Le 18 avril 1904, un nouveau quotidien prenait sa place dans les
kiosques. Son fondateur, Jean Jaurès, justifiait dans son premier éditorial le
choix du nom « l’Humanité » en constatant notamment que les
nations « portent la trace des guerres d’hier, l’inquiétude des
guerres de demain : et comment donner le beau nom d’humanité à ce chaos de
nations hostiles et blessées, à cet amas de lambeaux sanglants ? »
En 120 années d’existence, l’état du monde n’a, hélas, jamais permis à
notre journal de lâcher le combat pour la paix et la construction d’un ordre
politique et social la garantissant. Et, malheureusement, la période le
prouve : il y a plus que jamais besoin de l’Humanité pour
faire entendre d’autres voix que celles qui font de la guerre le seul mode de
résolution des conflits à leurs yeux.
Le combat pour la paix est donc au cœur de ce 120e anniversaire,
comme au Pré-Saint-Gervais, le samedi 25 mai, quand Jean Jaurès prononça
devant des dizaines de milliers de personnes un fameux discours contre la
guerre en 1913 – et ce célèbre cliché du directeur de l’Humanité juché
sur un camion, en chapeau melon et redingote noire.
De paix, il sera également question le 18 avril, jour anniversaire lors
de notre conférence de rédaction, que nous tiendrons en présence de 120
lectrices et lecteurs au siège du journal, ainsi que le samedi 20 avril, à
l’occasion du « Banquet de l’Humanité » à l’hôtel de ville de Paris.
Le 1er juin, 120 jeunes rencontreront la rédaction de l’Humanité à
l’invitation de la Société des lectrices et des lecteurs.
Des moments riches d’échanges parmi les 120 rencontres organisées dans
toute la France en cette année 2024 avec, bien évidemment, l’hommage à Jean
Jaurès, le 31 juillet, au Café du Croissant, lieu de son
assassinat en 1914. Point d’orgue des festivités : la Fête de
l’Humanité, qui se tiendra sur la base 217 en Cœur d’Essonne, les 13, 14 et
15 septembre.
Comme l’écrivait Anatole France, le 23 avril 1904, dans notre journal : « Que
la guerre dure autant que l’humanité, rien ne le prouve, et la considération du
passé donne à croire, au contraire, que la guerre n’est pas une des conditions
essentielles de la vie sociale. »
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