mardi 2 avril 2024

« Convergences », l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.



C’est l’histoire de polluants éternels qui empoisonnent la terre et les humains, dont les patrons refusent d’arrêter l’utilisation. Comble de l’hypocrisie, leur argument est celui de la sauvegarde de l’emploi. Un terrible et indécent chantage : « Soit vous acceptez le risque de la maladie, soit vous perdez votre moyen de vivre. » Et pour ajouter de l’indécence à l’indécence, c’est aux salariés qu’ils demandent de se mobiliser pour défendre leurs emplois.

Mais qui peut encore être dupe ? Ce sont leurs profits que protègent les patrons. Opposer l’emploi et la santé ou l’emploi et l’environnement n’est qu’une manœuvre pour diviser ceux que tout devrait rassembler. Cette tactique peut et doit être déjouée. C’est à cela que s’appliquent, dans une rencontre inédite, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et l’une des figures de proue de l’écologie, Camille Étienne.

Dans leur échange, elles font la démonstration que, contrairement à ce que la vulgate patronale veut nous faire croire, emplois, industrie, santé et environnement peuvent marcher d’un même pas. Elles vont même plus loin et parlent d’alliances à construire par le bas, territoire par territoire, pour penser d’un même mouvement industrialisation, environnement, santé et démocratie. Que produire ? Comment ? Par qui et pour qui ? Poser ces questions et y répondre à partir d’un débat démocratique, argumenté, raisonné sur la base d’éléments scientifiques afin de dépasser les fausses oppositions, c’est cela que craint le capital.

Alors, oui, comme le souligne Sophie Binet, « il y a des raisons d’être optimiste devant cette lucidité nouvelle et les convergences qu’elle crée ». Dans ce combat, syndicalistes et militants de l’environnement peuvent élargir encore les convergences, et trouver ainsi de nombreux alliés : ces militants comme ceux du PCF qui, avec leur plan climat « Empreinte 2050 », défrichent des pistes pour répondre aux défis environnementaux et sociaux, des élus confrontés aux problématiques de désindustrialisation de leur territoire, mais également des citoyens qui veulent autre chose pour eux et leurs enfants que la pollution, la mal-bouffe et le chômage.

 

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