lundi 30 septembre 2024

« Funeste entreprise », l’éditorial de Marion d’Allard dans l’Humanité.



Et après ? Et maintenant ? L’intensification des bombardements israéliens au Liban, l’explosion des bipeurs du Hezbollah, l’éventualité d’une opération terrestre au pays du Cèdre, le tout sur fond de poursuite des massacres dans la bande de Gaza, avaient déjà signé, ces derniers jours, l’entrée dans une autre phase de la guerre.

Un point de bascule. Mais l’assassinat, en plein cœur de Beyrouth, du chef de l’organisation chiite, enseveli sous les décombres de son quartier général, vient de précipiter le Moyen-Orient dans l’inconnu. Benyamin Netanyahou a joué la carte de la déstabilisation régionale, pris le risque de l’embrasement général.

Le premier ministre israélien le sait. Éliminer Nasrallah, c’est pousser l’Iran dans ses derniers retranchements, forcer le régime des mollahs à riposter d’une manière ou d’une autre pour provoquer, in fine, l’entrée en guerre des États-Unis et la confrontation directe avec l’Iran.

Benyamin Netanyahou est l’homme par lequel advient le vacillement du monde. Et rien ni personne ne semble décidé à barrer la route de sa funeste entreprise. Le temps des discours vains est révolu. Joe Biden doit prendre ses responsabilités en stoppant les livraisons d’armes, avec, pour effet, un cessez-le-feu immédiat. Israël n’est pas au-dessus du droit et de la justice internationale.

Non, la mort de dizaines de milliers de civils en Palestine et au Liban ne garantira jamais la sécurité du peuple israélien. Non, l’entrée dans une guerre totale avec l’Iran ne ramènera pas les otages retenus dans la bande de Gaza. Depuis les attaques meurtrières perpétrées par le Hamas le 7 octobre dernier, Benyamin Netanyahou et ses alliés obéissent à la pire des stratégies : celle d’une vengeance aveugle, disproportionnée, propre à créer des mécaniques génocidaires désormais largement documentées. Aujourd’hui contre les Libanais comme il y a un an contre les Gazaouis, la même rhétorique, les mêmes arguments sont employés par le même Benyamin Netanyahou. Et après ? Et maintenant ?

 

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