mardi 8 juillet 2025

« Inondations au Texas : la stratégie meurtrière de Donald Trump », l’éditorial de Marion d’Allard



En quelques secondes à peine, la rivière Guadalupe est sortie de son lit. Une montée des eaux ravageuse, soudaine, dévastatrice. Le bilan hélas très provisoire fait état de 80 morts et plus de 40 portés disparus dont une dizaine de fillettes, piégées dans leur camp de vacances.

Qui aurait pu prévoir ? Les climatologues d’abord, qui documentent depuis des décennies les effets prévisibles du réchauffement, la multiplication des événements extrêmes, en nombre et en intensité. Les services météorologiques, ensuite, scruteurs de ciel, lanceurs d’alerte, premier maillon d’une chaîne indispensable à la bonne coordination des opérations de secours. Encore faut-il savoir écouter. Encore faut-il vouloir comprendre.

Cette ligne de vie pour tous les sinistrés a été brisée, bien avant que les pluies diluviennes ne s’abattent sur le sud des États-Unis, sous les coups de boutoir d’une administration Trump obsédée de la coupe budgétaire. Climatosceptique pathétique, zélateur de l’anti-sciences, le locataire de la Maison-Blanche, pour qui le réchauffement climatique est « un canular », a méthodiquement démantelé les agences fédérales chargées de l’étude du climat et des prévisions météo.

La prestigieuse Noaa, agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, a ainsi vu 12 000 de ses salariés, remerciés par courrier, en février dernier. Du national au local, partout, Trump a taillé dans les effectifs et les moyens. Comment s’étonner, dès lors, que ce week-end au Texas, la panique l’ait disputé à la désorganisation. Les morts se comptent par dizaines et Trump persévère. Il « ne croit pas » que ces baisses d’effectifs aient un quelconque rapport avec l’ampleur du bilan.

Les pieds dans la boue et le cœur dans l’angoisse, autour de la rivière Guadalupe, les secouristes poursuivent leurs recherches. La pluie est à nouveau annoncée pour les prochaines heures. Le président états-unien prévoit de se rendre « probablement » sur place. Sa responsabilité est immense. La catastrophe qui frappe le Texas et le fruit de sa double perniciosité : mener tambour battant une politique climaticide en détruisant scrupuleusement les agences sentinelles du risque climatique. Notre maison brûle et Trump joue du baril.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

COMPAGNONS !

Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire...