On
remplace un outil quand il a fait son temps ou un vase brisé par quelque
maladresse, ou même un pauvre vers que l’on trouve hésitant, mais, par quoi
remplacer le vent de la jeunesse. On remplace la pluie qui verdit la nature et
le trop chaud soleil qui nous tanne la peau. On remplace les cœurs frappés de
déchirures, mais, comment remplacer l’ami qui fait défaut. On remplace un
soldat sur le champ de bataille ou un cheval fourbu qui va bientôt mourir. Un
bras ou une main par un peu de ferraille, mais, par quoi remplacer la magie
d’un sourire. On remplace la vie par un peu d’illusion, en croyant que jamais
peut devenir toujours. Ou même un désespoir par un peu de raison, mais, par
quoi remplacer le souffle de l’amour. Ce souffle en notre cœur qui nous fait
souverain et qui, au fil des jours, grandit et nous dépasse, nous fait voir du
ciel bleu au plus gris des matins, en été permanent et que rien… ne remplace.
mercredi 30 juillet 2025
RIEN NE REMPLACE….
« Services publics : rien ne nous sera épargné », l’éditorial de Cédric Clérin.
L’État cherche
de l’argent. On le savait. Pour aider les services
publics ou favoriser l’emploi et la formation ? Non, vous n’y êtes pas. Pour financer les entreprises. Mais dans
quel but ?
L’État verse déjà
211 milliards par an pour les aider et le plus souvent sans aucune
contrepartie. Difficile de
faire pire. C’est donc du côté des épargnants que lorgne désormais le
gouvernement. Près de 6 000 milliards d’euros, ça fait des envieux.
Il est vrai qu’utiliser cette manne de manière utile est un réel enjeu.
Mais le chemin que veut emprunter l’exécutif est une double impasse.
Le but de
l’utilisation de l’argent donc, mais aussi les moyens. Car confier les bas de
laine à des fonds privés créés pour l’occasion, fussent-ils français ou
européens, ne ferait qu’alimenter une bulle financière qui nous fait déjà tant
de mal. Ce sont ces fonds qui, en recherche perpétuelle de rentabilité,
poussent notamment à la compression des salaires et aux délocalisations.
Un salarié
pourrait donc être amené à financer des vautours qui viendront demain exiger
que l’on baisse son salaire ou supprime son emploi. Cynique et absurde.
On pourrait au
contraire imaginer des acteurs financiers publics nouveaux
qui utiliseraient cet argent pour investir dans la
transition écologique, prêter aux
entreprises avec des critères sociaux et environnementaux ou encore venir en
appui de nécessaires investissements des collectivités.
De telles
structures au niveau national, voire européen, sortiraient une partie des
fonds des griffes bancaires qui l’utilisent déjà en pure spéculation. La
mobilisation de l’épargne sur le continent pourrait s’articuler avec une
réorientation de la création monétaire de la Banque centrale européenne, qui
sert aujourd’hui à garantir la rentabilité du capital quand tant de besoins
sociaux ne sont pas satisfaits.
Que l’argent de
tous serve au bien commun grâce à un outil public pourrait relever de
l’évidence. Pas pour ceux qui ont le marché pour religion.
« Compréhension », le billet de Maurice Ulrich.
On se calme.
Dans une tribune de son journal économique, les Échos, Bernard Arnault lui-même nous l’explique à propos du deal sur les
droits de douane : « Préserver le dialogue transatlantique est une
victoire », et il l’assure. « Je connais Donald Trump »
– on se souvient en effet qu’il était présent pour son investiture –, « je
sais qu’il n’aurait pas cédé à une confrontation prolongée (…), il faut parfois
savoir empêcher le pire pour garder les moyens d’agir ».
Avec 13 sites
de production aux États-Unis, 42 000 « collaborateurs » (on
parle comme ça chez LVMH), une nouvelle usine Vuitton annoncée après une
première inaugurée avec Trump, il connaît son affaire, on veut dire ses
affaires. Rodolphe Saadé, le PDG de
CMA-CGM aussi.
On se souvient
qu’il était, en mars dernier, dans le bureau Ovale pour remercier le président
qui, lui-même, le remerciait de l’accord qu’ils venaient de conclure :
20 milliards d’investissements aux États-Unis avec la perspective de
10 000 emplois créés. Donald Trump, ce sont les milliardaires qui le
comprennent le mieux.
LE BILLET D’HUMEUR DE FABIEN GAY.
Négocier un accord inégal après une partie de golf. Voilà à quoi est rendue cette Commission européenne dont la présidente Ursula von der Leyen affirmait au début de son premier mandat en 2019 qu’elle serait géopolitique.
Six ans
ont passé et l’errance a constitué la ligne de conduite d’une Union européenne
toujours décalée par rapport aux enjeux et aux réalités de ce monde.
En actant
un accord sur les droits de douane qui fait la part belle au capital
étatsunien, l’Union européenne a acté sa vassalisation. Depuis le 2 avril
dernier, « jour de la victoire » proclamé par Donald Trump, le monde
est sommé de répondre aux injonctions d’un capital étatsunien qui veut imposer
ses conditions économiques. Cette politique commerciale agressive vise à
réaffirmer la prééminence de Washington sur le monde alors que les puissances
économiques émergentes remettent en cause son hégémonie. Elle veut très
concrètement imposer des débouchés intérieurs à l’Oncle Sam et à faire payer sa
politique monétaire.
Alors que
le coup de marteau initial a provoqué des réponses diverses, les nouveaux pôles
d’attractivité économique ne s’en sont pas laissé compter. Les efforts de la
Chine, du Brésil ont été par exemple payants puisque Washington a reculé même
s’il a clairement placé ces deux Etats comme des acteurs hostiles sur le marché
international.
L’Union européenne a d’emblée affirmé une riposte bien
molle et nombre de chefs d’Etat européens dont Georgia Meloni pour
l’Italie, Vitkor Orban pour la Hongrie, soit l’axe d’extrême droite européen,
tentaient de négocier individuellement. Il serait donc facile de ne vilipender
que la seule Commission européenne car les chefs d’Etat ont leur mot à dire. Il
faut dire que ces derniers n’avaient pas une position commune de par la nature
de leurs économies respectives entre des Etats très dépendants de l’exportation
vers les Etats-Unis comme l’Allemagne et d’autres qui mettaient en avant la
dimension davantage politique. Les dirigeants d’extrême droite se félicitent
d’un accord inégal alors qu’il sera terrible pour les industries européennes.
Des économistes annoncent d’ores et déjà une dizaine de milliers d’emplois qui
seront supprimes en France. Voilà le vrai visage de ces nationalistes qui
servent le capital au détriment des travailleurs. Rappelons que ce genre
d’accords inégaux ont été déjà été imposés par les Européens aux Etats
africains ou des Caraïbes. C’est donc l’Europe qui se retrouve dans le mauvais
rôle.
Au final, l’Union européenne va voir ses droits de
douane passés de 2% à 15% sur un certain nombre de marchés. Mais l’essentiel du
« deal » passé entre Von der Leyen et Trump consiste en l’achat
massif par les Européens (pour plus de 700 milliards) d’hydrocarbures (gaz
naturel liquéfié et gaz de schiste). Voilà de quoi financer la politique
d’énergies fossiles de Washington alors que le Vieux Continent se targue d’être
une zone écolo-compatible avec le Green Deal…C’est surtout la confirmation que
les Européens vont alimenter l’autre machine industrielle des Etats-Unis que
constitue le complexe militaire puisque les engagements ont été pris pour
acheter 600 milliards d’équipements.
Il est plus que temps d’arrêter cette mascarade. Les
chefs d’Etat européens doivent prendre leurs responsabilités. Il peuvent
refuser cet accord, dont les termes n’ont toujours pas été dévoilés, en Conseil
européen qui est l’instance décisionnaire. Alors que François Bayrou a qualifié
cet accord de jour sombre, Emmanuel Macron en appelle à « être
craints ». Des formules creuses qui masquent mal le fait que personne ne
veut assumer un affrontement ou même une quelconque voix divergente vis-à-vis
de Washington. Le Parlement doit être saisi à la reprise de la session parlementaire
avec un débat puis un vote. Ce ne peut être que la seule solution pour
clarifier les positions et conférer un mandat clair à l’exécutif.
Quelles que soient les divergences de nature
capitalistes des Européens, il semble que la mise sous parapluie étatsunien fasse
consensus parmi ceux-là même qui appellent au réveil européen. Ils ne
reprennent pas les préconisations du rapport Draghi, qui n’est pourtant pas un
adepte d’un socialisme européen, pour investir massivement dans l’économie de
la recherche et réussir le pari d’une nouvelle industrialisation. L’autonomie,
la souveraineté et l’adaptation au changement climatique sont sacrificiés au
nom d’un occidentalisme mal placé. En se comportant comme tel, les autres
puissances feront à l’Europe ce que Washington vient de faire.
Le reste du monde n’est pourtant pas une jungle et il
reste un espace où les Européens peuvent développer un modèle de justice
sociale, démocratique et à teneur écologique. C’est dès maintenant qu’il faut
réorienter l’argent de la Banque centrale pour développer des fonds
d’investissement à dimension économique, sociale et écologique, prémisses d’un
nouvel âge des services publics. Il est également possible de bâtir des traités
mutuellement avantageux entre les parties, hors des logiques libérales et de
moins disant social et environnemental.
Cette
nouvelle soumission de Bruxelles et des chefs d’Etat démontre que les
capitalistes n’ont que faire des intérêts des peuples. Une refondation des
institutions européens est plus que jamais nécessaire pour bâtir une Europe des
nations et des peuples souverains.
UN PETIT VIEUX DES RUES !
Il est venu sage, réveiller les consciences, fatigué
des fléaux qu’il vivait sans patience. Portant haut et fier ses idées
saugrenues, il semait son limon sans plus de retenue. Il était singulier,
chacun le connaissait, le désir un peu fou, de ces adolescents qui refont le
monde toujours évanescent. Ce n’est qu’un rêve fou, celui d’un sauvageon, un
petit gosse des rues, véritable bourgeon. Aujourd’hui, il est vieux, mais son
cœur est le même, il tourmente sans fin les gens de son emblème. La paix,
l’amour, la vie suivie de l’amitié sont belles devises qu’il doit toutes
initier. Alors, il continue comme avant, pour diffuser encore son propos
captivant. Sortez de vos esprits ces
obscures violences, et agissez avec moi pour avoir plus d’audience. Ce n’est
qu’un rêve pieux, celui d’un sauvageon, un petit vieux des rues qui n’est plus
un bourgeon. Chaque jour son verdict sans appel retentit quand il ne peut
parler, dans ce cas il écrit ; Contre ces ambitieux, en mal de gouvernance qui
avec scandale font sans honte bombance. De ses mots courroucés il fait des
poésies et se bat courageux, contre les amnésies. De ce monde cruel où les
petits se perdent et s’abîment devant la brutalité et la froideur de leurs
exploiteurs. Ce n’est plus un rêve, une douce illusion, un petit vieux des
rues, plein d’imagination.
« Droits de douane : quand la droite et le centre ergotent sur la longueur de la laisse », l’éditorial de Grégory Marin.
Les Européistes en bande désorganisée ? Après
qu’Ursula von der Leyen a conclu d’une poignée de main le « plus
grand deal jamais passé » avec Donald Trump (aux dires de celui-ci),
instaurant une nouvelle taxation sur les produits européens exportés vers les
États-Unis, le camp libéral-centriste français renâcle. Lundi, François Bayrou
a qualifié le jour où cet accord de « soumission » qui
resserre le collier de l’Union européenne de « jour sombre ».
Depuis, la
droite et le centre ergotent sur la longueur de la laisse. Le ministre de
l’Économie, Éric Lombard, fustige un « mauvais accord, mais la moins
mauvaise des solutions ». Celui des Affaires étrangères, Jean-Noël
Barrot, attendait un geste de « crédibilité » de l’UE, dont
l’inefficacité le laisse depuis sans voix. Que vont-ils pouvoir dire aux « filières
économiques impactées par les droits de douane américains » réunies ce
mercredi après-midi à Bercy ?
Pour Donald
Trump, qui s’estimait lésé, il s’agissait de « rééquilibrer »
la balance commerciale entre Europe et États-Unis. Jeu de dupes du président
américain, qui ne regarde sciemment que les échanges de biens,
excédentaires en 2024 de 197,5 milliards d’euros en faveur de l’Europe.
Or il existe « un
autre déséquilibre commercial », note le ministre chargé du Commerce
extérieur, Laurent Saint-Martin : « Celui des services et
notamment des services numériques. » Sur ce point, les États-Unis sont
excédentaires de 148 milliards d’euros. Grâce notamment aux profits
réalisés par les Gamam (Google, Apple, Meta, Amazon, Microsoft) sur le
continent. Comme quand Paris choisit de favoriser Netflix ou Amazon au
détriment de la télévision publique…
Pire. Lorsqu’un
consommateur en Espagne, en France ou en Belgique s’offre, par exemple, une
paire de Nike, la filiale paie un droit d’utilisation de la marque au géant
états-unien. Une manne que toutes les parties font mine d’ignorer et qui compte
pourtant pour un tiers dans la balance commerciale des services. Sans compter
les largesses accordées aux cabinets d’expertise américains, comme McKinsey,
qui font fortune en Europe. En partie grâce aux gouvernements Macron.
« Quand l'Express déclare sa flamme aux ultra-riches », le billet de Maurice Ulrich.
On ne saurait
dire qu’on attendait l’opinion du chroniqueur économique de l’Express, Nicolas
Bouzou, sur le plan Bayrou. Il a pourtant des références. Non seulement il
vibrionne sur les plateaux télé, mais il a participé à des « Jeudis
philo » de Luc Ferry au théâtre, et a soutenu dès le départ la politique
économique d’Emmanuel Macron… Un expert.
Et donc, s’il
estime que le plan Bayrou est « intellectuellement
insatisfaisant », mais que toute autre option serait pire, il salue
sans réserve la proposition, qui a le mérite « de s’attaquer à la
racine de nos déficits », l’insuffisance de « notre capacité collective
à générer des richesses » : la suppression de deux jours fériés
dont le 8 mai, ce qui ne le dérange pas. Voilà une mesure, dit-il, « simple,
courageuse et intelligente ».
Ce qu’il craint
en revanche avec les débats à venir, c’est « la démagogie corporatiste
qui voudrait concentrer l’effort sur ceux de nos concitoyens qui participent le
plus au développement du pays ». En langage Nicolas Bouzou, ça veut
dire « les plus riches ». C’était attendu.
mardi 29 juillet 2025
L’aristocrate bradeuse des intérêts européens. (Patrick Le Hyaric)
Les grands discours martiaux sur « la souveraineté
européenne » ou « l’Europe puissance » ont chuté dans le trou du golf de
Turnberry en Écosse, propriété de 500 hectares du président des États-Unis. Le
président de l’Imperium avait convoqué en ce lieu l’aristocrate présidente de
la Commission européenne, qui s’est empressée de répondre favorablement au
commandement. L’inféodée fut polie et
accepta le cran supplémentaire de la vassalisation. Quel mandat avait-elle du
conseil européen et des Etats-Membres ? En tout cas Trump n’eut aucun effort à
produire pour la convaincre. Depuis le dernier sommet de L’OTAN, les pays
européens ont déjà répondu positivement à sa demande de consacrer au moins 5 %
des richesses aux dépenses d’armement et depuis des mois, la Maison-Blanche
voit dans les gesticulations européennes visant à sanctionner La Russie
l’opportunité de vendre son pétrole et son gaz de schiste.
Récapitulons :
1/Les produits européens entrant aux États-Unis seront
taxé d’au moins 15 % tandis qu’au nom « du marché ouvert » de nos traités
européens, les produits américains pénétreront les pays européens libres de
droits de douane. Ajoutons que l’acier et l’aluminium européens seront taxés à
50 %. Ceci veut dire que ces deux matériaux ne rentreront plus aux États-Unis.
Ajoutons aussi que la dépréciation organisée du dollar ajoute encore à
l’infériorité commerciale européenne.
2/L’Union Européenne s’engage à investir 600 milliards
de dollars -en plus de ce qu’elle fait déjà – aux États-Unis. Autrement dit, ce
que préconisait le rapport Draghi pour l’investissement se fera bien, mais… aux
États-Unis, avec l’argent européen.
3 / A cette somme s’ajoute 750 milliards de dollars
d’achat de « produits énergétiques » Nord-américain. On parle ici d’énergies
fossiles : pétrole ; gaz de schiste et gaz liquéfié. Le réchauffement
climatique est bazardé par-dessus bord des intérêts du capitalisme international
par Mme Van der Leyen.
4/D Trump a affirmé que l'Union européenne s’est
engagé à acheter de « vastes montants » d’armes américaines. Ici, c’est la
fameuse « souveraineté européenne qui devient victime d’un violent coup de club
de golf. Et Bayrou, qui fait semblant de s’offusquer, va continuer à demander
avec son mépris et sa morgue à nos concitoyens de se serrer la ceinture pour
acheter tout ceci. On peut le dire autrement : la super-austérité européenne va
financer la relance de la croissance aux… États-Unis.
Ceux qui au gouvernement défilent sur les plateaux de
télévision pour verser leurs petites larmes de crocodile pourraient être pris
au sérieux s’ils avaient fait voter la semaine dernière au parlement européen
la motion de censure contre l’aristocrate capitularde Van Der Leyen.
Qu’ils aient le courage de réunir sans attendre le
Parlement pour un débat sur ce traité de vassalisation, sanctionné par un vote
donnant mandat à M. macron pour une réunion du conseil européen ! Qu’ils aient
le courage de publier le texte de cet accord et de demander une réunion en
urgence du Parlement et du Conseil européen pour le refuser !
De toutes nos forces et dans l’unité, refusons cette
capitulation !
Patrick Le Hyaric
28 juillet 2025
CONTINUE…
Se fondre dans un moule, se perdre dans la foule, savoir
si on plaît, croire ce que l’on est. Pour chaque heure qui s’écoule, un être de
nouveau s’écroule, écrasé par le poids de la réalité, et la perte de sa
personnalité. Si on veut te formater continue de râler. Si on veut t’en
empêcher, continue d’avancer. Si on veut t’imposer, continue de lutter. Si on
veut te frapper, continue d’avancer. En chaque personne qui résiste, reste une
vérité qui persiste, celle d’un retour aux vraies valeurs, qui aux hypocrites
font déjà peur.
« Droits de douane : face à Trump, les fausses notes de l’UE », l’éditorial de Gaël de Santis.
L’adage
« L’union fait la force » ne s’applique pas à l’Union européenne
(UE). La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a
consenti, dimanche, à un accord avec Donald Trump qui lèse le bloc européen.
Une petite musique sonne faux : unis, les Européens pèseraient davantage.
Faute d’entamer un bras de fer collectif avec Washington, les droits de douane
des exportations des Vingt-Sept vers les États-Unis seront de 15 % quand
le Royaume-Uni, qui a négocié seul, ne s’acquittera que de 10 %.
Un autre
couplet ne convainc plus : premier marché européen, l’UE pourrait user de
sa cohésion pour être une « puissance réglementaire » au
niveau mondial. À rebours des engagements de la lutte contre
le réchauffement climatique, von der Leyen a engagé les Européens dans
l’achat d’hydrocarbures américains. Une part de ces ressources fossiles
provient de sables bitumineux, ultrapolluants et qui ne sont pas exploités en
Europe.
L’UE ne pèse
pas parce qu’elle fait le choix de ne pas peser. Le disque selon lequel le bloc
européen promeut des valeurs humaines et démocratiques est, lui aussi, rayé. Le
15 juillet, faute d’unanimité, les 27 n’ont pas suspendu l’accord
d’association avec Israël, dont le blocus affame la population gazaouie. Il
avait suffi de quelques jours pour sanctionner la Russie après l’annexion de la
Crimée. Ce deux poids deux mesures décrédibilise aux yeux des peuples
du Sud le discours sur le respect du « droit international » si
souvent entonné par l’Europe, mais quand cela l’arrange.
En politique
extérieure comme en politique commerciale, l’Union européenne paie sa
dépendance vis-à-vis des États-Unis. Après cette capitulation sans conditions
aux injonctions de Donald Trump, il faudra bien trouver de nouveaux débouchés
aux entreprises qui exportaient jusqu’alors outre-Atlantique. Deux remèdes à
cela : une véritable coopération avec les pays du Sud peu compatible avec
le campisme occidental de l’UE, et une relance de la consommation intérieure
aujourd’hui contraire à ses politiques austéritaires et libre-échangistes.
« Quand Closer raconte l'arrivée de Jordan Bardella à Saint-Tropez », le billet de Maurice Ulrich.
Les vacances…
Le temps béni de Gala, Voici, Closer. Les stars en maillot, les baisers
dans l’eau, les fausses confidences. Dans Closer, cette semaine, on
retrouve Nabilla, qu’on avait perdue de vue, Leonardo DiCaprio, toujours
amoureux, tant pis pour ses fans, Jeff Bezos, qui vient de se marier à
Venise – on apprend que son yacht mesure
127 mètres –, Kim Kardashian, qui pose en sous-vêtements avec Rihanna et
d’autres stars « qui font dans la dentelle ».
Mais voilà le
scoop, avec la une et quatre pages. L’arrivée sur la plage à Saint-Tropez d’un « gaillard »
au corps « sculpté par des heures de musculation et de boxe »
qui débarque en Zodiac. « Casquette à l’envers façon rappeur, cotonnade
BCBG et bermuda bleu marine »… Alors, « les naïades en bikini
quittent toutes serviettes et parasols pour mitrailler la scène avec leurs
smartphones. Des cris retentissent. “Jordaaaaaan !” Ce n’est donc pas une rock star qui enflamme le
sable, mais le président du Rassemblement national. » Closer
fait de l’information et bénéficie d’ailleurs, comme nombre de journaux, des
aides publiques à la presse.
lundi 28 juillet 2025
MANIPULATION.
Mais qui donc tirent les ficelles de ces pantins qui
gesticulent, le Bon dieu, du haut de son ciel, le diable en enfer majuscule. Qui
leur fait dire tous ces mots. Ces beaux mensonges, ces promesses, sans que se
baisse le rideau de cette misérable pièce. Avec une intrigue minable où les
tricheurs vont l’emporter quand, les pieds rivés dans le sable, les plus
faibles sont condamnés. Pourtant il se trouve toujours quelque servile
spectateur, serviteur zélé de la cour, pour lancer des vi-vas vainqueurs. Je
suis souffleur, on n’entend pas les mots que je veux leur faire dire, le show
sans moi se poursuivra, tout au fond de mon trou j’expire. Et j’aurai essayé en
vain de leur crier ma différence, les dés sont pipés, je le crains, sur le
fléau de la balance. Triompheront les marionnettes faites de rêves, d’illusions
dans les coulisses on s’apprête pour d’autres représentations.
« Reconnaissance de la Palestine : Benyamin Netanyahou sous pression », l’éditorial de Marion d’Allard.
Enfin. Paris
s’engage fermement à reconnaître l’État de
Palestine, en septembre, à New York. Un acte fort. Symbolique, mais considérable, alors que la France est le
premier pays du G7 à franchir ce pas décisif dans la lutte pour
l’autodétermination du peuple palestinien. Emmanuel Macron aura donc trouvé son
« moment utile » après avoir repoussé maintes fois cette option.
Il faut dire
que le président français a le vent dans le dos, poussé par une opinion
publique mondiale ulcérée par la catastrophe humaine et humanitaire à Gaza,
profondément choquée qu’un Benyamin Netanyahou, sous mandat d’arrêt de la Cour
pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité,
jouisse à ce point de mansuétude.
Le premier
ministre israélien le sait. Le monde bascule, la mobilisation contre son
entreprise génocidaire va crescendo. Les corps décharnés des enfants de Gaza
s’affichent désormais en une de la presse internationale, y compris
conservatrice. L’étau se resserre et Netanyahou lâche du lest.
Sous pression,
Tel-Aviv a annoncé samedi une « pause tactique » de ses
opérations militaires dans l’enclave palestinienne, quelques heures par jour et
sur certaines zones seulement, ainsi que la reprise des parachutages d’aide
humanitaire. Dérisoire et dangereux, estiment les ONG, qui réclament la
réouverture des voix terrestres pour acheminer vivres, médicaments et
carburants dans le territoire ravagé.
Ni la
reconnaissance par la France – et par d’autres dans la foulée ? – de
l’État de Palestine, ni les annonces du gouvernement israélien ne changeront la
donne pour les Gazaouis, affamés et meurtris durablement par vingt et un mois
d’une violence inouïe. Paris a gravi la première marche, il en reste beaucoup
d’autres pour mettre un terme au calvaire des Palestiniens à Gaza et en
Cisjordanie occupée. Israël piétine le droit international, son gouvernement
doit être sanctionné, traduit en justice. Emmanuel Macron a mis le pied dans la
porte, gageons qu’il ne la laisse pas se refermer.
« La sieste au travail encouragée par le gouvernement ? Les éditorialistes enragent », le billet de Maurice Ulrich.
La sieste au
travail, et puis quoi encore ? Pourquoi pas des patrons chantant des
berceuses aux salariés ? Dans l’Opinion, de Bernard Arnault, l’éditorialiste Olivier Baccuzat n’en dort plus de « cette
histoire à dormir debout » du ministre chargé de la Santé, Yannick
Neuder, par ailleurs médecin, qui a posé l’idée qu’un temps de sieste au
travail pourrait être bénéfique à celles ou ceux qui en ont besoin.
« Est-ce prioritaire quand des pans entiers de la maison France sont
en lambeaux ? Est-ce ainsi que l’on met en musique la réconciliation avec
le travail que François Bayrou a appelée de ses vœux ? En quoi la sieste
concourt-elle à la production, à une meilleure compétitivité, à une croissance
accrue ? » Le message de
Yannick Neuder, pourtant issu de LR, écrit-il encore, « est d’autant
plus déroutant qu’il flirte avec le droit à la paresse défendu par la députée
écologiste Sandrine Rousseau ». Et en 1880 dans un livre de Paul Lafargue,
gendre de Karl Marx ! Comment avec ça trouver le repos ? On suggère
une petite sieste.
dimanche 27 juillet 2025
« La guerre de classe par le budget », l’éditorial de Fabien Gay.
François Bayrou
a promis du sang et des
larmes au peuple français. De l’année
blanche sur les prestations sociales au gel des salaires des agents de la
fonction publique, en passant par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur
trois partant à la retraite ou encore une nouvelle ponction sur des
collectivités territoriales déjà exsangues, le premier ministre a livré une
copie d’une rare violence. À cela s’ajoutent des reculs sociaux comme la suppression de deux jours
fériés, une nouvelle hausse des franchises
médicales ou des restrictions sur la prise en charge des affections de longue
durée. Ces mesures frappent durement celles et ceux qui peinent déjà à
vivre du fruit de leur travail ou de leur modeste pension de retraite.
Tapant fort sur
le peuple, qui paie déjà les cadeaux fiscaux accordés aux plus riches, Bayrou
se montre bien plus faible face aux puissants, bénéficiaires depuis huit ans
d’une politique de l’offre. Aucun coup de rabot sur les 211 milliards
d’euros d’aides publiques perçues par les grandes entreprises, mais une proposition de débat pour envisager de
nouvelles baisses d’impôt ; rien non plus sur une taxation des
ultra-riches, après l’enterrement de la taxe Zucman au Sénat, mais une vague
promesse de discussion pour un mécanisme de « justice sociale et
fiscale ». Toutes les mesures contre le peuple sont déjà chiffrées,
calibrées et non discutables ; toutes celles qui touchent le capital sont
encore en projet et à inventer.
À la tête d’un
gouvernement illégitime, le premier ministre sait que ce projet de budget est
voué à l’échec.
Alors que la
politique de l’offre a privé l’État de 308 milliards d’euros de recettes
et que 75 % des revenus de l’État proviennent des ménages, dont la TVA
constitue le premier poste, Bayrou a l’audace de dépeindre un pays prétendument
accro à la dépense publique. Quel cynisme ! À la tête d’un gouvernement
illégitime, sans base populaire ni majorité à l’Assemblée nationale, le premier
ministre sait que ce projet de budget est voué à l’échec et risque la censure.
Et cela est nécessaire !
En réalité, ce « moment
de vérité » n’a qu’un objectif : mener une bataille idéologique
pour préparer le terrain à une coalition des droites radicalisées pour
l’après-Macron. Édouard Philippe et surtout Bruno Retailleau, qui soutiennent
le Premier ministre comme la corde soutient le pendu, laissent entendre qu’il
faudrait aller encore plus loin. Si Bayrou chute, comme ils l’espèrent, ils
proposeront eux d’accélérer pendant la campagne présidentielle :
supprimer les 35 heures, introduire une dose de capitalisation dans le
système de retraite, repousser l’âge de départ à 65, voire à 67 ans, ou
encore privatiser le financement du chômage et des arrêts maladie, au détriment
des cotisations sociales.
Le discours
introductif de Bayrou, alarmiste sur le poids de la dette, comparant la France
à la Grèce de 2010 et insistant sur la nécessité d’augmenter le budget
militaire face à l’instabilité géopolitique, vise à ouvrir la fenêtre
d’Overton. Il prépare les esprits au pire, en vue de la prochaine
présidentielle, que la droite voudrait voir se jouer sur des enjeux
identitaires, sur l’immigration et un débat budgétaire favorisant le capital au
détriment des forces du travail et de l’environnement.
Ce discours
trouve un écho, puisqu’une courte majorité de Françaises et de Français admet
qu’il faudrait « faire des efforts », tout en reconnaissant
l’injustice de ce plan. Face à cela, les syndicats se
mobilisent pour une contre-offensive lors d’une rentrée rouge de la colère sociale. La gauche, dans son
ensemble, doit répondre par l’unité, en proposant un contre-budget socialement
juste, écologiquement responsable et fiscalement équitable.
samedi 26 juillet 2025
J’AI VOULU VOIR LE MONDE…
J’ai voulu voir le
monde, ses paysages et ses forêts, et cueillir à la ronde des fleurs pour en
faire un bouquet. Mais j’ai vu un visage maigre et défait. Mais j’ai vu des
millions d’hommes qui mouraient. J’ai voulu voir le monde, ses paysages et ses
forêts, aller à la source profonde pour me désaltérer. Mais j’ai vu un homme
noir qui sanglotait. Mais j’ai vu des millions d’enfants qui criaient. J’ai
voulu voir le monde, ses paysages et ses forêts. Je n’ai vu que des hommes dont
le visage était défait. J’ai senti mille regards qui me voyaient. J’ai senti
qu’on ne doit pas se défiler. Voyez…oh voyez !
vendredi 25 juillet 2025
LES ENFANTS DU SOLEIL.
Ils
ont d’ardents et beaux visages et le rire pour seul bagage, ce sont les enfants
du soleil. Ils ont grandi sur le rivage où l’amour est resté sauvage et laisse
au cœur un goût de sel. Pieds nus, sautant dans les ruelles, sifflotant une
ritournelle qui rebondit au gré du vent, voltige en l’air et vagabonde, et puis
retombe sur le monde, dans le cœur triste des amants. Ils ont d’ardents et doux
visages et le rire pour seul bagage, ce sont les enfants du soleil ils ont grandi
sur le rivage où l’amour est resté sauvage et laisse au cœur un goût de sel. Leurs
mains menues se font cruelles, elles savent punir une belle puis retrouver
leurs jeux d’enfants. Elles cherchent dans l’or de la poussière, des palais
pour leurs amours brèves, des rires pour leur cœur d’enfants. Ils ont d’ardents
et doux visages et le rire pour seul bagage. Ce sont les enfants du soleil.
« Giorgia Meloni en Une du Point : le fascisme oui, mais avec le sourire », le billet de Maurice Ulrich.
Mille ans,
c’est beaucoup. Mille jours, ce n’est déjà pas si mal, et ça vaut à Giorgia Meloni, la
présidente du Conseil des ministres italien, quelques titres dans la presse et, dans le Point, la une et plus
de 16 pages, pour « celle qui s’impose comme une star politique
familière du gratin mondial ».
Avec photos. La
souriante jeune femme assurant que tout ce qu’avait fait Mussolini, il l’avait
fait « pour l’Italie ». Quelques années plus tard, la même
tout sourires aux côtés de Silvio Berlusconi, plus récemment avec Elon Musk,
avec Javier Milei, le président argentin à la tronçonneuse, pour l’investiture
de Donald Trump et, bien sûr, avec ce dernier qui, nous dit-on, ne tarit pas
d’éloges sur elle. Ça va de soi.
Ses partisans
sont à la tête des médias et des institutions culturelles avec le projet de
valoriser les racines chrétiennes de la nation, ils remettent en question la
charte des Nations unies de 1945 garantissant les libertés individuelles et
collectives, ouvrent les portes des hôpitaux aux associations anti-IVG… « Une
femme fantastique », dit Trump.
« Prostitution des mineurs : regarder le fléau en face », l’éditorial de Cédric Clérin.
Le chiffre est
glaçant. Entre 10 000 et 20 000 jeunes filles seraient en
situation d’exploitation sexuelle en France en 2025. Nous parlons ici d’adolescentes âgées de 15 ans,
parfois 13, parfois plus jeunes encore. Elles sont repérées,
amadouées ou contraintes, souvent séquestrées, en tout cas emmurer dans
des situations dramatiques.
Tragique
ironie, nombre d’entre elles sont « recrutées » dans les foyers de l’aide sociale à
l’enfance (ASE). Un dispositif censé protéger les enfants, qui sert
de vivier à des malfrats sans scrupule, à des voleurs d’enfance, des briseurs
d’insouciance.
C’est dans les
failles d’une société malade que peuvent s’insinuer ces réseaux mortifères.
Avant le basculement, il y a des carences familiales, des insuffisances
éducatives, et, presque toujours, des violences sexuelles préexistantes.
Les multiples
causes de cette jeunesse naufragée appelleraient des réponses multimodales,
nous en sommes loin. « Il faut lever le tabou de la prostitution des
mineurs », disait l’an dernier la ministre Sarah El Haïry,
aujourd’hui haute-commissaire à l’Enfance.
Depuis, le
ministère de plein exercice a disparu en même temps que les paroles d’alertes
ministérielles participant à invisibiliser le phénomène. C’est pourtant la si
prolixe Aurore Bergé qui a désormais la charge du dossier…
Depuis le plan
gouvernemental de 2021, le nombre de victimes n’a cessé
d’augmenter et les structures d’accueil annoncées se déploient au
compte-goutte. Les moyens qui étaient censés être alloués
directement à la lutte contre la prostitution ont été annulés et ceux consacrés
à celle contre les violences sexistes et sexuelles couvrent entre 5 et 10 %
des besoins évalués.
Les incessantes
mesures d’austérité qui frappent l’éducation nationale, l’ASE et les
départements qui les financent rendent toute politique globale impossible.
Heureusement, des associations se battent courageusement, mais, là aussi,
l’assèchement des tissus de terrain est dramatique pour la lutte que le
gouvernement dit mener. Si l’on en reste là, le fléau de l’exploitation
sexuelle des mineurs a encore de sales jours devant lui.
jeudi 24 juillet 2025
SEIZE ANS, L’ÂGE DE TOUT RÊVE
Seize ans à peine…l’âge de tout rêve, de tout espoir. Dans sa chambre, elle bâtit un monde le soir où
les gens s’aimeraient et auraient tous les droits, où des enfants ne mourraient
plus de faim, de froid. Elle ne peut pas comprendre le règne de l’argent. la violence, les guerres, la faim et le sang qui coule trop souvent bien inutilement au nom
de quelques idées, toujours bêtement. La
vie est difficile, elle veut tout changer. Elle croit en l’avenir, il suffit de
crier ! Elle descend dans la rue avec
son poing levé, son visage épanoui et toutes ses idées. Elle proteste, elle manifeste, fait la
révolution Elle croit détenir en elle tant de solutions. Pourtant le soir elle rentrera à la maison, fatiguée
mais ravie, sûre d’avoir raison. Nous
avons eu seize ans aussi, nous avons fait tant de rêves… Et puis la vie nous
prend, faut-il faire la trêve ? Entrer
dans le système, renoncer au bien-être et à l’amour ? Non, les rêves de bonheur…on les garde pour
toujours.
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