jeudi 3 octobre 2024

« Le refus de la paix », l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.



Alors que s’achève Roch Hachana 5785, quel sera l’avenir pour le peuple israélien marqué dans sa chair par l’horreur des attaques terroristes du 7 octobre 2023 ? Benyamin Netanyahou en a donné une idée assez claire : la guerre, la guerre et encore la guerre. À la tribune des Nations unies, le premier ministre israélien a raconté une histoire.

Celle d’un « Israël qui recherche la paix », confronté à des ennemis cruels qui veulent le détruire. Il a brandi des cartes pour montrer comment Israël serait encerclé par ceux qui veulent sa destruction, et justifier ainsi la guerre comme la seule option.

La vérité, c’est que Netanyahou ne veut pas la paix et qu’il ne l’a jamais voulue. Souvenons-nous que c’est pour éviter toute négociation avec l’Autorité palestinienne sur l’avenir des territoires occupés qu’il a délibérément financé et renforcé le Hamas. Netanyahou n’est intéressé ni par la paix ni par la sécurité d’Israël.

Au point qu’il ignore ceux qui en parlent. Lors d’une conférence de presse à l’issue de l’Assemblée générale des Nations unies, Ayman Safadi, le ministre jordanien des Affaires étrangères, a rappelé la réalité : « Nous sommes ici – membres du comité arabo-musulman, mandatés par 57 pays arabes et musulmans – et je peux vous dire sans équivoque que nous sommes tous prêts à garantir la sécurité d’Israël dans le contexte où Israël mettrait fin à l’occupation et permettrait l’émergence d’un État palestinien. » Aucune réaction des autorités Israéliennes.

Certes, pour la Jordanie et d’autres pays arabes, dont l’Arabie saoudite, l’un des enjeux est de contrecarrer l’Iran chiite. Mais, même ces pays considèrent que, sans cessez-le-feu à Gaza, sans perspective d’une solution à deux États, rien n’est possible.

Aujourd’hui, Israël fait la guerre, bombarde et tue sur deux fronts principaux, Gaza et le Liban, et trois fronts secondaires, la Cisjordanie, les Houthis au Yémen et l’Iran. Qui peut croire, dans ces conditions, que les Israéliens sont plus en sécurité ? À court terme, la confrontation engagée avec l’Iran est lourde d’incalculables implications. À long terme, les haines menacent de s’accumuler pour des générations. Netanyahou ne veut ni la paix ni la sécurité. Il veut un Grand Israël, d’où seraient chassés les Arabes.

 

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