mercredi 9 avril 2025

« Trump ou la contre-révolution impériale », l’éditorial de Cathy Dos Santos dans l’Humanité.



Les mini-krachs boursiers consécutifs aux droits de douane punitifs de Donald Trump ne sont peut-être que les signes avant-coureurs d’une déflagration majeure. Avec ses surtaxes décrétées de manière unilatérale, le locataire de la Maison-Blanche précipite une crise latente, dopée par la financiarisation à outrance de l’économie.

La Chine, cible privilégiée des « tariffs » pour l’empêcher d’accéder au rang de première puissance mondiale, annonce qu’elle rendra coup pour coup. D’autres pays s’engouffrent dans une vaine négociation bilatérale dont ils sortiront perdants. Trump est résolu à sauver le soldat finance. La surenchère face au nationalisme protectionniste de Washington serait une réponse désastreuse.

L’heure n’est pas à la naïveté. Mais elle n’est pas non plus à recycler les vieilles recettes qui plombent l’activité, comme le préconisent les libéraux. C’est d’ailleurs le dilemme auquel est confrontée l’Union européenne, après avoir misé durant des décennies sur un libre-échange concurrentiel et prédateur. Ses architectes l’ont réduite à un immense marché au détriment de l’idée même d’un espace commun où primerait le développement humain.

La Commission européenne au pouvoir exorbitant a eu pour seules boussoles la rentabilité et la solvabilité. Le libre-échangisme, hier encore vendu comme le stade suprême de la « mondialisation heureuse », est aux abois. Y voir l’antidote au capitalisme libertarien de Trump serait également une impasse et les conséquences sociales gravissimes.

Rien n’est écrit d’avance, et encore moins le scénario de la contre-révolution impériale que veut imposer Donald Trump. Un sursaut est possible, à la condition de changer le logiciel qui régit le commerce mondial. Au même titre que les nations ont su s’accorder en 1948 dans le cadre de l’ONU, en édictant la charte de La Havane fondée sur une coopération mutuelle et attentive des États (que Washington a eu tôt fait d’enterrer), l’urgence sociale, économique et climatique pousse à la création d’un nouvel ordre mondial respectueux des pays. L’interdépendance économique peut être autre chose que la guerre totale et climaticide de Trump, l’asservissement et la vassalisation.

 

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