C’est l’histoire de polluants éternels qui empoisonnent la terre et les
humains, dont les patrons refusent d’arrêter l’utilisation. Comble de
l’hypocrisie, leur argument est celui de la sauvegarde de l’emploi. Un terrible
et indécent chantage : « Soit vous acceptez le risque de la
maladie, soit vous perdez votre moyen de vivre. » Et pour ajouter
de l’indécence à l’indécence, c’est aux salariés qu’ils demandent de se
mobiliser pour défendre leurs emplois.
Mais qui peut encore être dupe ? Ce sont leurs profits que protègent
les patrons. Opposer l’emploi et la santé ou l’emploi et l’environnement n’est
qu’une manœuvre pour diviser ceux que tout devrait rassembler. Cette tactique
peut et doit être déjouée. C’est à cela que s’appliquent, dans une rencontre
inédite, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et l’une des figures
de proue de l’écologie, Camille Étienne.
Dans leur échange, elles font la démonstration que, contrairement à ce que
la vulgate patronale veut nous faire croire, emplois, industrie, santé et
environnement peuvent marcher d’un même pas. Elles vont même plus loin et
parlent d’alliances à construire par le bas, territoire par territoire, pour
penser d’un même mouvement industrialisation, environnement, santé et
démocratie. Que produire ? Comment ? Par qui et pour qui ? Poser
ces questions et y répondre à partir d’un débat démocratique, argumenté,
raisonné sur la base d’éléments scientifiques afin de dépasser les fausses oppositions,
c’est cela que craint le capital.
Alors, oui, comme le souligne Sophie Binet, « il y a des
raisons d’être optimiste devant cette lucidité nouvelle et les convergences
qu’elle crée ». Dans ce combat, syndicalistes et militants de
l’environnement peuvent élargir encore les convergences, et trouver ainsi de
nombreux alliés : ces militants comme ceux du PCF qui, avec leur plan
climat « Empreinte 2050 », défrichent des pistes pour répondre aux
défis environnementaux et sociaux, des élus confrontés aux problématiques de
désindustrialisation de leur territoire, mais également
des citoyens qui veulent autre chose pour eux et leurs enfants que la
pollution, la mal-bouffe et le chômage.
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