Le Proche-Orient s’enfonce dans une guerre à
l’effroyable bilan humain, et que fait la communauté internationale ?
Au lieu d’appeler à la désescalade, les États-Unis, et de nombreux
pays alignés derrière eux, dont la France, assurent Israël de leur
solidarité après l’attaque du Hamas. Un message compris comme un blanc-seing
pour déchaîner le feu sur la population de Gaza. Chaque roquette
tombée sur Israël fournit comme sur un plateau un motif à Netanyahou pour
lancer ses troupes à l’assaut de l’enclave palestinienne, et chaque bombe
explosant à Gaza sert de prétexte aux chefs islamistes pour mener
leur guerre, au mépris des vies israéliennes comme palestiniennes. Il
importe avant tout de faire cesser le massacre. Le vainqueur de cette spirale
de violence ne sera ni Netanyahou ni le Hamas, mais la haine.
Les attaques de civils sont lâches et injustifiables.
Rien, pas même l’horreur vécue dans « la prison à ciel ouvert » de
Gaza, ne peut excuser le Hamas de s’en prendre à des familles
israéliennes. Et rien, pas même « le droit de se défendre » brandi
par Israël, ne peut justifier le déluge de destruction et de mort aux allures
de vengeance qui s’abat sur les Gazaouis. Au nom de la lutte contre le
terrorisme, de beaux esprits qui prétendent incarner la civilisation contre la
barbarie voudraient interdire de rappeler le « contexte »,
c’est-à-dire l’humiliation quotidienne du peuple palestinien par un État israélien
oppressif qui foule aux pieds la légalité internationale.
L’historien israélien Zeev Sternhell avait dénoncé en
son temps le jeu malsain de Tel-Aviv pour favoriser le Hamas contre l’OLP, et
torpiller ainsi tout accord débouchant sur un État palestinien. S’aligner sur
Netanyahou en fermant les yeux sur l’occupation n’aide en rien les
Israéliens et les Palestiniens. Au contraire, ce deux poids, deux mesures
insupportable est un ferment de l’islamisme. La lutte contre ce dernier passe
par la fin du blocus de Gaza et de la colonisation de la Palestine. C’est aussi
la condition d’une paix juste et durable avec Israël, seule garante à terme de
sa sécurité.
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