Choix numéro 1 : la rentabilité à court terme. Choix
numéro 2 : la responsabilité à long terme. Entre les deux options, de
nombreuses grandes banques continuent de privilégier éhontément la première.
Voilà la déplorable conclusion que l’on peut tirer de la quinzième édition du
Banking on Climate Chaos, publiée ce lundi.
Cette étude, menée par une dizaine d’ONG, passe au crible les
investissements financiers des principaux établissements. Elle révèle qu’en
France, entre 2021 et 2023, quatre d’entre eux (BNP Paribas, Crédit agricole,
Société générale et BPCE) ont consacré la bagatelle de 68,2 milliards de
dollars à soutenir des projets visant l’expansion des combustibles fossiles. Au
final, depuis l’accord de Paris fin 2015, les 60 plus grandes banques mondiales
ont fléché 7 105 milliards de dollars vers les secteurs du charbon,
du pétrole et du gaz, pourtant directement responsables du réchauffement
planétaire.
Leur stratégie est désormais rodée. Face à l’urgence climatique, ces
« banques sales » font preuve d’une duplicité criminelle. D’un côté,
elles multiplient les communications verdoyantes sur l’arrêt des financements
directs de champs pétroliers et terminaux gaziers. Mais, de l’autre, elles
maintiennent le soutien aux entreprises qui les développent. En clair :
fini l’aide au projet, mais pas à celui qui le mène !
Fin 2022, le Crédit agricole jurait ainsi qu’il ne mettrait plus les doigts
dans des chantiers d’extraction de pétrole. Bravo ! Sauf que, cette année-là,
parmi les fonds octroyés aux entreprises du secteur fossile, 97,5 %
n’étaient pas concernés par cette promesse. Idem pour BNP Paribas et la Société
générale. Elles n’apportent plus leur concours direct aux projets gaziers du
Mozambique ou en baie de Mourmansk. Mais rien ne les empêche de financer
TotalEnergies, l’entreprise qui développe ces deux « bombes
carbone ».
Ce cynisme sonnant et trébuchant permet aux multinationales de continuer à
mener leurs affaires comme elles l’entendent. Et retarde l’indispensable
transition écologique alors même que les conséquences du réchauffement se font
de plus en plus prégnantes. Depuis le début de l’année, les températures
extrêmes ont fait 61 morts en Thaïlande. Le Brésil, lui, vit actuellement des
inondations historiques. Face à ces drames, il est impératif de mettre fin à
l’irresponsabilité climatique de ces banques.
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