée pour ainsi se coucher. Même les grands patrons n’en attendent pas tant. La preuve, lorsque Fabien Gay les a auditionnés, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a répondu que « l’État devrait conditionner ces aides. S’il y a retour à bonne fortune, il faut les rendre ». Et Florent Menegaux, directeur général de Michelin, a reconnu que si des machines achetées avec des aides publiques ne sont pas « restées en France, il ne serait pas anormal qu’on le rembourse ». Dont acte !

 

« Dissolution, un an après : « Alors, heureux ? » », le billet de Maurice Ulrich.



Comme il a l’air heureux, sur les photos de son arrivée au Cirque d’hiver à Paris samedi dernier, tout comme l’étaient « Les Jeunes avec Macron », devenus « Les Jeunes en marche » qui l’ont acclamé et sur qui il compte, a-t-il dit, pour dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans…

Cette semaine, il sera en Angleterre, royalement reçu. Face à la violence politique du locataire de la Maison-Blanche, afficher une entente cordiale avec nos voisins n’est peut-être pas inutile. Mais derrière l’affiche avec quels résultats ? Les mêmes que sur la scène internationale où le président s’évertue à jouer les premiers rôles ?

Les mêmes qu’en France, sans majorité, avec un gouvernement au fil de l’eau, des ministres tirant à hue et à dia ? Un seul chiffre rendu public lundi devrait le ramener à plus d’humilité. En France, la pauvreté est au plus haut depuis trente ans avec, en 2023, 9,8 millions de personnes vivant sous son seuil. Et c’est le Figaro qui titre « Le pari raté de Macron ». Heureux ?

Hommage à Paul Laurent mort il y a 35 ans, le 8 juillet 1990 !



La mort de Paul Laurent, emporté soudainement et en pleine force a touché profondément les communistes. Évoquer sa mémoire est pour moi un moment particulier, chargé d’émotion, tant étaient forts les liens d’amitié et de respect qui nous unissaient. Durant quatre années, de 1976 à 1980, j’ai eu la chance de travailler à ses côtés alors qu’il venait d’être élu au 22ème congrès, secrétaire à l’organisation. Nous nous étions, déjà croisé. C’était en 1962. Paul venait de quitter sa responsabilité de secrétaire général de l’Union des Jeunesses communistes, alors que pour ma part je venais d’être élu membre du bureau national. Nous nous retrouverons à de nombreuses occasions. Au Comité régional d’Île de France, dont Paul avait la responsabilité. Et puis au Comité central où je fus élu en 1985.

 

L’expérience qui était celle de Paul, son calme, ses qualités d’écoute, l’attention qu’il portait à la réflexion collective m’ont beaucoup appris. Ces quatre années de mon activité militante ont été pour moi un grand apport dans les responsabilités que j’ai par la suite assumées. Paul était un dirigeant communiste de contact facile, un homme profondément humain et de grande convivialité. Il fut avec d’autres camarades, alors dirigeants de l’Union de la Jeunesse Républicaine de France de tous les combats pour la paix. En 1952, Paul est arrêté et inculpé, avec Guy Ducoloné, Louis Baillot, et Alain Le Leap, « d’atteinte à la sureté de l’État ».

 

Paul avait adhéré au Parti communiste en 1945. Il devient secrétaire général de l’UJRF en 1954, puis des Jeunesses communistes de 1956 à 1962. C’est cette année -là qu’il est élu secrétaire de la fédération de Paris, dont il sera le conseiller municipal et député de 1967 à 1968, puis de 1973 à 1981. Il sera élu au Comité central en 1956. Puis au bureau politique de 1956 à 1990 et au secrétariat de 1973 à 1990.

 

C’est au 22ème congrès que fut adoptée une résolution décidant de ne plus faire figurer la dictature du prolétariat parmi les objectifs du Parti Communiste Français. Elle chargeait le comité central élu de soumettre au 23ème congrès les modifications au préambule des statuts rendues alors nécessaires. Si d’autres décisions importantes furent prises dans les années qui suivirent dans les analyses du PCF, ses conceptions, sa politique, son mode de vie, il n’en reste pas moins que ce congrès restera un moment clé de ce processus. Il fut marqué par le rejet du modèle soviétique, avec le choix irrévocable d’une société nouvelle de liberté, construite dans la démocratie et le pluralisme, par l’intervention des salariés, des citoyens et le respect en toutes circonstances du suffrage universel.

 

Je rappelle ce moment car c’est Paul Laurent qui sera chargé de présider la commission de travail préparant les propositions de modification des statuts, et à laquelle j’ai modestement participé. Je me dois de rappeler ici le rôle important qui fût celui de Paul. Il porta de nombreuses propositions qui ont permis de perfectionner la démocratie. Je pense aux tribunes de discussion en dehors des congrès et à l’assouplissement des règles d’éligibilité, notamment. C’est d’ailleurs dans cette période, en 1978, que le livre « le PCF comme il est » est édité aux éditions sociales. Il prend la forme d’un entretien avec Roger Faivre, où Paul Laurent évoque les avancées en matière de démocratie et le besoin d’un grand Parti communiste Français.

 

Paul était un travailleur acharné, prenant une part active à toutes les actions pour toutes les grandes causes durant plus de quarante décennies. Il était un dirigeant d’une grande modestie, qu’il n’est pas inutile de rappeler par les temps qui courent. Il n’appréciait pas qu’il soit présenté comme le numéro « 2 » ou le bras droit de Georges Marchais. L’expérience qui suivra lui donnera raison. Les camarades les plus anciens se souviendront des plaisanteries qui couraient à « Fabien » pour qualifier son lent débit de paroles. Certains d’entre eux l’imitaient parfois, en forçant souvent le trait : « Tu as deux heures devant toi, j’ai deux mots à te dire ». C’était aussi la marque d’une nature discrète et posée.

 

Je veux terminer en évoquant le courage qui a été celui de Paul face à la maladie qui l’emporta si vite. Je veux à ce propos livrer un souvenir douloureux dont j’ai été le témoin avec mes camarades. Le 13 décembre 1989, sept mois avant sa disparition, Paul Laurent présentait un rapport devant le comité central. Malgré la fatigue et la souffrance et sa voix enrouée, il ira jusqu’au bout. Ce grand moment d’émotion et de respect est resté dans ma mémoire. À l’hiver de ma vie, j’ai voulu le partager avec vous, en hommage à Paul, mon camarade, avec une pensée émue pour Mounette, sa compagne de tous les instants, trop tôt disparue, elle aussi.

 

Et puis, un dernier clin d’œil. J’imagine la réaction qui aurait été celle de Paul si on lui avait parlé « d’héritage » ou « d’hérédité » comme l’ont fait les médias lorsque Pierre est sera élu comme secrétaire national. Un éclat de rire, un autre trait de son caractère aurait éclairé son visage. Sa manière à lui de tourner en dérision une attitude aussi méprisante qu’imbécile.

 

 

 

 

« Inondations au Texas : la stratégie meurtrière de Donald Trump », l’éditorial de Marion d’Allard



En quelques secondes à peine, la rivière Guadalupe est sortie de son lit. Une montée des eaux ravageuse, soudaine, dévastatrice. Le bilan hélas très provisoire fait état de 80 morts et plus de 40 portés disparus dont une dizaine de fillettes, piégées dans leur camp de vacances.

Qui aurait pu prévoir ? Les climatologues d’abord, qui documentent depuis des décennies les effets prévisibles du réchauffement, la multiplication des événements extrêmes, en nombre et en intensité. Les services météorologiques, ensuite, scruteurs de ciel, lanceurs d’alerte, premier maillon d’une chaîne indispensable à la bonne coordination des opérations de secours. Encore faut-il savoir écouter. Encore faut-il vouloir comprendre.

Cette ligne de vie pour tous les sinistrés a été brisée, bien avant que les pluies diluviennes ne s’abattent sur le sud des États-Unis, sous les coups de boutoir d’une administration Trump obsédée de la coupe budgétaire. Climatosceptique pathétique, zélateur de l’anti-sciences, le locataire de la Maison-Blanche, pour qui le réchauffement climatique est « un canular », a méthodiquement démantelé les agences fédérales chargées de l’étude du climat et des prévisions météo.

La prestigieuse Noaa, agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, a ainsi vu 12 000 de ses salariés, remerciés par courrier, en février dernier. Du national au local, partout, Trump a taillé dans les effectifs et les moyens. Comment s’étonner, dès lors, que ce week-end au Texas, la panique l’ait disputé à la désorganisation. Les morts se comptent par dizaines et Trump persévère. Il « ne croit pas » que ces baisses d’effectifs aient un quelconque rapport avec l’ampleur du bilan.

Les pieds dans la boue et le cœur dans l’angoisse, autour de la rivière Guadalupe, les secouristes poursuivent leurs recherches. La pluie est à nouveau annoncée pour les prochaines heures. Le président états-unien prévoit de se rendre « probablement » sur place. Sa responsabilité est immense. La catastrophe qui frappe le Texas et le fruit de sa double perniciosité : mener tambour battant une politique climaticide en détruisant scrupuleusement les agences sentinelles du risque climatique. Notre maison brûle et Trump joue du baril.

 

« Végan », le billet de Maurice Ulrich.



Les rencontres d’Aix-en-Provence, où ont défilé la semaine passée économistes et patrons, à l’initiative, donc, du Cercle des économistes, ont fait réfléchir Éric Le Boucher, chroniqueur de l’Opinion, qui a vu là se réunir « de gentils herbivores », face à une Amérique devenue une « ploutocratie » dont le succès est « celui de l’innovation pervertie, de l’aliénation des foules par les écrans et de l’enrichissement des riches ». On ne dira pas le contraire, quand bien même on s’étonne un brin de cette soudaine sévérité.

« Seuls les 10 % les plus riches, insiste le chroniqueur, vont profiter des cadeaux fiscaux accordés par Trump, et les multinationales américaines seront exemptées des 15 % d’impôt minimal qu’ont décidé les membres de l’OCDE »… Bref, dit-il, c’est une guerre contre la stratégie de l’Europe, qui, avec ses gentils herbivores, essaye de rendre le « capitalisme moins brutal, plus inclusif » et la technologie « plus humaniste ».

Ça ne nous avait pas frappés jusqu’alors. Mais, surtout, on s’interroge. A-t-on jamais eu vent qu’un tyrannosaure ou disons un tigre plus près de nous soit devenu végan ?

lundi 7 juillet 2025

« Dix ans ? », le billet de Maurice Ulrich.



Il a vu de la lumière et il est entré… C’est un peu la belle histoire que nous raconte le Parisien dimanche : « Emmanuel Macron en invité surprise des Jeunes en marche ». Lesquels célébraient, samedi 5 juillet, au cirque d’Hiver à Paris leurs dix ans d’existence.

Les Jeunes en marche, c’est le nouveau nom des Jeunes avec Macron, mais l’enthousiasme est toujours là : « Le voilà. Devant 1 300 personnes le chef de l’État entre en scène. Avec des cris qui rappellent les campagnes électorales de celui qui ne pourra pas se représenter pour un troisième mandat en 2027. » D’ailleurs, dit-il lui-même : « Je ne viens jamais dans les rassemblements politiques mais là, je suis venu pour un anniversaire. »

Qui pourrait en douter ? Mais quand même, poursuit-il, « je suis venu vous dire »… Que je m’en vais ? Non, « je suis venu vous dire que ce n’est pas fini. (…) Je vais avoir besoin de vous encore dans les années qui viennent, J’ai aussi besoin de vous pour dans deux ans, dans cinq ans, dans dix ans »… Voilà des jeunes heureux.

« Droit aux vacances : ce révélateur des inégalités de classe », l’éditorial de Cathy Dos Santos.



À la Libération, le Conseil national de la Résistance érigeait les vacances en droit, dans le même esprit qui avait prévalu à l’instauration des congés payés conquis de haute lutte en 1936 avec le Front populaire. Quatre-vingts ans plus tard, ce droit est en recul, relégué aux oubliettes par les pouvoirs publics. Il avait pourtant été inscrit dans la loi contre l’exclusion de 1998, sous l’impulsion de la communiste et ancienne secrétaire d’État au Tourisme Michelle Demessine, car vecteur d’épanouissement et d’inclusion. Aujourd’hui, on ne compte plus les enfants qui n’ont jamais vu la mer ou la montagne « pour de vrai ». Près de la moitié des Français ne partent pas en vacances. Ces statistiques s’affolent chez les ouvriers et les employés avec un taux qui monte à 50 %. Quant aux allocataires du RSA, ils sont 70 % à vivre reclus chez eux.

L’absence de vacances est un révélateur des inégalités sociales. La précarité, le chômage, la faiblesse des salaires, l’inflation en constante augmentation ont conduit des familles à rogner sur le budget des vacances, considérées comme « non essentielles » à l’heure où les factures s’accumulent. Cette assignation à résidence est un terrible marqueur de classe. Elle est source de tensions intrafamiliales, de stress et de repli social. Elle fait des ravages chez les plus petits, car elle aiguise les différences et alimente la dévalorisation de soi ; elle plombe la curiosité et l’éveil.

Le droit aux vacances n’est pas qu’une affaire personnelle ni un supplément d’âme. Il est également lié aux attaques qu’il subit : le prix des colonies a explosé, les aides sont insuffisantes et souvent méconnues, les structures des collectivités locales ont presque toutes disparu du fait de l’austérité auxquelles elles sont soumises, les comités d’entreprise ont vu leur marge de manœuvre se réduire drastiquement, etc.

L’État porte une responsabilité dans ce phénomène d’exclusion sociale en raison même de son désengagement dans le domaine du tourisme social au profit d’une conception lucrative de ce secteur. Réinvestir dans une véritable politique publique du droit aux vacances n’est pas une lubie. Elle peut faire hurler certains, mais, après tout, l’État n’a-t-il pas mis la main à la poche pour soutenir de grands groupes économiques sans contrepartie ? Tout est toujours affaire de choix.

 

dimanche 6 juillet 2025

CONGRÈS du PCF, À L'ETE 2026. MON POINT DE VUE !

 


Le conseil national du PCF a décidé de convoquer son 40ème congrès à l’été 2026. Je ne conteste pas la tenue d’un congrès comme le veulent les statuts. Je m’interroge cependant sur les délais de sa préparation. Compte-tenu de l’importance, justifiée, de l’échéance municipale, il est certain que celle-ci ne pourra commencer qu’en avril. Avec la tenue des congrès de section, fédéraux, il resterait donc deux mois aux communistes pour le préparer, dans une situation politique qui appelle réflexion et débat. Encore faudrait-il en savoir davantage sur son ordre du jour ? Pour mémoire, je rappelle le calendrier retenu pour la préparation du 39ème congrès :

 

·         2 septembre 2022 : Comité exécutif national : préparation du 39e congrès ;

·         17-18 septembre 2022 : Conseil national : adoption de la commission de transparence des débats, de la commission du texte et de la commission des statuts ;

·         3-4 décembre 2022 : Conseil national : vote du projet de base commune, adoption de la commission des candidatures ;

·         8 janvier 2023 : Date limite de dépôt des textes alternatifs ;

·         27-28-29 janvier 2023 : Vote des communistes pour le choix de la base commune ;

·         4-5 février 2023 : adoption du projet de modification des statuts par le Conseil National ;

·         4-5 et 11-12 mars 2023 : Congrès de section ;

·         18-19 et 25-26 mars 2023 : Congrès des fédérations ;

·         7-8-9-10 avril 2023 : Congrès national.

 

 

Nouvelle : « Mystères de la nature »



Un homme marche sur le bord de la rivière qu’il aime tant, il se fait guider par le chant mélodieux des oiseaux qui ornent la forêt. Ecoutant le ruissellement de l’eau qui se heurte au caillou, il remarque les quelques truites qui sautent au-dessus de l’eau. Il en salive d’avance, ces quelques poissons vont lui servir de repas mais encore faut-il que la pêche soit bonne. Il pose son sac et sa canne à pêche pour se préparer à attraper quelques sauterelles qui lui serviront d’appât. Son habilité ne lui fait pas défaut, il arrive à obtenir quelques sauterelles dont il démunit les ailes pour les rendre plus alléchantes. Prenant place, caché derrière un buisson afin que la proie ne le remarque pas, il lance le fil de sa canne dans le ruisseau. Il s’arme de patience comme l’arbre qui reste immobile tout au long de son existence. Après une bonne demi-heure d’attente une truite mord, elle est prise au piège, sa vie s’arrête là afin de prolonger l’heureuse vie de notre homme. Il est fier de sa prise et son ventre qui gargouille en est d’autant plus content. Mais sa victuaille crue est bien fade, Il allume donc un feu à l’aide des quelques allumettes qu’il a emportées, il regarde les quelques flammes qui dansent et il se demande comment cette magie opère. Les mystères de la nature le fascinent, telle est sa philosophie. Il se sent oppressé par celles et ceux qui veulent tout expliquer, ce cerveau scientifique qui donne une explication à tout ce qu’il voit et même à tout ce qu’il ne perçoit pas directement comme les galaxies de notre univers. Lui, veut retrouver une âme d’homme proche de la nature, marchant au gré de ses instincts de survie comme manger et dormir. De quoi à peur, notre homme, dans cette nature ? Il connait les coins de la forêt où trouver de succulentes baies, ces myrtilles si bonnes pour nos yeux grâce à leurs vitamines, ces groseilles, framboises et mûres riches en glucides apportant les sucres rapides qui servent d’énergie principales pour le corps. Mais aussi les noisettes, les cerises et les savoureuses fraises des bois. Ou encore les champignons qui poussent le plus souvent par temps humides. Vous voyez bien que notre homme ne mourra pas de faim. Mourir de soif ? Il connaît une source d’eau potable bien cachée, dans le fin-fond de la forêt, elle hydratera son corps et lui fournira les minéraux essentiels à son bien-être, de plus, elle est dépourvue de nitrate et de calcaire que l’on trouve à profusion dans l’eau des villes. Ces ressources quasi éternelles ne peuvent que satisfaire ses besoins physiologiques. Et mourir d’ennui, certainement pas ! Notre homme contemple, il est captivé par ce qu’il entoure, chaque jour est pour lui un jour nouveau. Selon lui, la nature recèle des secrets sur la nature humaine, des leçons de vie. Il tire des enseignements sur l’observation des petits insectes ou volatiles ou bien encore des simples pierres qui parsèment les sentiers. Il veut vivre libre. Il se fait une raison, il a choisi l’amour de la nature par compensation.

samedi 5 juillet 2025

« RN, le retour aux fondamentaux », l’éditorial de Laurent Mouloud.



Grâce à la bienveillance des députés de l’extrême droite, François Bayrou a pu, une nouvelle fois, sauver sa place à Matignon et peut continuer d’imposer, sans débat parlementaire, une réforme des retraites rejetée par une majorité de Français. La pantalonnade du « conclave » aura au moins servi à ça : clarifier la ligne politique – réelle – du RN et faire craquer le vernis « social » dont il a essayé de se parer ces dernières années.

Ce sauvetage du premier ministre macroniste en dit long sur le virage à 180 degrés opéré depuis un an par le RN. Oubliées les grandes tirades sur la défense de la France « d’en bas », la retraite à 62 ans et la souveraineté des peuples. L’objectif, désormais, est la conquête des derniers bastions conservateurs de droite et la « normalisation » néolibérale.

À l’Assemblée, cela s’est traduit ces derniers mois par un rapprochement constant avec LR. Grâce au RN, « Les Républicains » ont pu passer leur amendement instaurant un moratoire sur les éoliennes et le photovoltaïque. La suppression des fameuses « zones à faible émission » n’a pu se faire qu’avec cette même addition des voix RN et LR. Idem pour les mesures affaiblissant le « zéro artificialisation nette ».

Une alliance entre le nationalisme xénophobe et le capitalisme opportuniste.

Au-delà des questions environnementales, les deux formations se tiennent aussi la main sur les questions de « compétitivité » des entreprises et de réduction drastique des dépenses publiques. Une stratégie d’union des droites avec laquelle le parti lepéniste espère attirer les électeurs CSP + et les retraités aisés, qui lui ont fait défaut lors des dernières présidentielles.

L’autre opération séduction vise les milieux économiques. Le refus de torpiller pour le moment la réforme des retraites, si chère au Medef, est propre à rassurer le patronat et la finance. Tout comme l’alliance avec l’ultralibéral Éric Ciotti. Mais ce n’est pas tout. Le RN a été plus loin, mi-juin, en faisant allégeance sur un autre point, plus symbolique encore. Jean-Philippe Tanguy, membre du bureau national du parti, a annoncé qu’une « réflexion interne » était en cours sur la « règle d’or » budgétaire avec l’ambition de « respecter les 3 % » de PIB, limite fixée par l’UE pour le déficit. Une conversion spectaculaire aux dogmes néolibéraux et austéritaires pour la formation lepéniste, qui vilipendait traditionnellement les « diktats de Bruxelles »…

Après des années à duper les électeurs avec un programme pseudo-social, le RN-girouette revient aux fondamentaux de l’extrême droite : une alliance entre le nationalisme xénophobe et le capitalisme opportuniste. Cette ligne politique, feu Jean-Marie Le Pen, qui aimait se comparer à Ronald Reagan, l’a tenue durant des années. Avant que sa fille ne comprenne tout le gain électoral qu’elle pouvait tirer de la désespérance des milieux populaires.

Reste à savoir si ce grand écart et cette « normalisation » vont être du goût de tous les électeurs frontistes. Aujourd’hui, 63 % d’entre eux s’opposent à la réforme des retraites. Pas sûr qu’ils goûtent l’enterrement de la promesse d’un retour à 62 ans, toujours inscrite dans le programme RN mais, dans les faits, renvoyée aux calendes grecques… « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment », disait le cardinal de Retz. Cette trahison du RN devrait au moins aider les classes populaires à ouvrir les yeux. Elles n’ont rien à espérer d’une extrême droite qui manipule les colères et les peurs, avant de toujours faire alliance avec les forces du capital à l’approche du pouvoir.

LA VIE !

 


Elle est belle la vie, quand on peut se la faire, Elle est belle la vie, quand on peut se la vivre, Elle est belle la vie, quand on est un peu ivre, Elle est belle la vie, quand elle est sans barrière. Maintenant, c’est la vie, hors des impératifs des gens qui nous cloisonnent, des gens qui nous imposent leurs idées, leurs pensées, leurs putains d’objectifs où tu dois agréer leurs fantasmes moroses. Nous avons tous connu le plaisir du travail, Avec nos compagnons, nous savions arracher, le petit quelque chose qui gommait la grisaille, pour la journée d’échange qui allait s’écouler. Nous avons tous connu l’angoisse du travail où nous partions matin, accomplir une charge qui nous donnait à manger. Là nous vivions en marge, nous sentant rejetés, traités comme du bétail. Le privé, le public sont peu différents, car même le fonctionnaire doit avoir rendement pour être considéré. Pour toucher une prime il devra lui aussi devenir une victime. Une pensée du passé quand nous étions ados ? encore en culottes courtes, chevauchant nos vélos. Sentiments du passé que nous avons vécu. Qu’ils puissent être ressentis par nos petits-enfants, que pour eux continue, cette sincérité…le rêve de nos chants.

 

vendredi 4 juillet 2025

L’OTAN : outil de l’économie de guerre permanente, la chronique de Patrick Le Hyaric.



Le grand chœur des médias patentés, ayant perdu tout sens critique, a été sèchement démenti par le sommet de l’OTAN. Leurs généraux de plateaux et leurs spécialistes en tout, nous ont expliqué durant des semaines que Trump voulait laisser tomber l’alliance militaire. Nouvelle farce tragique jouée en studio surchauffé ! Trois jours seulement après les bombardements américano -israéliens illégaux sur l’Iran et en plein génocide à Gaza, le président nord-américain a décidé de procéder au plus important renforcement militaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Dans un quasi-silence, un saut qualitatif décisif vient de se produire. Et les dirigeants européens qui nous abreuvent de leurs concepts de « souveraineté stratégique » et autres balivernes  se sont ridiculement agenouillés. Qu’on mesure l’ampleur de la bascule en cours !

Le réarmement décidé à cette occasion porterait les dépenses militaires collectives des pays membres de l’Alliance atlantique de 1 500 milliards de dollars à 2 800 milliards de dollars, soit un quasi-doublement. Une telle somme représente la valeur des richesses produites de pays tels que le Canada ou l’Italie.

Les vassaux des États-Unis ont passé le sommet, de prosternations en baise-main ,courbés devant Trump, imaginant le retour dans leur pays pour accélérer la casse des droits sociaux et le largage aux oubliettes des quelques décisions positives de l’Union européenne pour préserver le climat. Des milliers de milliards vont être injectés dans le militarisme pendant que les services publics de santé ou de l’éducation dans les villes comme dans les campagnes seront toujours plus sacrifiés.

Un transfert colossal de richesses produites par les classes ouvrières et l’ensemble des travailleurs vers l’oligarchie capitaliste et le complexe militaro-numérique industriel se prépare.

Et le surarmement européen viendra renforcer encore l’industrie numérique et militaire des États-Unis, comme le prouvent les achats de matériels militaires des pays européens. Pendant ce temps, la Commission européenne et les gouvernements ne cessent de porter des coups de boutoirs aux systèmes de protection sociale et de santé, au droit du travail, aux retraites et ont sorti les tronçonneuses pour découper le statut de la fonction publique.

Ces dirigeants incarnent désormais l’antihumanisme et la négation du « bien vivre ». Ainsi, après avoir organisé la foire aux illusions autour de son conclave sur les retraites, le – précaire – locataire de Matignon veut faire avaler à nos concitoyens, dans la torpeur de l’été, un plan de sabrage des crédits utiles d’au moins 40 milliards d’euros.

Une somme qui sera transférée vers le militarisme et le soutien au grand capital, alors que l’actualité démontre qu’il faudrait investir des dizaines de milliards d’euros pour protéger les logements, les écoles, les bureaux, les infrastructures de transports face aux épisodes de fortes chaleurs qui se répètent.

Entre OTAN et soumission à Trump, le service au grand capital rapace et lucratif, le démocrate-chrétien Bayrou a choisi, pour mieux les servir, le renoncement au partage et à l’humain.

Le champ est ainsi dégagé à l’administration de Washington pour pousser un violent remodelage du monde et concentrer ses efforts dans l’Indo-Pacifique contre la Chine, tout en ne délaissant pas le projet de Grand-Moyen Orient avec sa pointe avancée, le gouvernement israélien fascisant. À cette heure, personne ne sait dire si les systèmes d’enrichissement d’uranium en Iran ont été démantelés sous l’effet des bombes américaines. Mais des innocents, en Iran comme en Israël, y ont laissé leurs vies, parfois leurs membres et leurs habitations.

Et, les nationalismes iraniens d’un côté et israéliens de l’autre en sortent renforcés, au détriment des forces de la démocratie et de la justice. Le feu continue de s’abattre sur les enfants de Gaza et l’annexion de la Cisjordanie n’a jamais pris une telle ampleur. Le plan est machiavélique : Il ne s’agit pas seulement pour le tandem américano-israélien de combattre le sinistre régime des Mollahs. Il ne s’agit pas seulement d’arrêter le programme nucléaire iranien, mais de liquider l’Iran en tant qu’acteur régional souverain. C’est l’Iran qu’ils veulent démanteler. Briser son État, démembrer le pays, le fragmenter en micro-États, devenus des avant-postes dociles pour le capital occidental, ouvert à la privatisation, au dépouillement des actifs et à la projection de puissance géostratégique alors que le peuple serait toujours autant privé de liberté et de justice. La guerre hybride qui se poursuit ne vise pas la libération des femmes iraniennes du joug de la théocratie, mais à gagner une permanente docilité à une autre théocratie : celle du capital. Pour cela, tous les moyens sont utilisés : pluies de bombes, pénétration des services secrets Israéliens au sein de l’appareil d’État iranien, décapitation de responsables de l’armée et de scientifiques, désinformation pour obtenir le consentement à la guerre, mise en scène du scénario d’un retour de la famille royaliste du Shah comme un gage de liberté et de progrès… La machination bat son plein. C’est la tactique qui a déjà été utilisée pour l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine.

Et, voici que  « Israel Hayom » (Israël aujourd’hui), journal gratuit israélien  – propriété de la milliardaire israélo américaine Miriam Adelson, généreuse donatrice à sa campagne et soutien D. Trump –  écrit que Gaza et La Palestine font l’objet de sérieuses tractations entre le Premier ministre israélien et le président américain. Leur projet est de continuer de raser et  d’affamer Gaza, de décimer sa population afin qu’à terme la déportation des survivants puisse être interprété comme une mesure humanitaire, tout en confiant pour un temps la gestion du territoire à quatre pays arabes fidèles à Washington, dont l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, dans la perspective de la reprise des accords dits d’Abraham, dont l’objet est d’isoler les Palestiniens. Puis, une fois le diagnostic vital de Gaza prononcé, ils ressortiraient, le fictif narratif de la solution à « deux États ». Dans ce cadre, l’Autorité palestinienne devrait encore plus se soumettre, et les États-Unis reconnaîtraient les parties de la Cisjordanie colonisées comme partie intégrante d’Israël.

Si les informations sur ce plan Trump – Nétanyahou étaient confirmées, nous avancerions vers l’officialisation du viol des résolutions de l’ONU, pour une mainmise totale sur le Proche-Orient au service des prédateurs capitalistes et impérialistes.

Ce plan machiavélique prend déjà une place importante dans la stratégie de l’impérium qui se positionne comme le grand centre de commandement d’une partie du monde composée de micro-états dirigés directement par les milieux d’affaires, où les peuples ne seront que les nouveaux prolétaires d’un capital totalement libéré et débridé.

Les peuples ne laisseront pas faire. Le combat pour l’existence d’un État palestinien s’inscrit donc dans une vision large du droit des peuples à décider de leur avenir en toute souveraineté et liberté. Il s’accompagne des nécessaires démocratisations des pays arabes comme y aspiraient les Printemps arabes, il y a une quinzaine d’années. Les revendications scandées sur les places des grandes villes arabes à l’époque n’ont rien perdu de leur actualité. L’action internationale des citoyens, des travailleuses et travailleurs contre le militarisme que l’OTAN vient d’accélérer confirme que la mobilisation pour la justice sociale et pour la liberté est intimement liée au grand combat pour la paix et l’émancipation.

Patrick Le Hyaric

1er juillet 2025

DERNIER VOYAGE !

Lui, le vrai combattant contre toutes les guerres, Lui le vieux militant, vient de se faire la paire.   Pour son dernier voyage, Ils étaie...