Madame Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée
nationale, aurait eu, selon ses termes, lundi matin sur France Inter, et de
retour de Tel-Aviv, un discours « équilibré » en ayant déclaré sur
place qu’elle soutenait « pleinement » Israël et que rien ne pouvait
l’empêcher de « se défendre » dans sa guerre contre le Hamas. Voilà
qui augure mal de la visite sur place, ce 24 octobre, du président de la
République.
Deux semaines après les massacres terroristes du
7 octobre, c’est une guerre contre le peuple palestinien de Gaza que mène
le gouvernement de Benyamin Netanyahou en écrasant sous les bombes hommes,
femmes et enfants après leur avoir coupé l’eau, l’électricité.
On est en droit de se demander aujourd’hui si
l’objectif poursuivi n’est pas la destruction totale de Gaza, accompagnée de
l’exil de ceux de ses habitants qui pourraient encore avoir la force de partir.
Ce n’est pas, à l’évidence, ce qui préoccupait la présidente de l’Assemblée nationale,
dont on aurait pu attendre un autre propos, ne serait-ce qu’au regard de son
rôle.
On peut se souvenir aujourd’hui de l’accueil
chaleureux réservé par Emmanuel Macron au premier ministre israélien sur le
perron de l’Élysée en février dernier, avec accolade et tapes dans le dos. On
veut espérer qu’il n’en sera pas de même aujourd’hui et que ce ne sera pas le
signal envoyé au monde.
De l’Europe aux États-Unis et aux campus
universitaires, les protestations se font de plus en plus larges. En France,
malgré les intimidations allant jusqu’à l’arrestation de militants de la CGT,
les amalgames scandaleux entre souci du peuple palestinien et soutien au Hamas,
les manifestations du week-end ont fait entendre les voix de la paix,
l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat.
Il y a urgence. Aujourd’hui et demain, encore sous les
bombes, 2 millions d’hommes et de femmes souffrent depuis des jours de la
faim, de la soif, du manque de soins au mépris du droit international et de
toute humanité. La droite et l’extrême droite n’entendent pas les cris d’un
peuple, de ce peuple ; la Macronie, à quelques exceptions près, semble
tout aussi sourde. On voudrait qu’aujourd’hui la France entende et parle.
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