La prouesse technologique prime-t-elle sur le droit international ? La
question pourrait se poser au regard des réactions qui ont accompagné la double
vague d’attaques menées au Liban les 17 et 18 septembre, faisant plus
d’une trentaine de morts et près de 3 500 blessés. « Digne
de Misson impossible », « On se croirait dans
un James Bond »…
Ce type de commentaires, à la légèreté insupportable, s’est multiplié dans
les médias face aux explosions simultanées de bipeurs et autres talkies-walkies
censés être entre les mains des miliciens chiites du Hezbollah. Comme si
l’inventivité des services secrets israéliens – qui ne démentent pas en être
les auteurs – reléguait au second plan la nature profonde de ces actes et les
conséquences dramatiques qu’ils risquent d’engendrer.
Car il faut appeler les choses par leur nom. Ces tentatives d’assassinat en
cascade, opérées directement sur le sol libanais, au milieu de civils, dans la
rue ou les magasins, sans aucune garantie que l’explosion atteigne le
propriétaire du dispositif, relèvent du terrorisme que, précisément, Israël
prétend combattre.
Une violation du droit international et du droit humanitaire, comme l’a
rappelé Völker Turk, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Dans la
droite ligne des massacres en cours à Gaza, où l’armée israélienne, sous
couvert de lutte contre le Hamas, frappe indistinctement militaires et
populations civiles. Le responsable onusien assure que les auteurs de ces
opérations « devront rendre des comptes ». Mais, pour le
moment, la justice internationale reste sur la touche, en l’absence de
pressions suffisantes, notamment des États-Unis.
Cette inertie est funeste alors que la situation n’a jamais été aussi
proche de l’embrasement. Les attaques au Liban suggèrent une évidence : la
volonté de Benyamin Netanyahou d’ouvrir un autre front après avoir dévasté
l’enclave palestinienne.
Contesté dans son pays, le leader d’extrême droite, qui va nommer un
nouveau ministre de la Défense plus belliqueux encore, rêve d’une nouvelle
guerre pour rester au pouvoir. Et cette ultime provocation a tout de
l’étincelle. Face à la folie guerrière, il est du devoir de toutes les
puissances de sortir de leur léthargie diplomatique afin d’éviter une escalade
incontrôlable et destructrice.
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