mardi 30 juillet 2024

« Pas de trêve pour le climat », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité.



Comment vivre ou plus précisément survivre par plus de cinquante degrés ? La question se pose aujourd’hui pour des centaines de millions d’êtres humains sur la planète. Comment faire face à des incendies gigantesques et de plus en plus fréquents, face à des sécheresses dramatiques ? Comment parer à des inondations comme celles qui, cet hiver, ici même, en France, ont bouleversé la vie de centaines de familles, etc. Notre terre, ce miracle dans l’Univers, est en danger. Il y a quelque chose de vertigineux et de tragique à imaginer qu’avec ses fleuves, ses montagnes enneigées, ses forêts, elle puisse devenir inhabitable.

Il y a ceux, Trump et les siens, chez nous le Rassemblement national, qui sont dans le déni, par stupidité ou cynisme. Il y a ceux qui savent et qui ne font rien. Nous allons à la catastrophe. Si nous ne stoppons pas dans les décennies à venir le réchauffement dû aux émissions de gaz à effet de serre, il n’y aura pas de retour en arrière possible.

Nous, sans doute, mais nous précisément, ne sommes pas tous égaux devant cette perspective. Les 1 % les plus riches représentent 15 % des émissions, les 50 % les plus pauvres 7 %. Taxer les super-riches, comme il en a été question il y a quelques jours au G20 à Rio sous l’impulsion du président Lula, n’est pas qu’une question de justice, c’est une nécessité, y compris pour financer la lutte contre le réchauffement.

Après des mois de temps capricieux, c’est un euphémisme, nous entrons dans une période qu’on souhaite courte, de canicule. Il fera chaud pour tout le monde mais pas de la même manière. C’est avéré mais c’était évident. En plus des personnes à risques en raison de l’âge, de la santé, du secteur de travail, les personnes les plus défavorisées, vivant dans des logements exigus, ayant un accès limité aux soins, sont plus vulnérables. La canicule exacerbe les inégalités sociales et là, il ne s’agit pas des décennies à venir, ni des décisions, que l’on espère, du G20, mais des politiques publiques d’ici et maintenant. Il paraît que c’est la trêve. Pas pour le climat.

 

 

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