Ballons d’essai ? Indiscrétions de palais ? Il y a décidément
quelque chose de pourri au royaume de la Macronie. Pendant que les partis
s’apprêtent à être officiellement consultés vendredi par le président de la
République en vue de la constitution d’un gouvernement, des scénarios
parallèles s’échafaudent en coulisses à base de noms de potentiels
candidats pour Matignon.
Comme dans une foire du trône (au sens propre), le manège des préférés de
Macron tourne sans trêve sous les yeux ébahis des citoyens : Xavier
Bertrand ; Karim Bouamrane ; Valérie Pécresse ; Michel
Barnier ; Bernard Cazeneuve ; puis à nouveau Xavier
Bertrand, etc.
Le point commun de ces favoris : aucun ne correspond au résultat sorti des urnes des dernières
législatives. D’ailleurs,
et de manière symptomatique, le nom de la candidate proposée par le
Nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets, ne figure pas dans ce casting aux
allures de sauve-qui-peut. Xavier Bertrand ? Le président de la région
Hauts-de-France, ancien ministre chiraco-sarkozyste, est un cacique de la
droite, dont il épouse les convictions et le projet.
Valérie Pécresse ? Ses ambitions ont du mal à décoller au-delà de
la région Île-de-France, qu’elle préside avec poigne. Sur le plan national, sa
candidature pour LR à la dernière présidentielle a essuyé un échec
retentissant. Michel Barnier ? Les Français n’ont pas voté pour être
gouvernés par un ex-commissaire eurolibéral.
Mais le clou de ce manège infernal est le duo dont le « parfum » (sic)
rappelle, paraît-il, celui de la « cohabitation » :
ces visages censés incarner la gauche Macron-compatible – le maire PS de
Saint-Ouen Karim Bouamrane et l’ex-premier ministre ex-socialiste Bernard
Cazeneuve – à la place de la cohabitation – la vraie, aux
orientations opposées à celles de la Macronie – que Lucie Castets,
pour le NFP, appelle de ses vœux.
Tout cela n’est pas sérieux. Le seul juge de paix est le suffrage
universel : il n’y a pas d’autre choix démocratique, pour commencer, que
celui proposé par le NFP pour Matignon. C’est à partir de ce point de départ
que doit se construire une majorité. Le reste relève de la farce.
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