Où sont les voix de la paix ? Leur timbre est étouffé par les
vociférations de ceux dont l’intérêt consiste à attiser les haines et étancher
les soifs de vengeance. Les timides velléités diplomatiques pour
soulager l’enfer des Gazaouis échouent à la porte du Conseil de sécurité
des Nations unies. Même la proposition brésilienne, qui semblait acceptable par
toutes les parties, s’est vue frappée du veto états-unien, faisant s’effondrer
les espoirs d’une trêve rapide.
Chaque jour qui passe compte pourtant son lot de risques d’un embrasement
général de la région. Le Hamas, qu’on aurait tort de prendre pour un
groupuscule, est une organisation tentaculaire aux puissants alliés, à
commencer par le Qatar, qui le finance, et le Hezbollah libanais,
résolu à lui apporter son appui militaire, ce dernier lui-même soutenu par
l’Iran. Ses relais médiatiques, dans une bande de Gaza soumise encore plus
étroitement à son contrôle depuis que la guerre a éclaté, lui permettent de
façonner et diffuser sans contradiction sa version des événements à Gaza. La
vérité sur le massacre de l’hôpital al-Ahli est ainsi l’otage de la guerre de
propagande que se livrent le Hamas et Israël.
Les soutiens du gouvernement de Netanyahou ne sont pas moins
puissants, États-Unis et dirigeants européens en tête. Ils imposent le
récit d’une « guerre de civilisation » dans laquelle Israël
combattrait le totalitarisme islamiste au nom de toutes les démocraties. Dans
notre pays, on entend ainsi le premier représentant des maires de France
récuser l’égale horreur du massacre de civils innocents, en dressant un
parallèle avec les SS d’Oradour-sur-Glane et les Alliés bombardant Berlin
en 1945. Des morts inacceptables, d’un côté, et tombés pour une juste cause, de
l’autre ? Une propagande de guerre occultant totalement la réalité
coloniale de la politique de l’État d’Israël et l’oppression qu’elle exerce sur
les Palestiniens. Dans ce brouillard idéologique, la voix ténue des pacifistes
israéliens mérite le soutien de tous leurs homologues au monde. Ils sont une
lueur dans la nuit pour que la vérité triomphe du mensonge sans lequel les
guerres ne peuvent jamais durer.
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