samedi 21 septembre 2024

Rosaces du château de Romainville restaurées !

 


Monsieur le Maire,

Mesdames, messieurs les élu-e-s

Mesdames, messieurs,

Cher-e-s ami-e-s,

En ce début des journées du patrimoine, quel plus beau symbole, que le dévoilement de ces rosaces restaurées. Elles nous renvoient à une histoire lointaine de notre Romainville, son village et son château, des « Ségur aux Gauvain », des premières maisons de la rue de la Montagne aux maisons des carriers », « de l’extraction du gypse aux fours à chaux », « des déjeuners de chasse aux champs et aux vergers ». Merci monsieur le Maire, de cette heureuse initiative et de me permettre de m’exprimer à cette occasion. Pour ma part j’y vois comme un signe à toutes celles et tous ceux qui durant tant d’années ont agi au sein de l’association pour la sauvegarde du château. Si nous pouvons aujourd’hui nous retrouver pour cet agréable moment, c’est parce que des femmes et des hommes, attachés à l’histoire et au patrimoine de notre ville ont donné tant de leur temps, pour sauvegarder, sinon le château, du moins certains biens et ouvrages de notre patrimoine historique et culturel qu’il abritait. C’est le cas de ces deux rosaces, aujourd’hui restaurées. 

Il est utile de rappeler ici, qu’en 1998, l’association financera la dépose des tapisseries et de la belle marqueterie se trouvant dans le château. Je ne peux évoquer l’aventure du château et de son association sans avoir une pensée particulière pour Monique, mon épouse qui en fut la présidente pendant 17 ans. Mais également pour Guy Auzolles, adjoint au maire, qui en sera l’un des principaux animateurs, et qui par ses écrits sait nous ramener sur les traces de notre riche passé. 

Après l’acquisition du château par la ville, en 1988, en décembre 1989, 14 membres fondateurs créaient l’association. En janvier 1990, elle était née. La restauration des vestiges du château des Ségur, qui avait subi les épreuves du temps, ne pouvait s’imaginer sans la participation, sans le soutien des Romainvillois. C’est le rôle que s’assignera l’association pour la  sauvegarde du château de Romainville, qui comptera plus de 300 adhérents, toujours prêts à répondre présents lorsqu’ils étaient sollicités pour appuyer une démarche, comme pour participer aux nombreuses initiatives de l’association : expositions, conférences, concerts, visites du patrimoine de la région. 

En sauvegardant ce château, l’association souhaitait aussi transmettre à nos enfants ces pages d’histoire locale. Je me souviens de cette magnifique brochure réalisée, en 1994, par plusieurs dizaines d’élèves, fiers de voir figurer leur nom sur la couverture et qui était l’aboutissement d’un travail de recherche qui les avait passionnés. 

Après bien des déconvenues, les adhérents allaient reprendre espoir, lorsqu’en 1998, Anne Bossoutrot, architecte du patrimoine, présentait un magnifique projet de réhabilitation : le bâtiment allait retrouver sa façade, son étonnant toit à la « Mansart », ses hautes cheminées et dans le même temps, devenir un lieu de rencontre, de culture. Hélas, ailleurs, d’autres avaient choisi pour lui, une autre destinée. 

Je vous livre ici cette tirade de Guy Auzolles, écrite en 2012 : « Aujourd’hui le château est en péril. Il a subi les outrages du temps et fut victime d’une certaine indifférence…. L’église et la mairie risquent bien, un jour prochain, de perdre leur vénérable voisin. » Cette vieille bâtisse, comme certains aimaient nommer le château ; cette vieille bâtisse qui n’en finit pas de cacher misère ; « cette vieille bâtisse » semble aujourd’hui nous dire « Je suis la mémoire de votre cité ! Réhabilitez moi ! Reconstruisez-moi ! Prenez une décision à mon sujet ! » Il ne m’appartient pas de commenter, en cet instant, les méandres de l’épopée d’un château, avec ses atermoiements, ses hésitations, ses tâtonnements, ses lenteurs, ses retards, ses ajournements, et ses remises en cause. La pièce maîtresse du patrimoine de notre ville, le château des « Ségur », est parvenue, en 2014, à la fin de son histoire. L’annonce en a été faite discrètement, sous la forme d’une petite ligne perdue au milieu d’un appel d’offres pour « la maîtrise d’œuvre relative à la démolition de  pavillons et… d’un château. 

On peut regretter que les vestiges de ce château n’aient pu être protégés et transmis aux générations futures, mais une fois cette page tournée, inexorablement, il reste ici un site remarquable, chargé d’histoire, qui ne demande qu’à être mis en valeur. Car il nous reste bien des choses pour évoquer le XVIIIème siècle, une époque déjà si lointaine. 

Au-delà des noms des personnages de ce siècle, il nous reste l’essentiel, le cœur de l’ancien bourg. Ces anciennes voies qui conduisent au château et à l’église, ces rues empruntées jadis par les paysans, ces maisons de cultivateurs, avec leur cour pavée, le puits, le jardin clos, des murs. Un patrimoine qu’il faut protéger, conserver et faire revivre. Merci à l’Association pour la sauvegarde du village de Romainville d’y contribuer activement. 

Les flammes d’un incendie, une nuit d’août 2010, comme la vieille bâtisse qui s’effondre sous les coups d’une pelleteuse un 13 avril 2017 n’entament en rien la détermination de ces femmes, de ces hommes ardent-e-s défenseur-e-s de notre patrimoine. 

D’une certaine manière, la restauration de ces deux rosaces sont comme un hommage à Monique et à Guy, qui ont pu compter sur leurs ami-e-s romainvillois-e-s. Notre jardinier Raymond Mondet, qui n’avait cessé d’ensemencer « ses terres » du château, Raymond Ruineau, Marcelin Kettenback, Paule Dupuis, Zoé Barboff… et tant d’autres. 

Même si elles, ils, n’ont pu atteindre le but qui les réunissait, elles, ils, ont mis à l’ordre du jour le respect du patrimoine de notre ville. Aujourd’hui, je me permets d’exprimer un souhait : « Que la restauration de ces rosaces leur soit dédiée ». Je vous remercie pour votre attention.

 

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