jeudi 22 août 2024

« Foire du trône », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité.



Ballons d’essai ? Indiscrétions de palais ? Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de la Macronie. Pendant que les partis s’apprêtent à être officiellement consultés vendredi par le président de la République en vue de la constitution d’un gouvernement, des scénarios parallèles s’échafaudent en coulisses à base de noms de potentiels candidats pour Matignon.

Comme dans une foire du trône (au sens propre), le manège des préférés de Macron tourne sans trêve sous les yeux ébahis des citoyens : Xavier Bertrand ; Karim Bouamrane ; Valérie Pécresse ; Michel Barnier ; Bernard Cazeneuve ; puis à nouveau Xavier Bertrand, etc.

Le point commun de ces favoris : aucun ne correspond au résultat sorti des urnes des dernières législatives. D’ailleurs, et de manière symptomatique, le nom de la candidate proposée par le Nouveau Front populaire (NFP), Lucie Castets, ne figure pas dans ce casting aux allures de sauve-qui-peut. Xavier Bertrand ? Le président de la région Hauts-de-France, ancien ministre chiraco-sarkozyste, est un cacique de la droite, dont il épouse les convictions et le projet.

Valérie Pécresse ? Ses ambitions ont du mal à décoller au-delà de la région Île-de-France, qu’elle préside avec poigne. Sur le plan national, sa candidature pour LR à la dernière présidentielle a essuyé un échec retentissant. Michel Barnier ? Les Français n’ont pas voté pour être gouvernés par un ex-commissaire eurolibéral.

Mais le clou de ce manège infernal est le duo dont le « parfum » (sic) rappelle, paraît-il, celui de la « cohabitation » : ces visages censés incarner la gauche Macron-compatible – le maire PS de Saint-Ouen Karim Bouamrane et l’ex-premier ministre ex-socialiste Bernard Cazeneuve – à la place de la cohabitation – la vraie, aux orientations opposées à celles de la Macronie – que Lucie Castets, pour le NFP, appelle de ses vœux.

Tout cela n’est pas sérieux. Le seul juge de paix est le suffrage universel : il n’y a pas d’autre choix démocratique, pour commencer, que celui proposé par le NFP pour Matignon. C’est à partir de ce point de départ que doit se construire une majorité. Le reste relève de la farce.

 

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