Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour penser à la
créature du docteur Frankenstein. C’est bien Vladimir Poutine qui a fabriqué
Prigojine, qui l’a élevé dans tous les sens du terme et a fait de l’ancien
fournisseur des cuisines des armées son propre bras armé, devenu le chef d’une
milice de 25 000 soudards recrutés dans les prisons et formés aux méthodes
les plus brutales. On se souvient de cette vidéo où un de ses mercenaires abat
un homme avec une masse…
Celui qui fut nommé, non sans ironie, « le cuisinier
du Kremlin » est devenu indispensable à un pouvoir
ne connaissant que la force. Sur le front ukrainien, mais aussi en Afrique où la Russie entend étendre son champ d’influence en
damant d’ailleurs le pion à la France et en multipliant les exactions de tous ordres, exécutions
sommaires, pillages, viols, en toute impunité. Le week-end n’a rien changé à
cela. Poutine a toujours besoin de Wagner. C’est la raison sans doute pour
laquelle a été conclu une sorte de deal mafieux laissant libre Prigojine, quand
des opposants, ne serait-ce qu’en paroles, filent tout droit en prison et y
restent.
Les raisons de l’aventure à ce jour restent obscures.
Les États-Unis qui étaient, semble-t-il, au courant depuis dix jours ont juré
n’y être pour rien. Quoi qu’il en soit, quiconque trouverait un caractère
positif à cette rébellion ferait grandement fausse route. Poutine en sort-il
affaibli ou renforcé ? On peut spéculer à loisir, mais ce qui semble certain, c’est qu’il ne lâchera rien dans sa guerre, qu’elle lui est nécessaire pour se maintenir au pouvoir. Ce qui paraît tout aussi certain,
c’est qu’une Russie en implosion irait au chaos, devenant une menace toujours
plus importante pour la paix du monde. La situation appelle d’apaiser tous les
facteurs de tension. Palestine, Turquie et Arménie, bien sûr Chine et
États-Unis. L’Europe elle-même, qui voit les droites et les extrêmes droites
prendre de plus en plus de poids, n’est pas un facteur de stabilité. Les
instances internationales de l’ONU d’abord, du G7 ou du G20, doivent jouer un
autre rôle que celui où l’on se tape dans le dos entre grands dirigeants au
mépris du reste du monde. La raison le veut mais pour l’exiger, il n’y a que
les peuples.
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