Persona non grata. Le terme est lâché et il est lourd de sens. En
décrétant, ce mercredi 2 octobre, l’interdiction faite au
secrétaire général de l’ONU d’entrer sur le territoire israélien,
Tel-Aviv vient de mettre une gifle au visage des Nations unies, et, par
ricochet, d’envoyer un avertissement retentissant à toutes les chancelleries du
monde.
Benyamin Netanyahou et ses lieutenants d’extrême droite, tout parés de la
morgue de ceux qui se croient surpuissants, viennent de franchir un
nouveau cap dans l’outrage. « Quiconque est incapable de condamner
sans ambiguïté l’attaque ignoble de l’Iran contre Israël (…) ne mérite pas de
fouler le sol israélien », a justifié le ministre des Affaires
étrangères Israël Katz, qualifiant sans ciller Antonio Guterres de « tache
sur l’histoire des Nations unies ».
Depuis des mois, le secrétaire général de l’ONU est dans le viseur de
Tel-Aviv. Ses multiples appels aux cessez-le-feu sont systématiquement demeurés
lettre morte. « Il faut à tout prix éviter une guerre totale au
Liban, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban doivent être
respectées », déclarait encore récemment Antonio Guterres. L’ONU,
dans cette guerre, a enterré plus de 220 membres de son personnel. Du
jamais-vu. Benyamin Netanyahou a entraîné son pays et son peuple dans un
conflit sans fin, au mépris du droit de la guerre, des conventions
internationales et des résolutions onusiennes. Et l’insulte, désormais, tient
lieu de ligne diplomatique. Jusqu’à quand ce gouvernement restera-t-il
impuni ? La guerre régionale dans laquelle Benyamin Netanyahou – et son
allié états-unien – fait sombrer le Moyen-Orient menace la stabilité du monde.
Le concert des nations doit accorder ses violons, imposer des sanctions
économiques et diplomatiques, décréter un embargo sur les livraisons d’armes.
Il en va de la paix, de l’avenir de la région, il en va, surtout, de la
sécurité du peuple israélien que la puissance technologique et militaire de son
État ne saura indéfiniment protéger. Certes, l’ONU et ses institutions doivent
être réformées. Mais la voix des Nations unies et de ceux qui l’incarnent ne
doit s’éteindre sous aucun prétexte.
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