« Grandeur », le billet de Maurice Ulrich.

On peine à trouver les mots devant l’opération de promotion éhontée de Marine le Pen et du RN dans le Journal du dimanche, instrumentalisant cyniquement la manifestation du même jour contre l’antisémitisme. Utiliser Nicolas Sarkozy en faire-valoir de la présidente du RN et installer cette dernière en moraliste de la vie politique française c’est, comment dire, l’obscénité politique, le confondant tour de passe-passe de l’hebdomadaire du milliardaire Vincent Bolloré, avec à sa tête le militant d’extrême droite Geoffroy Lejeune, transfuge de Valeurs actuelles.

En ouverture, l’ancien président de la République : « On ne peut en même temps dénoncer l’absence de l’extrême gauche dont la démarche antisémite est bien connue et s’indigner de la présence du Rassemblement national qui a souhaité couper avec son passé nauséabond. » Merci Monsieur le président. Et Madame Le Pen, dans l’entretien qui suit, peut ainsi faire la leçon à celles et ceux qui contestent la légitimité du RN à manifester : « La classe politique française, manque malheureusement de grandeur. Elle oublie cette conviction qu’il y a un intérêt général à défendre. » On a bien lu.