Le risque d’un conflit régional n’est pas une crainte, mais une dangereuse
réalité. Les attaques massives de drones et de missiles de l’Iran qui ont visé,
ces dernières heures, le sol israélien pour répondre à l’attentat perpétré par
Israël, le 1er avril, contre le consulat iranien à Damas,
constituent un avertissement à prendre très au sérieux.
Dans la confrontation par entités interposées à laquelle se livrent depuis
1979 les deux pays, jamais les lignes rouges n’avaient été autant franchies. Et
les conventions internationales, dont la Charte des Nations unies, aussi
piétinées, bafouées, violées. Dans cette autre guerre qui ne dit pas son nom,
le régime des mollahs considère que l’affaire est entendue sauf si Tel-Aviv,
dont le cabinet de guerre devait se réunir dimanche, décidait d’une
contre-contre-attaque. Jusqu’où l’escalade ?
Personne ne peut rester sans réagir face à l’imminence d’un embrasement qui
ne serait profitable à aucune des parties. Les puissances occidentales –
États-Unis en tête – doivent, elles, œuvrer de concert pour mettre un terme aux
tensions géopolitiques qui nourrissent le feu dans la région, dans l’enclave
palestinienne et en Cisjordanie occupée d’abord, mais aussi à la frontière nord
d’Israël avec le Liban et dans le détroit d’Ozmur.
Les réunions d’urgence du G7 et du Conseil de sécurité ne seront
efficientes que si leurs membres osent affronter les maux qui convulsent le
Moyen-Orient. Il n’y aura pas de salut et encore moins de désescalade tant que
la bande de Gaza continuera de subir la dévastation de frappes israéliennes,
malgré les protestations mondiales.
Le chemin de l’apaisement passe par l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat
dans l’enclave palestinienne mais surtout par son application effective, ainsi
que la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien digne de ce
nom. Le président Joe Biden a toutes les cartes en main pour agir en ce sens.
Quant au deux poids, deux mesures avec lequel joue la France, il risque de
compromettre ses timides efforts pour pacifier la région. Le Quai d’Orsay ne
peut condamner – à juste titre – les offensives militaires de Téhéran et ne
souffler mot de l’attaque contre un consulat, fût-il iranien. La diplomatie au
doigt mouillé est consternante et contre-productive.
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